Cet article est extrait de « Le dessein de Dieu pour l’Église » dans lequel Conrad Mbewe qui, puisant dans trois décennies de travail pastoral en Zambie, vise à équiper les pasteurs et les responsables d’église avec des principes bibliques adaptés.
Outre l’enseignement de la Parole de Dieu, la louange et la prière, le baptême et la sainte cène sont les activités les plus visibles du culte chrétien. Le bâtiment et le mobilier d’une église reflètent souvent ces activités. En un seul regard, nous pouvons saisir l’importance que l’Église a accordée au thème abordé dans ce chapitre.
Pour bien des chrétiens, le baptême et la sainte cène restent un mystère. Ils se font baptiser sans conviction, pour la simple raison que c’est un commandement biblique, mais ils manquent de connaissance quant à sa signification et à sa portée. De même, lorsqu’un pasteur ou un ancien prie à l’occasion de la sainte cène et que le pain et le jus ou vin sont distribués, de nombreux chrétiens n’ont pas idée à quel point ce repas frugal leur est bénéfique sur le plan spirituel. Ils pensent que quelque chose de mystique se produit et les affecte lorsqu’ils ingurgitent le pain et le jus ou le vin. Étant en proie à cette perception erronée, ils manipulent souvent le pain et la coupe comme s’il s’agissait d’objets magiques. Cette perception de la sainte cène est superstitieuse, voire idolâtre.
Dans l’esprit de beaucoup d’Africains, le simple fait de voir un pasteur ou un ancien prier pour la sainte cène leur rappelle le sorcier du village invoquant le monde des esprits pour prétendument briser tout ce qui cause la misère dans la vie de ceux qui sont venus le trouver pour obtenir de l’aide. Ils savent ce que cela signifie d’observer avec admiration un sorcier faire bouger un peu d’os et de plumes d’animaux morts sur le sol en chantant quelques paroles dans une transe évidente. Enfin, ils ont l’habitude de le voir préparer une concoction et la leur donner à boire dans le cadre de leur pratique de purification. Il peut aussi donner aux gens des racines qu’ils doivent mettre dans l’eau de leur prochain bain. Tandis qu’ils se baignent et mangent, en obéissant aux instructions du sorcier, quelque chose est censé se produire dans le monde des esprits. Ils seront soi-disant libérés de la malédiction et du sort mystérieux qui a été jeté sur leur vie.
Est-ce vraiment ce qui se passe lorsque vous entrez dans les eaux baptismales, ou que vous mangez le pain et buvez la coupe pendant la sainte cène ? Examinons la Bible pour voir ce qu’elle enseigne au sujet de ces deux ordonnances1.
Seulement deux ordonnances
Il convient de préciser, pour commencer, que le Seigneur Jésus-Christ n’a ordonné que le baptême et la sainte cène comme ordonnances durables dans l’Église. Certaines assemblées chrétiennes observent également le lavage des pieds comme une ordonnance, mais il est difficile de faire valoir qu’il s’agit là d’un commandement du Seigneur.
En ce qui concerne le baptême, voici ce que le Seigneur Jésus-Christ a dit juste avant son ascension : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » (Mt 28.18,19).
Au sujet de la sainte cène, l’apôtre Paul a écrit aux Corinthiens :
Car j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné ; c’est que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain, et, après avoir rendu grâces, le rompit, et dit : Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne (1 Co 11.23-26).
Le commandement du Seigneur Jésus de prendre part à la sainte cène est sans équivoque. En effet, il a dit : « Faites ceci en mémoire de moi. »
Jésus a commandé que ces deux ordonnances soient observées jusqu’à son retour ; il faut toutefois noter que chacun ne se fait baptiser qu’une seule fois, peu de temps après sa profession de foi, comme nous le verrons, mais que nous devons participer régulièrement à la sainte cène. C’est une différence majeure entre ces deux ordonnances.