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“Maman! C’est horrible, je n’aurais jamais pu faire ça même si Dieu me le demandait!”

Ainsi commença une discussion avec mon fils de 11 ans, à la lecture d’Exode chapitre 32, le fameux épisode du veau d’or.

Il parlait plus précisément des versets 26-29, ou Moïse donne une chance au peuple de reprendre publiquement position pour l’Eternel, après s’être prosterné devant la statue d’un animal. «Qui est pour l’Eternel? Qu’il vienne vers moi!»

Seul les lévites répondent à l’appel, et la tâche qui leur est confiée ensuite, est celle qui a fait trembler mon fils.

«Voici ce que dit l’Eternel, le Dieu d’Israël: Que chacun de vous mette son épée au côté. Traversez et parcourez le camp d’une entrée à l’autre et que chacun tue son frère, son prochain, son voisin.» Les Lévites firent ce qu’ordonnait Moïse et 3000 hommes environ parmi le peuple moururent ce jour-là.

Tuer son frère? son prochain? son voisin? Mais quelle horreur! Nous disons tous la même chose. Je n’aurais jamais pu faire ça.

Grande délivrance et grande amnésie.

Tout a commencé par le sauvetage spectaculaire du peuple d’Israël. Un peuple rendu misérable par un oppresseur génocidaire pendant 400 ans. Comme si les français étaient de la main d’œuvre bon marché et de la chair à canon pour un pays étranger depuis l’époque de Christophe Colomb. Dans sa grande bonté, et avec des actes d’une puissance inégalée, l’Eternel les libère et se révèle comme le Dieu de la délivrance, riche en bonté et en compassion. Il désire non seulement délivrer son peuple, mais demeurer parmi eux. C’est pour cela qu’il donne sa loi à Moïse, qui est justement monté sur une montagne pour recevoir la loi bienveillante du Sauveur.

Après ces 400 ans d’esclavage, la division d’une mer en deux, un GPS colonne de feu la nuit, nuée le jour, une manne et des grives, des eaux claires sorties de rochers en plein désert, il aura fallu 40 jours…40 JOURS! Pour qu’Israël oublie tout cela et s’auto-convainc qu’un animal de basse cour en métal l’a fait sortir d’Egypte. (v 4)

Grande colère et grand médiateur.

A raison, L’Eternel se met en colère.

A raison, L’Eternel veut faire disparaître ce peuple réfractaire.

Comment ne pas lui donner raison? Imaginez que votre fils unique soit pris en rançon par des criminels, que vous deviez vendre votre maison, quitter votre emploi, perdre votre place dans la société, vos amis, bref, tout quitter pour le récupérer. Imaginez qu’ en rentrant, il se plaigne de vous en disant qu’il était bien chez ses tortionnaires. Ils avaient beau le battre, le priver de liberté et de nourriture mais il les trouvait plus plus sympa que vous! Puis pour couronner le tout, pendant que vous êtes partis au commissariat faire votre déposition, il va frapper chez votre voisin alcoolique et débauché, en disant “merci de m’avoir délivré! Est ce que je peux venir vivre chez toi?”

A toute petite échelle, est ce que votre colère ne s’enflamerait pas elle aussi? A grande échelle, le Maître de l’univers est offensé et en colère quand son peuple adore des dieux de pacotille.

Mais Moïse s’érige en médiateur, et l’Eternel renonce à son projet.

Ironiquement, quelques versets plus loin, Moïse constatant l’étendue des dégâts, éprouvera lui aussi une colère enflammée contre le peuple.

Dieu ne cherchera pas à l’en dissuader.  Au contraire, L’Eternel fait tomber, à travers les lévites repentis, le marteau de la justice.

3000 personnes sont tuées.

La réaction du départ

“Mais maman, je ne pourrais jamais faire ça même si Dieu me le demandait”. On a du mal à s’imaginer à la place des lévites qui ont dû exécuter le jugement de Dieu. On pense que Dieu a sur-réagi. On se verrait bien à la place de Moïse, suppliant un méchant Dieu de se montrer plus clément. “Allons, Seigneur…ne peut-on pas les laisser partir avec une petite tape sur les doigts?”

Rassurons-nous. Dieu ne nous demandera pas cela. Mais notre réaction à ce récit devrait quand même être la crainte. Pas la crainte de devoir accomplir un acte qui va à l’encontre de notre conscience, mais bien la crainte de Dieu. En effet, Dieu dans ce texte est en train d’agir selon sa nature. Toute personne qui ne l’adore pas est sous sa colère. Il l’a prouvé avec les Egyptiens en ridiculisant leurs dieux pendant l’envoi des 10 plaies, puis finalement en dispersant l’armée égyptienne qui adorait ces dieux et se dressait contre L’Eternel.

Problème d’identification.

On se place un peu trop rapidement du côté des justiciers, et nous ne sommes pas assez prêts à nous identifier avec ceux qui ont offensé Dieu en adorant un faux dieu, et ne se sont pas repentis au premier appel

Voici le problème. En lisant ce récit, on se place un peu trop rapidement du côté des justiciers, et nous ne sommes pas assez prêts à nous identifier avec ceux qui ont offensé Dieu en adorant un faux dieu, et ne se sont pas repentis au premier appel. On aime se voir sous une lumière plus flatteuse.

On se met à la place d’honneur de deux manières différentes: on se considère plus “gentils” que ce peuple réfractaire et idolâtre, et on se considère même plus “gentils” que Dieu qui se fâche un peu trop fort.

Cet aveuglement engendre l’incrédulité. On ne croit pas que notre état de pécheur soit une  vraie offense à l’Eternel. On veut bien dire que parfois on fait des trucs “pas très réglo”, mais on a énormément de mal à croire -vraiment croire- que l’on mérite la mort.

Est ce qu’on se rend compte à quel point on est aveugle à notre misère spirituelle et morale, avec cette réaction? Non, bien sûr, car un des effets pervers du péché, est de nous rendre aveugles…au péché.

Or,  après avoir été délivrés par la mort du fils de Dieu lui-même, combien de temps avons-nous attendu avant d’avoir une réaction égoïste? dire un mensonge? retomber dans cette bonne vieille habitude? Avons-nous attendu….40 jours?

Toute la Bible est l’histoire d’un Dieu saint, offensé par des hommes et des femmes pêcheurs, qui par amour décide de mettre en place un plan de libération d’une compassion et d’une puissance inégalée.

Si nous étions vraiment plus “gentils” que Dieu, il n’y aurait pas besoin d’un plan de sauvetage.

Le héros, le meilleur médiateur.

Au verset 32,Moïse se retourna vers l’Eternel et dit: Ah! Ce peuple a commis un grand péché. Ils se sont fait un dieu d’or. Pardonne maintenant leur péché! Sinon, efface-moi de ton livre que tu as écrit.

 Mais Dieu refuse d’effacer Moïse de son livre, et répond: “C’est celui qui a péché contre moi que j’effacerai de mon livre.”

 Moïse était un médiateur insuffisant. Le punir lui le juste, n’aurait pas suffi à satisfaire la justice de Dieu. Ce jour-là, la colère enflammée de Dieu est tombée sur les coupables. Mais seulement certains coupables.Remarquez avec moi combien la réponse de Dieu est miséricordieuse en ce qu’elle n’a pas fait disparaître tout Israël, mais seulement certains.

Ce récit nous révèle le besoin d’un meilleur médiateur. Bien des années plus tard Dieu a effacé de son livre le seul homme qui n’avait jamais péché contre lui, Jésus. Sa mort est suffisamment efficace pour servir la parfaite justice de Dieu contre une humanité coupable.

Quelle grâce!

En méditant sur la vie parfaite de Jésus, nous pourrons ouvrir les yeux sur l’imperfection de la nôtre. En méditant sur la mort atroce de Jésus, nous pourrons ouvrir les yeux sur celle que nous méritions. En méditant sur la grâce de Dieu qui rend la mort de Jésus efficace pour couvrir nos fautes, nous confesserons et nous nous repentirons de nous considérer comme “plus gentils” que lui. Il est fidèle et juste pour nous pardonner.

L’Éternel, l’Éternel, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité, qui conserve son amour jusqu’à mille générations, qui pardonne l’iniquité, la rébellion et le péché, mais qui ne tient point le coupable pour innocent, et qui punit l’iniquité des pères sur les enfants et sur les enfants des enfants jusqu’à la troisième et à la quatrième génération! Exode 34:6-8

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