Chaque parent y sera un jour confronté, mais c’est lorsque l’on s’y attend le moins que cela se produit. Vous pourriez l’appeler une humiliation publique complète.
L’expression peut paraître amusante, mais il n’y a pas de quoi en rire. C’est embarrassant et choquant.
À la base, vous pourriez imaginer la crise de votre tout-petit au supermarché. Mais ce n’est pas ce à quoi je pense. Je pense à un enfant plus âgé – un adolescent ou un jeune adulte – qui paraît bien élevé. Il n’a pas une attitude rebelle, du moins en apparence.
Puis, un péché secret est dévoilé. Ce peut être en lien avec internet ou les réseaux sociaux. Ou bien, c’est une faute si grave que les responsables de son établissement doivent s’en mêler. Ou encore, il va falloir discuter avec les parents d’autres adolescents.
L’offense est horrible pour vous. Il a péché au vu et au su de tous.
Qu’allez-vous faire ?
Comme la plupart des familles, la nôtre a connu ces moments. La vôtre les connaîtra aussi. Dieu enlève le couvercle de la fosse septique du cœur, et tout le monde peut y voir la saleté.
Qu’allez-vous faire ? Le meilleur moment pour y réfléchir, c’est maintenant, avant que ça n’arrive. Il y a de multiples façons de réagir.
- Nous pouvons minimiser la chose. Une des réactions consiste à atténuer le péché – on cherche à le passer sous silence. Si une figure d’autorité s’en mêle, nous pourrions dire qu’il exagère, ou alors pinailler sur ses décisions en les qualifiant d’injustes.
- Nous pouvons la nier. Nous pouvons essayer de simplement passer à autre chose, un peu comme dans le cas de la première réaction. Le sujet est clos. Il est trop difficile de parler de ces péchés embarrassants, alors on passe directement à la punition au lieu d’aborder le sujet franchement.
- Nous pouvons hurler sur notre enfant. Si les deux premières réactions minimisent la situation, celle-ci l’accentue et fait l’effet d’une bombe. Toute notre humiliation et notre honte se déversent sur notre enfant. Même s’il est vrai qu’une réaction forte peut parfois aider notre enfant à saisir pleinement la gravité de son péché, cette attitude est généralement attisée par la honte.
- Nous pouvons bien gérer la crise. Et c’est la réaction la plus difficile. Après avoir respiré bien profondément, nous pouvons nous poser la question suivante, « Comment appliquer l’Évangile dans nos cœurs, et dans le cœur de notre enfant qui vient d’être mis à découvert ? »
Voici cinq façons pour bien gérer la crise.
1. Acquérir la perspective de Dieu
Dieu vous a donné cet instant où un péché secret a été dévoilé. Lui le savait, et dans sa discipline remplie d’amour, il vous le révèle maintenant. C’est un instant de grâce envers nos enfants. Nous avons maintenant une chance unique de les mener à une repentance sincère. Nous pouvons parler de la grâce de Dieu qui révèle ce péché et qui veut travailler leur nature. Et nous pouvons avoir accès à une repentance et une restauration complètes.
2. Remercier Dieu
Je me rends bien compte que ce point peut relever de l’impossible. Remercier Dieu pour le péché ? Pour l’humiliation ? Parce que maintenant toute l’église est au courant de la rébellion de votre enfant ? Et pourtant oui, nous pouvons et devrions même remercier Dieu. Dans sa grâce, il a enlevé l’illusion du secret. Il a toute votre attention, ainsi que celle de votre enfant. Et il peut utiliser le choc produit pour attirer un enfant à lui. A choisir, que préfèreriez-vous : un ado tiède qui cache son péché, ou un ado dont le péché est dévoilé, qui a conscience de son péché et qui craint Dieu [1]? Je connais plusieurs jeunes adultes qui croient aujourd’hui que des moments comme ceux-ci ont été bénéfiques pour leur croissance spirituelle. Dieu a capté leur attention.
3. N’en faites pas une affaire personnelle
Quand nous, parents, sommes embarrassés, il est aisé de faire de l’offense une affaire personnelle. C’est ce que Marie a fait (Luc 2 :48). Même s’il est vrai que les enfants devraient honorer leurs parents, ce n’est finalement pas votre image auprès des autres qui doit prévaloir. Dieu a donné à votre enfant la faculté de faire des choix. Il est responsable de ses choix, pas vous. Si votre ego est si fragile qu’il se brise lorsque votre enfant fait quelque chose, alors votre cœur est dans le même état que celui de votre enfant. Votre réaction met à nu les idoles de votre cœur, celles du parent idéal.
4. Marcher ensemble remplis de grâce
Une crise nous donne la chance de nous identifier à nos enfants dans leur péché. Nous sommes finalement tous brisés. C’est une occasion en or pour pouvoir faire grand cas de l’amour de Jésus qui nous lave de notre péché. Même s’il faut procéder à un quelconque dédommagement pour l’offense causée, nous avons une chance unique de nous identifier à nos enfants dans leur malheur.
5. Faites un pas vers lui avec amour
Encore une fois, la crise nous donne l’opportunité de tisser des relations profondes avec notre enfant. Nous essayons si souvent de tout maîtriser, n’est-ce-pas ? Un tel événement nous fait perdre pied, et nous rappelle qu’il est sans doute temps de tisser à nouveau une relation autour du petit déjeuner par exemple. Comment cette crise peut-elle vous rapprocher ?
6. Grand mais pas encore adulte
Les grands enfants sont une immense bénédiction. Mais tout comme nous, ils ont encore besoin de grandir. Il arrive que Dieu, dans sa grâce, révèle ce besoin de maturité en dévoilant la profondeur de leur péché.
Oui, c’est embarrassant et humiliant, mais c’est aussi l’opportunité d’apprendre et d’assimiler des leçons de vie à la gloire de Dieu. Remercier le Seigneur tout-puissant pour ce moment. Humiliez-vous. Dieu est au travail – même dans le pire de vos scénarios.
[1] N.D.E : Nous reconnaissons qu’au-delà de ces deux possibilités, il y a aussi ceux qui ne vont pas nécessairement se repentir de leur péché lorsque celui est dévoilé. Malgré la tristesse de ce constat, la reconnaissance à Dieu pour le secret levé peut toujours être exprimée, au même titre que nos prières persévérantes pour la repentance du pécheur.
Traduction : Yasmina L
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