« Papa, lequel de ces deux hommes est le méchant ?
Ma fille de 8 ans essayait de comprendre le reportage que nous regardions. Une histoire typique de gendarmes et de voleurs se déroulait à l’écran, et elle avait besoin d’aide pour savoir quelle équipe soutenir.
J’ai commencé à lui répondre, mais j’ai hésité. Que devais-je dire ?
D’un côté, je savais ce qu’elle voulait savoir : Quelle personne a enfreint la loi ? D’autre part, en tant que chrétien, je savais que la réponse était plus complexe qu’un simple « Le méchant est celui qui porte une cagoule, ma chérie ». C’était peut-être le moment de l’emmener plus loin sur la façon dont Dieu voit le bien et le mal.
En tant que père de 5 enfants, je suis de plus en plus préoccupé par leur comportement. Pas leur mauvais comportement. Leur bon comportement. Ne vous méprenez pas, je préfère de loin avoir des enfants obéissants que des enfants infernaux. Et grâce à Dieu, les miens sont (pour la plupart) des enfants obéissants. Mais plus j’avance dans mon rôle de parent, plus je me pose cette question : Et si le plus grand obstacle à la foi de mes enfants n’était pas leur méchanceté, mais leur « bonté » ?
Et si le plus grand obstacle à la foi de mes enfants n’était pas leur méchanceté, mais leur « bonté » ?
Il me semble que si vous êtes parent, vous vous souciez probablement que vos enfants ne deviennent pas des monstres en grandissant. Vous les élevez vraisemblablement dans un environnement qui, selon vous, les aidera à s’épanouir et à devenir des adultes heureux, obéissants et, espérons-le, qui aiment Jésus. Ce faisant, vous profitez peut-être déjà de certains des avantages liés à votre façon de les élever : Ils sont extrêmement obéissants. Ils ne sont pas en train depeindre des graffiti sur les ponts des autoroutes. Si tel est le cas, félicitations ! Cependant, nous devons être lucides quant à la menace particulière que cela représente : les « bons enfants » peuvent facilement oublier qu’ils ont besoin de la grâce de Dieu.
Les seules personnes pour lesquelles Jésus est venu
Dans Luc 5, nous retrouvons Jésus à une fête organisée par son plus récent converti, Lévi, le collecteur d’impôts. Comme les collecteurs d’impôts étaient de la partie, la racaille habituelle était également présente. Voyant cela, les pharisiens demandent à Jésus pourquoi il fréquente des gens aussi méchants. Il les a stupéfiés par sa réponse : « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs, à changer d’attitude » (v. 31-32).
Si je peux me permettre de paraphraser, Jésus vient de dire : « Je ne suis venu que pour les méchants ». C’est une bonne nouvelle. Si vous être lucide sur votre état de pécheur, alors vous pouvez avoir Jésus comme Sauveur. Mais lorsque le « mauvais » est moins évident à voir, le parent a un nouveau travail à accomplir – un travail qui peut aider à exposer le besoin qu’a votre enfant du Grand Médecin.
J’aimerais partager 3 leçons que ma femme et moi enseignons à nos enfants pour leur montrer qu’ils ont besoin de Jésus.
1. Apprenez à vos enfants la différence entre le « mal intérieur » et le « mal extérieur ».
Nous devons apprendre à nos enfants que le péché ne ressemble pas toujours à ce que nous pensons. Dans notre famille, nous utilisons les termes « mauvais à l’intérieur » et « mauvais à l’extérieur » pour expliquer cela. Le « mal extérieur » est le péché que nous pouvons voir : blesser les gens, tricher, mentir, voler … des choses qui font la une des journaux télévisés. L’apôtre Paul nous le dit dans sa liste de péchés en Galates 5:20-21. Voici une sélection de comportements qui, selon Paul, nous empêcheront d’entrer dans le royaume de Dieu : la sorcellerie, les accès de colère, l’ivrognerie, les orgies. Tous ces comportements sont évidents, extérieurs et publics.
Mais nous oublions souvent que dans la même liste, parmi ces péchés extérieurs, se trouvent toutes sortes d’attitudes intérieures qui sont tout aussi mauvaises : idolâtrie, envie, jalousie. On peut voir la sorcellerie. On ne voit pas la jalousie. La jalousie se passe dans le cœur. Et c’est cette caractéristique invisible qui rend ce « mal intérieur » si dangereux.
Si nous voulons que nos enfants courent vers la croix, nous devons d’abord leur apprendre que le mal n’a pas toujours l’air mauvais. Il peut s’agir de chanter passionnément à l’église en voulant que les gens soient impressionnés par votre voix. Il peut s’agir d’offrir un cadeau à un ami, mais uniquement dans le but d’en recevoir un en retour. Cela peut prendre 1000 façons différentes, et c’est à nous d’ouvrir les yeux de nos enfants là-dessus.
2. Apprenez à vos enfants à se repentir de leurs mauvaises motivations.
S’il est vrai que les bonnes actions faites à partir d’un mauvais cœur présentent des dangers tout comme les mauvaises actions, cela devrait changer la façon dont nous enseignons la repentance à nos enfants. Tim Keller m’a aidé à voir cela en « technicolor » lorsqu’il a fait remarquer un jour : « Les personnes irréligieuses ne se repentent de rien. Les religieux se repentent de leurs péchés. Mais les chrétiens se repentent de leur justice« . La chose la plus importante que nous puissions faire en tant que parents est peut-être d’élargir la vision que nos enfants ont de la repentance. Nous ne sommes pas seulement appelés à nous détourner de nos mauvaises actions, mais aussi des mauvaises raisons pour lesquelles nous faisons nos bonnes actions. Si elles sont faites pour nous valoriser au lieu de valoriser Dieu, nos « bonnes » actions peuvent nous éloigner de Lui.
Un passage important qui a aidé nos enfants à comprendre cela est la parabole du pharisien et du collecteur d’impôts dans Luc 18 :9-14. Lisez-la avec vos enfants au cours d’un repas et posez-leur une série de questions simples à ce sujet : Qui a fait le plus de bonnes choses dans cette histoire, le pharisien ou le collecteur d’impôts ? Qui est rentré chez lui justifié ? Pourquoi pensez-vous que Dieu a accepté le collecteur d’impôts mais pas le pharisien ? La « bonté » du pharisien l’a-t-elle aidé ou désavantagé devant Dieu ?
Aussi étrange que cela puisse paraître, si le « bon » comportement de votre enfant est le fruit d’une attitude égoïste, votre enfant a encore besoin de se repentir. Enseignons cela à nos enfants dès le plus jeune âge. Cela leur sera utile au fur et à mesure qu’ils grandiront.
3. Enseignez vos enfants en confessant vos « fautes intérieures » et vos « fautes extérieures ».
Aussi bonne que soit une bonne éducation, elle est beaucoup plus puissante si elle est modélisante. En tant que parent, vous avez l’occasion non seulement de vivre avec droiture devant vos enfants, mais aussi de vous repentir activement, régulièrement et sincèrement de vos fautes, en particulier de celles que vous avez commises à l’intérieur.
Si nous voulons que nos enfants courent vers la croix, nous devons d’abord leur apprendre que le mal n’a pas toujours l’air mauvais.
Ma femme est une médaillée d’or dans ce domaine. D’innombrables fois, je l’ai vue confesser son péché caché à nos enfants, même lorsqu’ils étaient manifestement beaucoup plus fautifs, simplement parce qu’elle avait une mauvaise posture de cœur en exerçant sa discipline. Chaque fois qu’elle le fait, elle érode l’idée que Dieu se soucie davantage de ce qu’ils font à l’extérieur. Et à chaque fois, elle a l’occasion de leur montrer que tout le monde a besoin de la croix, même la maman qui a souvent l’air d’avoir tout compris.
C’est vrai, Jésus n’est venu que pour sauver les méchants. Aidons avec amour nos petits à découvrir que cela les inclut. Plus tôt ils s’en rendront compte, plus ils seront disposés à laisser le Grand Médecin faire son travail.
Cet article est publié en partenariat avec Harvest House. Pour en savoir plus sur Jimmy Needham, lisez son nouveau livre Real Bad Guys [De vrais méchants] (Harvest House, septembre 2024).