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Note de l'éditeur : 

De temps en temps, Kevin DeYoung essaie de publier des articles courts comme celui-ci, qui constituent une brève introduction à un sujet de théologie systématique. L’objectif est la clarté. L’approche est la concision. L’idée qui la conduit est de présenter de grands concepts théologiques dans un format d’environ 500 mots (parfois 1000).

Le Catéchisme de Heidelberg (1563) est, dans sa grande majorité, composé de trois éléments : le Credo des Apôtres (Jour du Seigneur 7-22), les Dix Commandements (Jour du Seigneur 34-44), et le Notre Père (Jour du Seigneur 45-52). Il est intéressant de noter, comme beaucoup l’ont déjà fait, que le Catéchisme le plus apprécié inclut son exposé de la Loi dans la section sur la gratitude, et non dans la section sur la culpabilité. Ce choix reflète la croyance largement répandue dans la Réforme en ce que l’on appelle le troisième usage de la Loi.

(1) La Loi est donnée pour restreindre la méchanceté.

(2) La Loi nous montre notre culpabilité et nous conduit au Christ.

(3) Le « troisième et principal usage » de la Loi (comme le dit Calvin) est un instrument pour connaître la volonté de Dieu. La Loi ne se contente pas de nous montrer notre péché pour que nous soyons attirés par le Christ ; elle nous montre comment vivre comme ceux qui appartiennent au Christ.

En un sens, les chrétiens ne sont plus sous la Loi. Nous sommes sous la grâce (Rom. 6:14). Nous avons été libérés de la Loi (Rom. 7:6) et de sa tutelle (Gal. 3). D’autre part, ayant été justifiés par la foi, nous confirmons la Loi (Rom. 3:31). Même le Christ a reculé devant l’idée de venir abolir la Loi et les prophètes (Matt. 5:17). Les chrétiens sont libérés de la Loi en ce sens que nous ne sommes pas sous la malédiction de la Loi – Christ est la fin de la Loi pour la justice de quiconque croit (Rom. 10:4) – et la Loi n’est pas non plus une alliance liée à notre nation comme elle a pu l’être pour Israël.

Mais la Loi en général, et les Dix Commandements en particulier, nous donnent toujours un modèle de vie. Les Dix Commandements étaient au cœur de l’éthique du Nouveau Testament. Jésus a rappelé au jeune homme riche la majeure partie de la deuxième table de la Loi (Marc 10:17-22). L’apôtre Paul a également répété ces commandements-là (Rom. 13:8-10) et les a utilisés comme base de son instruction morale à Timothée (1 Tim. 1:8-11). Il ne fait aucun doute que les commandements, même sous la Nouvelle Alliance, sont saints, justes et bons (Rom. 7:12).

Nous obéissons donc aux commandements, non pour mériter la faveur de Dieu, mais par gratitude pour sa faveur.

N’oublions pas que les Dix Commandements ont été donnés à Israël après que Dieu l’a délivré de l’Égypte. La Loi était une réponse à la rédemption et non une cause de cette dernière. Nous ne devons jamais séparer la Loi de l’Évangile. Dans un sens, la Loi nous montre notre péché et nous conduit à l’Évangile, mais dans un autre sens, la Loi doit suivre l’Évangile, tout comme le Décalogue a suivi la sortie d’Égypte. De même, Éphésiens 2 explique d’abord le salut par la grâce et nous enseigne ensuite à marcher dans les bonnes œuvres préparées pour nous (v. 10). L’épître aux Romains explique d’abord la justification et l’élection, puis nous dit ensuite comment vivre en réponse à ces miséricordes (Rom. 12:1).

En résumé, nous obéissons à la Loi en remerciement de l’Évangile. Comme l’a fait remarquer Louis Berkhof, nous faisons une distinction entre la Loi et l’Évangile, mais toujours comme « les deux parties de la Parole de Dieu en tant que moyen de grâce » (Théologie systématique, 612).

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