Hier, j’ai eu l’occasion d’aller voir le film d’animation Le Roi des Rois avec d’autres parents de mon église.
Voici quelques réflexions sur ce que nous avons apprécié… et ce qui nous a fait réfléchir.
L’histoire
Le film s’ouvre sur Charles Dickens, présenté non pas dans son rôle d’écrivain célèbre, mais dans celui d’un père débordé.
Il traverse un moment de forte tension familiale : l’un de ses fils se comporte mal en public, et Dickens, frustré et en colère, le réprimande sévèrement.
De retour à la maison, son épouse lui suggère, comme moyen de réconciliation, de raconter à leur fils, passionné de récits héroïques, l’histoire du Roi des rois.
À contrecœur, Dickens s’exécute… et commence à raconter la vie de Jésus telle que nous la lisons dans les Évangiles.
Une belle surprise
Nous avons été sincèrement touchés par la fidélité du film au texte biblique : les paroles de Jésus, ses actes, et même la progression du récit respectent de près le témoignage des Évangiles.
En un seul film, toute la vie de Jésus est présentée sans précipitation, avec clarté et respect.
En un seul film, toute la vie de Jésus est présentée sans précipitation, avec clarté et respect.
Le choix de passer par la relation entre Dickens, auteur de récits et de contes bien connus, et son fils, obnubilé par les histoires d’aventures, est particulièrement réussi : ce duo redécouvre, à travers le regard émerveillé de l’enfant, que l’histoire de Jésus est le plus grand des récits — un récit d’aventure, de bravoure, de douleur et de délivrance, d’ennemis féroces, d’amour et de sacrifice.
L’histoire de Jésus nous parvient dans la Bible, non sous la forme d’un discours, ou un enchaînement de faits, mais sous la forme d’un récit vivant, qui fait battre le cœur et nourrit l’imagination spirituelle. Ce film nous permet de réaliser cela, et d’y méditer.
Et surtout, l’Évangile y est annoncé avec courage et clarté : Jésus ne vient pas seulement “faire du bien” ou “guérir les cœurs blessés”, mais bien libérer l’humanité du péché.
Ce qui nous a interpellés
La scène d’ouverture, où le père est présenté comme « le méchant » face à un enfant clairement désobéissant, a suscité quelques réserves.
Les parents dans la salle risquent d’être frustrés de voir que les efforts de Dickens pour poser un cadre juste le font passer pour le fautif.
On aurait apprécié un équilibre plus nuancé entre l’autorité nécessaire du père et la grâce qu’il apprend à redécouvrir.
Autre point d’attention : les rares libertés prises par rapport au texte biblique vont toujours dans la même direction — insister sur la foi comme puissance intérieure, plus que sur la puissance de Dieu lui-même. Ce glissement est subtil, mais il mérite d’être noté.
Enfin, même si le film est recommandé à partir de 6 ans, il faut savoir que la souffrance et la crucifixion de Jésus y sont représentées de manière sobre mais réelle. Pour les enfants sensibles, cela peut être un moment fort, à accompagner.
Ce que le film transmet
Le Roi des Rois est un film qui rappelle que l’histoire de Jésus n’est pas un conte moral, mais le cœur battant de l’espérance chrétienne.
Par un beau procédé cinématographique, l’une des dernières scènes revient sur les miracles de Jésus — la guérison des aveugles, des possédés, des malades et des morts. La caméra se place alors du point de vue de ces personnes : le spectateur voit Jésus s’approcher, tendre la main, poser son regard plein de compassion.
Ce renversement de perspective crée un moment fort : on réalise que nous sommes, nous aussi, ceux que Jésus est venu guérir et sauver, libérer du péché.
Le récit transforme les deux protagonistes (et non pas juste le père, comme nous l’avions craint au début) :
Le fils découvre la beauté du salut en Jésus, à travers une scène qui illustre clairement l’échange accompli à la croix — sa mort pour la sienne.
Et le père, touché par la compassion de Jésus pour les malades, les perdus et même les papas en colère, retrouve douceur et réconciliation.
Ainsi, le message de l’Évangile prend vie dans une scène de famille ordinaire, où se croisent des enfants frustrants et des parents frustrés. L’éÉvangile est pour tous, tous les jours.
Conclusion
Le Roi des Rois est un film qui rappelle que l’histoire de Jésus n’est pas un conte moral, mais le cœur battant de l’espérance chrétienne.
Sous des traits d’animation simples, il réveille notre émerveillement et nous invite à redécouvrir la puissance de ce récit éternel : nous sommes les boiteux, les malades, les pécheurs, qui ont besoin du sacrifice du Roi des Rois, pour vivre.

