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Je suis là, dans les coulisses, au milieu de la loge de ma fille préadolescente. C’est sa toute première pièce de théâtre. Offrir à tout prix les meilleures opportunités pour nos enfants, c’est la nouvelle version du « rêve américain » –– et elle descend sur moi comme un épais brouillard. Après avoir été missionnaires à l’étranger, et ce avant même la naissance de nos enfants, nous étions rentrés aux pays depuis trois mois pour nous ré-installer ici pendant un temps.

Tout autour de moi, les discussions des autres mamans ne sont que comparaisons : les meilleures écoles sous contrat, les profs de chant privés les plus prisés, les différentes stratégies pour intégrer les cours de théâtre universitaires les plus prestigieux. Notre famille était attablée au grand buffet de toutes les options proposées à nos enfants pour l’éducation, le sport et les activités extra-scolaires.

Je me suis retrouvée à passer au crible des multitudes de sites Internet, à appeler des amis, et à me plaindre auprès de mes voisins : je me sentais complètement perdue.

Au fait, pourquoi est-ce que je fais tout ça ?

Lorsque nous vivions à l’étranger, les choix d’écoles et d’activités pour notre progéniture étaient restreints. Nous nous sommes adaptés à cette réalité, mais je dois confesser que j’allais sur Facebook avec un petit pincement au cœur – dû à la jalousie – lorsque je voyais les enfants de mes amis à leur cours de ballet, leur récital de piano, leur match de sport, leur pièce de théâtre à l’école, ou leur camp d’été. Puisque nous habitions de nouveau dans notre pays d’origine, je voulais que mes enfants fassent l’expérience de tout cela afin de rattraper le temps perdu.

Ce jour-là, dans la loge, des voix contradictoires se faisaient entendre dans mon esprit. L’une d’entre elles, survoltée, me criait : « Tu as privé tes enfants de toutes ces activités, et ils sont désormais très loin derrière les autres ! Inscris-les partout. » Une autre voix se demandait : « Pourquoi est-ce que je fais tout ça ? De quoi ces mamans – et moi aussi, d’ailleurs – s’inquiètent-elles autant ? Quel est, exactement, l’objectif qu’on cherche à atteindre ? » Une troisième voix ne cessait de se lamenter : « Cette conversation est hors de contrôle, mais je n’arrive pas à savoir pourquoi. »

La vérité chuchotée

J’ai été surprise de découvrir que d’autres mamans – qui, elles, avaient toujours vécu ici – ressentaient la même chose. Apparemment, d’autres esprits entendaient ces mêmes voix. Nous recherchons toutes cet insaisissable « meilleur » pour nos enfants. Nous courons toutes un sprint dans la même direction afin d’atteindre la ligne d’arrivée d’une inscription scolaire, de la phase d’essai pour intégrer une équipe de sport, de l’audition pour une pièce de théâtre, de la meilleure expérience de groupe de jeunes à l’église, et bien plus encore. On hoche de la tête en signe de compassion, on fronce les sourcils pour indiquer combien il est difficile de tout gérer tout le temps – mais nous n’avons pourtant pas d’autre choix, n’est-ce pas ? C’est la seule manière de donner à nos enfants ce qu’il y a de meilleur.

J’ai malgré tout le sentiment que nous remettons en cause nos objectifs et nos méthodes. Lorsque j’explique que nous n’avions jamais eu accès à toutes ces opportunités auparavant, les autres mamans chuchotent que c’est mieux ainsi. Elles me disent à voix basse de ne pas croire ou adhérer au mode de vie d’ici.

Au fond de nous, nous savons toutes qu’il n’est pas bon que les parents construisent leur vie autour de leur progéniture. Nombreuses sont celles qui confessent avoir placé, à tort, leurs enfants au centre de tout. Mais alors, que faire ?

Une joie contre-intuitive

Contrairement à notre intuition, Jésus nous appelle à perdre notre vie afin de la retrouver (Matthieu 10.39). Lorsque nous donnons notre vie par amour pour lui, nous découvrons qu’il nous rassasie de biens (Ps 103.5).

Il en va de même pour nos enfants. Il nous faut échanger ce que le monde déclare être le meilleur pour eux avec ce que Dieu désigne comme tel, c’est-à-dire lui-même, son appel, et les œuvres qu’il a préparées d’avance afin que nous les pratiquions. C’est dans sa présence, et seulement dans celle-ci, que nous et nos enfants pouvons goûter à l’abondance de joies (Psaume 16.11).

Et voici l’élément le plus surprenant, la vérité contre-intuitive qui révolutionnera à la fois notre famille et l’avenir de nos enfants : lorsque nous renonçons à ce que la culture appelle « le meilleur » et que nous poursuivons le meilleur que Dieu nous offre, nous donnons à nos enfants ce qu’il y a de mieux pour eux. Lorsque nous servons Dieu plutôt que nos enfants, ces derniers en retirent le bénéfice.

Il est bon pour nos enfants qu’ils soient détrônés et que Dieu s’asseye à leur place. Il est bon qu’un enfant ne prenne pas de cours de piano parce que ses parents ont choisi d’économiser en vue d’une adoption. Il est bon qu’un enfant ne fréquente pas l’école la plus huppée parce que sa famille a décidé de s’installer dans un quartier où elle pourra faire briller la lumière divine. Il est bon que les enfants n’aillent pas en camp d’été afin de se rendre en voyage missionnaire. Il est bon que les enfants passent à côté de toutes sortes de variantes du « meilleur » afin que la famille participe à des activités centrées sur le royaume, qui glorifient Dieu – pas nos enfants.

Chers parents, vivons pour un royaume plus grand que celui qui se trouve sous notre toit. En fin de compte, c’est ce qu’il y a de meilleur pour nos enfants.


Traduction : Loanne Procopio

Une rubrique qui désire encourager les femmes individuellement et communautairement à creuser davantage la Parole de Dieu pour en faire une boussole qui oriente les réflexions et qui conforte toutes les décisions de la vie.
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