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Quand le cancer m’apporte ce que je n’attendais pas

Comment le Psaume 139 m’a guidé vers Christ dans ma souffrance

J’ai toujours redouté le cancer. Quand je passais en voiture près d’une clinique pour le cancer, je priais pour les patients qui s’y trouvaient.

Cette menace est devenue plus personnelle il y a quatre mois. Quand je me suis réveillé de ma coloscopie de routine, le personnel m’a transporté avec le lit pour voir ma femme et elle m’a dit que j’avais un cancer du côlon. Le chirurgien est arrivé et a complété l’information en donnant des précisions. J’allais avoir besoin d’une intervention chirurgicale, d’une chimiothérapie, voire pire.

Le cancer de stade 3 ne s’était pas échappé de mon côlon ou de mes intestins, mais il avait envahi les ganglions lymphatiques et avait poussé dans mes parois intestinales.

J’allais devoir endurer six mois de chimiothérapie intense, qui ont commencé début septembre. Douze séances, une toutes les deux semaines, chacune pire que la précédente. (J’en suis maintenant à la cinquième série.) En outre, il y aurait un traitement supplémentaire pour les éventuels effets secondaires : chute du nombre de globules blancs et rouges, douleurs osseuses, plaies buccales, sensibilité au froid, épuisement profond, nausées, et bien d’autres encore.

Pourtant, aujourd’hui, je suis plus heureux que je ne l’ai été depuis bien des années. Pourquoi ?

Je n’ai pas bataillé avec des doutes, de la colère ou avec la pensée que Dieu me traite de manière injuste. Je sais que bien des personnes souffrent avec de telles pensées. Je ne suis pas meilleur qu’elles et ma plus profonde sympathie va vers elles. Mais, jusqu’à maintenant, Dieu m’a épargné ces choses.

Jésus-Christ ne m’a jamais laissé. Tout ce que j’ai appris de sa fidélité et de son amour envers moi au cours de 49 années de hauts et de bas, de progrès et de reculs dans la vie chrétienne est maintenant tellement réel pour moi. J’ai fait l’expérience de Christ d’une manière nouvelle et magnifique.

Ancré dans un psaume

Au début de ce cauchemar, Dieu m’a donné le Psaume 139, il était clair que ce psaume devait être mon ancre. Il cristallisait ma théologie, il la rendait réelle pour moi au cœur de mes souffrances dans ce monde déchu.

Même si mes enfants n’en étaient pas conscients, beaucoup des chants qu’ils m’ont recommandés se référaient directement à ce psaume. Je n’ai aucun doute sur le fait que Dieu a voulu que je l’adopte, que je l’apprenne par cœur, que je le vive. Il m’a donné ce psaume pour m’aider à traverser cette épreuve. Et il a fait en sorte que chaque partie soit profondément personnelle.

Le Dieu qui pense à moi

Tout ce que j’ai appris de sa fidélité et de son amour envers moi au cours de 49 années de hauts et de bas, de progrès et de reculs dans la vie chrétienne est maintenant tellement réel pour moi. J’ai fait l’expérience de Christ d’une manière nouvelle et magnifique.

Il n’existe aucune pensée, aucune crainte, aucun doute -dans le passé, le présent ou le futur- ­ qu’il ne connaisse avant que j’en parle ou même que j’y pense. Et cependant il m’assure que ses pensées envers moi sont aimantes, parfaites et pleines (Ps 139.1–6, 17–18). Les non-croyants en seraient effrayés, mais ils avancent dans la vie sans en être conscients. Pour ceux qui y croient, pour les brebis rachetées par Jésus-Christ, c’est profondément réconfortant si nous en tirons une compréhension juste.

Et pour moi, bien que je comprenne cela théologiquement et doctrinalement depuis longtemps, c’est devenu incroyablement réel, quelque chose que j’expérimente directement d’une manière que je n’ai jamais connue. Lorsque je me réveille, il est vraiment là, et c’est réconfortant.

Le Dieu qui est avec moi

Je ne pourrais pas fuir sa présence, même si je le voulais. Est-ce que le fait de me réveiller après l’opération et d’être confronté à la réalité de la misère de la convalescence après la chirurgie était comme faire mon lit dans le séjour des morts ? Le chagrin et la peur de ma femme, de mes enfants, de mes petits-enfants et de mes beaux-enfants ont-ils été comme une descente dans le gouffre ? Les multiples et intenses séances de chimiothérapie m’ont-elles fait l’effet d’une vallée de la mort ? Oui. Et pourtant, il était là, avec moi. Il était là. Lorsque je me suis réveillé dans le purgatoire de la douleur, c’était en sa présence, il était là avec moi.

Je n’ai trouvé aucun endroit où me cacher, mais aussi aucun endroit où j’aurais voulu me cacher- ni dans le séjour des morts, ni dans le ciel, ni sur les ailes de l’aube, ni à la lumière, ni dans les ténèbres. Jésus-Christ a été réel, présent et tangible-­ pas seulement en tant que doctrine ou théologie, mais . Il a souffert avec moi, il m’a réconforté, il m’a rassuré, il a mis sa main dans la mienne (Ps 139. 7-12). Il ne m’a pas enlevé de l’enfer. Il est entré en enfer avec moi. Et c’est beaucoup, beaucoup mieux.

Le Dieu qui m’a créé

Il m’a fait, d’une façon étrange et admirable, avant les fondations de la terre (Ps 139. 13–16 [Darby]). Avec grand soin, façonnant dans le secret chaque cellule, programmant chacun de mes jours pour l’éternité. Dans un monde déchu, cela inclut ces cellules cancéreuses. Il les a placées là pour accomplir sa volonté en moi, et non contre moi. Il n’y a pas eu de surprise pour lui, juste pour moi. Il n’y a pas eu de désarroi, de doute ou de peur pour lui, juste pour moi. Mon corps, y compris mon cancer, est ce qu’un Dieu aimant m’a donné -a voulu pour moi- avant qu’un seul de mes jours existe.

Pourquoi devrais-je m’en plaindre aujourd’hui ? Mon corps a été bon pour moi ; il m’a servi ; de l’intérieur, il a engendré une précieuse progéniture, et il m’a permis de remplir ma vocation dans ce monde, de servir les autres, de prendre soin de ma famille.

Mon ADN, chaque cellule, chaque détail m’a été donné par Celui qui m’aime au-delà de tout ce que je peux demander ou même imaginer. La colère n’a pas sa place ici. Le chagrin ? Oui. La peur ? Oui. Mais pas la colère.

Le Dieu qui triomphe pour moi

Les affres de la mort sont-elles mes ennemies ? Oui, elles le sont. Est-ce que je les déteste d’une haine profonde ? Oui, je les déteste. Mais Jésus a vaincu mes ennemis (Ps 139.19-22). Il a vaincu la mort. Que ce soit à cause de cela ou d’autre chose, je mourrai. Il n’y a pas moyen d’y échapper.

Mais il sera présent à ce moment-là aussi ; il m’aimera à ce moment-là aussi ; il me portera à ce moment-là aussi. Il ne me quittera pas, ni dans ce cancer, ni dans ma mort. N’est-il pas bon de se le rappeler maintenant ? Si c’est ce qu’il faut pour que je lui fasse confiance à l’heure de ma mort, alors j’ai compris la leçon.

Le Dieu qui me sanctifie

Et ainsi maintenant il me sonde, éradiquant toute méchanceté, toute action ou pensée indignes (Ps 139. 23–24). Il se sert de ce cancer pour me faire avancer le long de ce chemin de sanctification. Il met en lumière et fait ressortir le mal qui est en moi. Et toujours dans l’amour, avec patience, bonté et miséricorde, même sous la forme que j’expérimente maintenant. Mes larmes sont recueillies dans son outre (Ps. 56:9).

Est-ce que j’aime le cancer ? Non. Cela en valait-il la peine ? Absolument.

Cette œuvre en moi est terriblement incomplète, mais il m’a donné un billet à ordre selon lequel tout sera réglé dans l’éternité : toutes les questions trouveront une réponse, tous les péchés seront anéantis. Je serai propre. Je serai complet.

Est-ce que j’aime le cancer ? Non. Cela en valait-il la peine ? Absolument.

Eternel, tu m’examines et tu me connais,
tu sais quand je m’assieds et quand je me lève,
tu discernes de loin ma pensée.
Tu sais quand je marche et quand je me couche,
et toutes mes voies te sont familières.
La parole n’est pas encore sur ma langue que déjà,
Eternel, tu la connais entièrement.
Tu m’entoures par-derrière et par-devant,
et tu mets ta main sur moi.

Une telle connaissance est trop extraordinaire pour moi,
elle est trop élevée pour que je puisse l’atteindre.
Où pourrais-je aller loin de ton Esprit,
où pourrais-je fuir loin de ta présence?
Si je monte au ciel, tu es là;

si je me couche au séjour des morts, te voilà.
Si je prends les ailes de l’aurore pour habiter à l’extrémité de la mer,
là aussi ta main me conduira, ta main droite m’empoignera.
Si je me dis: «Au moins les ténèbres me couvriront»,

la nuit devient lumière autour de moi!
Même les ténèbres ne sont pas obscures pour toi:

la nuit brille comme le jour, et les ténèbres comme la lumière.

C’est toi qui as formé mes reins,
qui m’as tissé dans le ventre de ma mère.
Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse.
Tes œuvres sont admirables, et je le reconnais bien.
Mon corps n’était pas caché devant toi lorsque j’ai été fait dans le secret,

tissé dans les profondeurs de la terre.
Je n’étais encore qu’une masse informe,
mais tes yeux me voyaient,
et sur ton livre étaient inscrits
tous les jours qui m’étaient destinés avant qu’un seul d’entre eux n’existe.

(Ps 139.1–16).

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