Quelques questions à James Holy Hutchinson auteur de « Sacrés désaccords » publié aux éditions BLF :
- Pourquoi avoir écrit Sacré désaccord ?
- Pourquoi le lire ?
- Quelle est ta méthode au juste ?
- Comment appliquer ta méthode correctement à un désaccord donné ?
- Tu peux mentionner plusieurs facteurs complexifiants et nous dire comment les gérer ?
- Il y a quel degré d’urgence pour régler le désaccord ? Quel est mon rôle ? Quelles sont mes responsabilités ?
- Comment pourrons-nous prier pour toi ?
Transcription
Transcription automatique, merci de vous référer à l’original avant toute citation
Bonjour, peux-tu te présenter ?
Je m’appelle James Hely Hutchinson.
Je suis désolé, mon nom de famille est difficile à composer.
Hely Hutchinson, le prénom n’est pas spécialement facile pour un francophone non plus, James.
Je pense que si je pouvais recommencer mon temps en France, je suis venu en France il y a 23 ans, je choisirais le prénom Jacques et le nom de famille Hutchinson, je laisserais de côté l’un des éléments.
Mais l’essentiel, ce n’est pas ça, l’essentiel c’est que je suis en Christ, par pure grâce, elle a mon identité.
Et je suis d’origine irlandaise, marié avec une Française, Myriam, ça c’est une grâce aussi.
Et nous avons une fille, Clara, qui a 11 ans.
Je m’occupe d’un institut biblique en plein centre de Bruxelles, l’Institut Biblique de Bruxelles.
Pourquoi avoir écrit Sacré désaccord ?
Pourquoi le lire ?
Je pourrais répondre que j’ai été sollicité pour cela.
Et c’est vrai, il y a beaucoup de personnes qui m’ont encouragé à rendre disponibles des enseignements que j’avais donnés dans ce domaine, des églises qui ont été influencées par la matière.
Mais je peux aussi répondre que j’y crois à fond.
J’ai professé la foi en Christ pour la première fois en 1986, et tout au long de ma vie chrétienne que j’ai vécu dans différents pays, j’ai malheureusement vu des combats menés au mauvais endroit, des disputes au sujet d’instruments de musique, parfois un refus aussi de mener le combat pour défendre l’Évangile, par exemple pour ce qui est de la doctrine de la justification par la foi seule.
Et ça, c’est sans souci.
Le souci que j’ai dans ce livre, c’est de permettre que les uns et les autres mènent le combat au bon endroit, et qu’ils puissent avoir les réflexes, les points de repère pour favoriser l’œuvre de l’Évangile.
L’Évangile est précieux.
Il n’y a qu’un seul Évangile qui sauve et qui sanctifie.
Et la réalité, c’est qu’on mine cet Évangile lorsqu’il y a des disputes qui créent des tensions de façon inutile au sein d’une église locale, et on mine l’œuvre de l’Évangile si on ne mène pas le combat pour défendre l’Évangile.
Mais si on peut agir correctement face aux désaccords, on peut promouvoir l’œuvre de l’Évangile, ou favoriser l’œuvre de l’Évangile.
Quelle est ta méthode au juste ?
La méthode présuppose que toutes les doctrines ne se situent pas au même rang d’importance dans l’Écriture.
Et donc, il y a d’un côté un texte tel que 1 Corinthiens 15, verset 3, qui précise que les doctrines là en question, la croix, la résurrection, sont avant toute chose.
Et d’un autre côté, il y a le cas d’Évodie et Syntiche, de Philippiens 4, verset 2,3, qui doivent trouver un accord dans le Seigneur.
Ce sont des femmes qui ont mené le combat pour l’Évangile qui sont clairement converties, c’est précisé dans le livre de vie.
Mais il y a quelque chose, une dispute qui est suffisamment âpre pour affecter toute l’Église.
Et elle doit trouver les bonnes dispositions calquées sur celles du Christ pour trouver un accord, dompter ce que c’est, parce que cette dispute n’est pas utile.
Et donc, une hiérarchie à trois niveaux dans le livre.
Premier niveau, les doctrines essentielles qui sont constitutives de l’Évangile, par exemple la résurrection.
Deuxième niveau, les doctrines qui sont proches du cœur de l’Évangile, qui sont importantes, mais qui ne sont pas constitutives de l’Évangile.
Par exemple, on peut croire que Dieu nous garde, nous croyant, jusqu’au bout de la course chrétienne, et être persuadé que c’est une doctrine d’une certaine importance dans les Écritures, qu’il faudrait adhérer à cela.
Mais quelqu’un qui n’adhère pas à cela n’est pas de ce fait en train de nier l’Évangile.
Donc deuxième niveau.
Et troisième niveau, des doctrines accessoires.
Par exemple, est-ce que le repas du Seigneur devrait avoir lieu dans le contexte d’un vrai repas, par opposition à prendre un petit morceau de blé de jus de raisin.
On peut avoir une conviction là-dessus, mais on devrait éviter de permettre que ça devienne un sujet de querelle au sein d’une doctrine essentielle, importante et accessoire.
Comment appliquer ta méthode correctement à un désaccord donné ?
On ne commence pas soi-même.
Par tempérament, on risque d’être soit laxiste, favoriser le relationnel, l’unité, au dépend de la vérité, soit l’inverse, rigoriste, où on risque d’insister sur des questions qui sont accessoires à l’Évangile, justement, et parfois cela au dépend du relationnel.
Et donc, soit on doit se repentir d’un manque de courage, soit on doit se repentir d’un manque de douceur ou d’un certain égoïsme qui veut insister sur tout ce qui m’est cher.
Et dans le livre, il y a un certain nombre de questions diagnostiques destinées à nous aider à se remettre en question comment est-ce que je parle de mes, entre guillemets, adversaires en présence de mes enfants, par exemple.
Et puis, une fois qu’on aura fait cet auto-examen, on applique la méthode en déterminant où se situe le sujet de désaccord par rapport à la hiérarchie.
Et puis, donc, les Écritures elles-mêmes nous permettent de déterminer cela.
J’explique comment plus exactement dans le livre.
Une piste très performante, c’est de déterminer là où telle fausse doctrine est identifiée et puis reconnaître que l’inverse de cette fausse doctrine est quelque chose qui est essentiel.
Par exemple, en 1 Corinthiens 15, encore, si Jésus-Christ n’est pas ressuscité, notre foi est vaine.
Et donc, on sait que ça, c’est une doctrine de premier niveau et on doit mener le combat pour défendre cette doctrine.
Donc, tout dépend de la proximité avec le cœur de l’évangile.
Prenons un exemple concret.
Un membre d’une église non charismatique peut-il évangéliser avec une assemblée pentecôtiste ?
Qui dit évangélisation, dit évangile, et donc toute la question de savoir ce qu’est la compréhension de l’évangile est de deux côtés.
Et si le membre de l’église non charismatique estime avoir très bien compris l’évangile, il va être sur le qui-vive pour voir si ce même évangile est prêché par l’église pentecôtiste en question.
Et normalement, sur le papier, ça va être le cas.
J’explique dans le livre que le baptême dans le Saint-Esprit est situé au niveau B, au niveau important, sans être à niveau essentiel, c’est-à-dire qu’un non charismatique ne peut pas accueillir cette doctrine du baptême dans le Saint-Esprit et ne peut pas collaborer avec une église pentecôtiste au niveau de l’évangélisation.
À moins que, au fur et à mesure, on découvre que les membres de cette église pentecôtiste prêchent l’évangile et le baptême dans le Saint-Esprit, une seconde expérience, comme faisant partie du message qui est carrément annoncé, alors ça changerait la donne.
Dans la vie, il y a beaucoup de facteurs complexifiants.
Tu peux en mentionner plusieurs et nous dire comment les gérer ?
Dans le livre, je mentionne beaucoup de facteurs complexifiants.
C’est un court livre, mais ça, c’est la partie qui est la plus étouffée, parce que dans la vraie vie, il y a beaucoup de cas par cas qui peuvent déterminer un changement de rang attribué à telle conviction, dans telle circonstance.
Il y a quel degré d’urgence pour régler le désaccord ?
Quel est mon rôle ?
Quelles sont mes responsabilités ?
Quels sont les dégâts qui sont occasionnés si le désaccord n’est pas réglé dans un avenir proche ?
Quels sont les buts de mon ministère ?
Quel est le point de vue de l’autre personne dans la dispute ?
Si la personne dit, voilà pour moi, le prémillénarisme, c’est au même niveau que la Trinité, et ça, c’est la fin de l’histoire.
Alors ça, en un sens, ça permet de savoir qu’on ne peut pas collaborer, on ne peut pas aller beaucoup plus loin avec la personne.
La réponse brève à la question est qu’il n’y a pas une réponse brève et qu’il y a beaucoup de cas par cas qu’il faudrait gérer.
Mais puisque j’ai vu pas mal de cas et puisque j’ai pu recenser un grand nombre de cas, j’espère que le livre va bien servir dans ce cas.
Comment pourrons-nous prier pour toi ?
Merci de prier afin que je sois un mari exemplaire et un papa exemplaire.
Merci de prier pour l’avancement du règne du Christ au travers du ministère de l’Institut public de Bruxelles.
Nous croyons à fond à l’importance de l’Évangile et nous sommes reconnaissants de ce qu’il y a de bonnes promos qui s’annoncent pour la rentrée de septembre 2023.
Merci de prier afin que ça se confirme et qu’il y ait d’autres inscriptions d’ici la rentrée.
Et puisque nous sommes en train de parler de livres, il y a un autre sur les psaumes, ça en anglais cette fois-ci, qui est prévu en publication pour le mois d’octobre.
Il y a pas mal de travail qui reste à faire.
Merci de prier afin que les scories soient éliminées, à temps qu’il n’y ait pas de raison de rougir après la publication.
Un grand merci.
Matt Moury est diplômé de la Faculté Libre de Théologie Évangélique de Vaux-sur-Seine. Il a oeuvré pour une organisation étudiante missionnaire, Friends International, en Angleterre. Missionnaire soutenu par une Église anglicane évangélique, Christ Church Cambridge, il est pasteur de l’Église protestante baptiste d’Argenteuil.