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Le livre des Actes ne commence pas avec des apôtres convaincus de l’identité de Christ. Au contraire, Jésus, après sa résurrection, leur apparaît et leur donne « de nombreuses preuves » (Actes 1.3). Matthieu relate qu’avant son départ et son mandat missionnaire, « quelques-uns eurent des doutes » (Matthieu 28.17). Même après avoir été témoins de la résurrection, les apôtres restent confus sur leur avenir, à l’image de Pierre qui reprend son métier de pêcheur. Jésus, quelques jours avant son Ascension, le reprend trois fois, l’appelant à s’engager dans le ministère de berger spirituel qui lui a été confié (Jean 21.15-19).

D’où vient la clarté doctrinale des disciples sur la divinité de Jésus ? Bien entendu la Pentecôte joue un rôle puissant. Le Saint-Esprit est le témoin de Christ (Jean 15.26 ; 16.13), le meilleur témoin de Christ qui le connaît sous tous les aspects de sa gloire de toute éternité. L’Esprit ne pourrait témoigner d’un Christ moins que divin !

Je crains cependant que nous ayons tendance à minimiser la puissance incroyable de l’Ascension de Jésus-Christ et à quel point cet événement est une charnière dans la vie et le ministère des disciples.

Au premier siècle, une ascension est gage de divinité

Dans le monde gréco-romain où les disciples évoluaient, le concept d’ascension était riche de sens. Selon les mythes, c’était par une ascension que certains hommes étaient devenus divins et avaient rejoint le panthéon romain, comme Hercule, Bacchus ou Asclépios, ou encore Gemini ou Orion dont l’ascension leur attribue un rang divin, mais en tant que constellation céleste et non sur le Mont Olympes. L’ascension ce ces personnages, appelée « apothéose », impliquait le passage d’êtres mortels vers la divinité.

Dans la pensée biblique de l’Ancien Testament comme dans la mythologie, les décédés ne « montaient pas » au ciel, mais descendaient au Schéol ou Hadès, ceux-ci divisés en sections plus ou moins agréables. Ainsi, lorsque Jésus partage la parabole de l’homme riche et de Lazare, le juste et l’injuste sont tous deux transportés dans le séjour des morts, l’un dans le sein d’Abraham, l’autre dans un lieu de tourment (Luc 16.19-31). Ce n’est qu’après l’Ascension de Jésus-Christ que nous voyons la scène au ciel des croyants entourant le trône de Dieu.

Alors que nous pouvons facilement mettre l’Ascension de Jésus-Christ au rang d’ « un miracle de plus » sans trop de signification, son mouvement ascendant pour les disciples fut un message absolu, clair, puissant de sa divinité. La divinité de Jésus était simplement le meilleur moyen d‘interpréter cet événement.

L’Ascension comme « montée » logique à la « descente » de l’incarnation

Deux ascensions humaines précèdent celles de Jésus (Hénoc et Élie), et deux ascensions y font suite (les deux témoins de l’Apocalypse). Mais l’Ascension de Jésus-Christ est unique, car ce n’est pas Dieu qui le prend, il monte par sa propre force et de son plein gré. Alors que pour ces autres individus la montée au ciel est une expérience étrangère, voire d’une certaine violence, l’Ascension de Jésus-Christ semble naturelle. Jésus monte aussi facilement qu’il est descendu. Il peut monter car il connaît le chemin vers la demeure divine.

C’est logique : il faut premièrement venir du ciel pour en connaître le chemin. En montant au ciel, Jésus dévoile de manière claire et puissante sa divinité.

Mais les implications pour les disciples vont encore plus loin. En effet, dans l’Ancien Testament Dieu faisait déjà des allers-retours, parfois sous l’apparence humaine. Ainsi Jésus dit à Nicodème : « Personne n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est dans le ciel » (Jean 3.13). Je rejoins les nombreux théologiens qui affirment que les manifestations de Dieu dans l’Ancien Testament sont aussi des christologies, puisque Jésus est le reflet du Dieu invisible, ce Père que personne n’a vu (Colossiens 1.15 ; Jean 1.18).

L’Ascension de Jésus semble révéler cela, car on retrouve le moyen de « voyager » de Dieu lors de ces manifestations. On pense à cette visite à Abraham qui se finit par une ascension : « Lorsqu’il eut fini de lui parler, Dieu s’éleva au-dessus d’Abraham. » (Genèse 17.22). Les disciples ne furent pas les premiers à voir Jésus monter au ciel, Abraham l’avait vu aussi bien avant eux (sous une autre forme) !

On peut comprendre pourquoi au moment de cette Ascension leur compréhension de Christ s’ouvre à un autre niveau.

L’Ascension comme la sortie digne du Roi des rois

Jésus priait avant son départ que le Père révèle sa gloire (Jean 17.5). S’en suivent la croix, la résurrection, et l’Ascension. Les trois événements dévoilent avec puissance la gloire de la 2e personne de la Trinité, Jésus-Christ, Dieu fait homme.

Nous avons habité à Los Angeles avec mon épouse, où beaucoup de personnalités et célébrités habitent et connaissent l’importance des « entrées » et des « sorties » tonitruantes. Mais de tous les temps, aucune sortie n’a été aussi spectaculaire que celle de Jésus-Christ.

Il part en volant.

Il montre sa supériorité écrasante sur tous les vivants.

C’est simplement la sortie la plus royale de tous les temps, celle que Jésus mérite. Elle est divine. Si Jésus est venu sur terre humblement, il part dans la gloire.

Les disciples avaient compris que Jésus était unique sur terre. Au moment de son Ascension, ils voient aussi pour la première fois de leur vie des anges, qui sont à son service (Actes 1.9-11). Non seulement Jésus est unique sur terre, mais il est aussi unique au ciel.

Immédiatement après son Ascension, les disciples reconnaissent sa divinité et l’adorent : « Pendant qu’il les bénissait, il les quitta et fut enlevé au ciel. Quant à eux, après l’avoir adoré, ils retournèrent à Jérusalem remplis d’une grande joie » (Luc 24.51-52).

Conclusion

L’Ascension marque un tournant incroyable dans la compréhension théologique des disciples, ce qui sera confirmé 10 jours plus tard par de le témoignage de l’Esprit. Cette scène si bouleversante pour les disciples est pleine de beauté et de richesse doctrinale. Cet événement est digne de nos méditations !

J’espère avoir suscité en vous un peu plus d’émerveillement à la réalité de l’Ascension de Jésus-Christ. Si vous voulez aller encore plus loin, je vous encore à lire mon nouveau livre «S’émerveiller de l’Ascension» publié aux Éditions Clé.

 

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