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Ma fille de 9 ans tenait absolument à m’accompagner un samedi à l’Église. Nous avions le groupe des seniors le matin pendant deux petites heures, et une longue installation technique l’après-midi. J’essaie de la décourager, mais elle ne bronche pas. En rentrant le soir je lui demande ce qu’elle a pensé de l’étude biblique du matin. Sa réponse m’a bluffé : « c’était tellement encourageant papa, j’aimerais participer plus souvent ».

Nos enfants aiment tant l’Église qu’il leur arrive même de pleurer lorsqu’ils me voient partir sans eux. C’est un lieu où ils savent qu’ils reçoivent de l’amour, se font des amis, s’amusent, apprennent, sont en famille, et participent à une œuvre qui les dépasse. C’est un lieu de vie, et en tant que tel ils cherchent à trouver leur place.

La difficulté avec les mineurs, c’est que leur foi n’a pas encore été testée, cela mène à de la prudence vis-à-vis de leur engagement. Ma conviction personnelle est que tant qu’un enfant n’est pas en rébellion, s’il exprime un désir de servir, il a sa place et il faut l’encourager.

Tous les jours, que ce soit avant d’aller à l’école ou à l’Église ou n’importe quel endroit, nous prions en famille que là où nous allons, nous y allons pour bénir les autres. Avec le temps nos enfants se sont approprié cette prière. Souvent il faut les encourager, d’autres fois c’est eux qui nous surprennent en prenant des initiatives.

Dans tous les cas, les opportunités de service dans l’Église sont nombreuses, peu importe l’âge. Les plus jeunes qui sont en Christ ne sont pas juste l’Église de demain, ils sont aussi l’Église d’aujourd’hui.

L’accueil

Un enfant poli et souriant peut remplir le cœur d’un adulte de joie. Les personnes âgées en particulier sont très touchées par l’attention des enfants, et souvent je mets mes enfants au défi d’aller saluer et faire des câlins à un maximum de papis et mamies.

Je me souviendrai toujours de cette dame extrêmement touchée qui vient me voir : « Ta fille est venue d’elle-même me saluer en m’appelant par mon prénom, en me regardant dans les yeux et me demandant comment je vais. Ça m’a fait tellement chaud au cœur ! »

L’enfance

Les enfants sont parfois très doués avec les plus jeunes, et peuvent être des aides précieuses pour l’école du dimanche ou la garderie. Bien entendu il faut faire attention à ceux qui cherchent surtout à ne pas assister au culte ou à leur groupe. La responsabilisation et l’apprentissage peuvent commencer très tôt. Un jour notre fille de 4 ans a voulu accompagner sa mère à la garderie pour aider, et nous nous sommes aperçus à notre grande surprise qu’elle avait déjà un don pour les bébés, pour les divertir, les consoler et les calmer.

Les services divers

Quand j’ai demandé à mon fils ce qu’il préférait faire comme aide à l’Église, il n’a pas hésité : remplir les gobelets pour la Cène ! Les petites mains peuvent être efficaces dans les moments d’activité dans l’Église, que ce soit dans la cuisine, au ménage, au rangement, au service de la nourriture, à l’installation, etc. Surtout quand le travail est en équipe, les enfants peuvent être à la fois accompagnés, encouragés, et utiles.

L’hospitalité

Accueillir chez soi demande du travail et de la préparation. L’aide des enfants est précieuse pour cela, et je rappelle souvent aux miens que sans leur engagement d’attitude et de service nous ne pourrions pas autant pratiquer l’hospitalité. C’est en grande partie grâce à leur disposition de cœur que nous pouvons ouvrir notre foyer. Que ce soit pour le rangement de la maison, l’accueil chaleureux des invités, ou simplement l’obéissance pour les temps où il faut que les adultes parlent, leur rôle est très important.

Le témoignage

Après une longue journée, je rentre du travail et m’installe sur le canapé. Ma fille aînée vient me voir, m’enlève les chaussures, puis les chaussettes, et commence à me masser les pieds. « Arrête ! » je lui lance. « C’est gentil, mais j’ai vraiment les pieds sales et tu n’as vraiment pas à faire cela. » Elle me répond pleine de douceur : « Des pieds sales, ce n’est rien comparé à l’amour que j’ai pour toi. »

Les enfants qui ont reçu le Saint-Esprit portent déjà les œuvres de Dieu préparées d’avance (Ep 2.10), des œuvres divines données pour édifier le corps de Christ. La foi des enfants peut être extrêmement touchante : les réponses aux prières, la confiance simple et authentique, des actes de gentillesse et d’amour, leur libéralité, leur bon comportement. Cette lumière ne doit pas être cachée, en faisant attention en même temps de donner la gloire à Dieu et ne pas mettre l’enfant trop en avant.

L’évangélisation

« Tu fais quoi » ? demande le camarade de classe de CP à mon fils.

« Je prie. »

« Comme cela à haute voix au milieu de la classe » ?

« J’avais besoin de l’aide de Dieu, donc je lui ai demandée, c’est tout ! »

Les histoires d’évangélisation des plus jeunes sont souvent très rafraichissantes. Les enfants, souvent décomplexés, peuvent être très directs et très authentiques. De plus, que ce soit à l’intérieur de l’Église ou à l’extérieur, les enfants sont le plus grand champ d’évangélisation que nous avons. Ils sont aussi parmi les mieux placés pour proclamer la bonne nouvelle autour d’eux, inviter aux activités de l’Église ou aider à connecter les familles.

La musique

Bloqués chez nous pendant le premier confinement, il fallait faire ce qu’on pouvait avec les moyens du bord pour l’enregistrement des cultes en ligne. Sachant que ma fille aînée chantait plutôt juste, j’ai voulu la faire participer. Je n’avais aucune idée alors de ce que j’allais découvrir, non seulement de son talent, mais aussi de son zèle, son engagement, son travail, son attitude. Son service pour le Seigneur a touché de nombreuses personnes, et quand l‘Église a rouvert, elle a rejoint notre équipe de louange. Nous avons tendance à sous-estimer les enfants. Bien entendu, il faut être prudents, mais leur donner des opportunités peut être très bénéfique. Intégrer de temps à autre des enfants dans l’équipe de musique leur permet de se responsabiliser, se découvrir, tester leurs aptitudes et avoir un avant-goût de la joie du ministère.

Conclusion

Un samedi matin, j’essaie de faire la grasse matinée. J’avais laissé des biscottes, de la confiture et du Nutella sur la table pour les enfants. Sans surveillance. À 9h je sors du lit pour aller les voir, et à ma grande surprise, notre troisième -qui avait deux ans à l’époque- avait saisi le pot de Nutella, un pinceau, et s’était mise à repeindre nos murs et notre mobilier.

Certains diront qu’elle avait découvert une meilleure utilisation pour la pâte à tartiner. De mon côté j’ai réalisé que plus jamais je ne devrais la sous-estimer ! Les enfants ont tellement de potentiel, si leur cœur en plus est disposé, faisons en bénéficier l’Église.

 

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