Y a-t-il de bonnes raisons de croire à la résurrection de Jésus ?

Le christianisme tient ou tombe avec la résurrection de Jésus. Puisque la foi chrétienne s’ancre dans l’histoire, il suffit de prouver que Jésus n’est pas ressuscité pour la détruire. Pourtant, jamais personne dans l’histoire n’est parvenu à offrir pareille preuve. Les autorités de l’époque, qu’elles soient juives ou romaines, n’ont jamais pu fournir la preuve de la non-résurrection de Jésus, ce qui aurait normalement dû être chose des plus aisée puisqu’il leur suffisait d’exposer à la vue de tous le corps défunt de Jésus, et ainsi mettre à mal le mouvement chrétien naissant qui les dérangeait tant. Pire encore, le texte biblique nous informe que les soldats qui gardaient le tombeau de Jésus ont été payés pour diffuser le mensonge selon lequel le corps de Jésus leur aurait été dérobé. Il n’y avait donc effectivement plus de corps dans le tombeau.

Pour autant, au-delà de l’absence de preuve de la non-résurrection de Jésus, les chrétiens ont de très bonnes raisons de croire qu’il est effectivement ressuscité. Une affirmation qui peut paraître extrêmement surprenante, et pourtant.

Le dilemme est simple, puisqu’il n’y a plus de corps, soit Jésus est véritablement ressuscité, soit il s’agit d’une histoire montée de toutes pièces par les évangélistes. Considérons cette dernière hypothèse. On se retrouve alors face à nombres d’éléments fort surprenants. S’ils avaient vraiment inventé cette histoire, se seraient-ils décrits comme aussi lâches, faibles et fuyards qu’ils apparaissent dans les Evangiles ? On y assiste en effet au reniement de Jésus par Pierre à trois reprises, à la fuite et à la dispersion des disciples au moment où Jésus est mort, à tel point que c’est Joseph d’Arimathée, un membre du sanhédrin, l’institution qui a condamné Jésus, qui a dû ensevelir Jésus dans son propre tombeau parce qu’aucun disciple ne s’en occupait. Mais ce n’est pas tout. Ce sont des femmes qui ont été les premières témoins de la résurrection de Jésus, là où les disciples se sont montrés incrédules. Il est particulièrement impensable que les disciples se soient fait passer pour les sceptiques et aient fait reposer sur des femmes la responsabilité de rendre, les premières, témoignages de la résurrection du Christ. Et ce, pour une raison toute simple, c’est qu’à l’époque, le témoignage d’une femme ne valait presque rien.

Au-delà de ces détails embarrassants, un autre faisceau d’arguments prend appui sur les événements qui ont suivi l’annonce de la résurrection de Jésus. Suite à cela, une multitude de personnes disent avoir vu, entendu, voire même touché Jésus ressuscité. Ces personnes n’ont pas toutes vécu ces apparitions au même moment, ni dans les mêmes circonstances, ce qui écarte l’hypothèse d’une hallucination collective. Les disciples se sont vus radicalement transformés dans leur comportement, eux qui apparaissaient si faibles, lâches et fuyards se sont par la suite laissés prendre d’une assurance qu’on ne leur connaissait pas pour annoncer la résurrection de Jésus au prix de leur vie. Il est à ce titre intéressant de noter qu’à l’exception de Jean, qui a connu l’exil en raison de sa foi, tous les disciples sont morts martyrs, souvent seuls et de mort atroce. Pour quelle raison auraient-ils donc inventé une telle histoire ? Enfin, notons les conversions encore plus radicales de personnes comme Jacques ou Paul. Jacques était le frère de Jésus, mais il ne croyait pas en lui, il n’était même pas présent à sa crucifixion. Paul quant à lui était un persécuteur réputé et intraitable de chrétiens. Pourtant, tous deux ont déclaré avoir fait une rencontre avec Jésus ressuscité, suite à laquelle ils ont passé leur vie au service de l’annonce de l’Evangile.

Au regard de ces éléments, est-il réellement crédible de penser que la résurrection de Jésus soit inventée de toutes pièces ?