Qu’en est-il de ceux qui n’ont jamais entendu parler de Jésus ?
Le message de la Bible pourrait se résumer, très rapidement, comme ceci : Dieu a créé toutes choses bonnes, l’être humain s’est rebellé contre Dieu, et continue de le faire, il rejette son autorité et sa présence et se voit donc, par conséquent, exclu de la sainte présence de Dieu, laquelle est seule source de vie et de bonheur. L’être humain, de par sa faute et sa rébellion, est donc condamné à vivre loin de Dieu. Mais Dieu, dans son amour et sa bonté, a pourvu à un moyen de salut et de réconciliation avec l’être humain rebelle, en la personne et l’œuvre de Jésus à la croix. Jésus, en tant qu’il est Dieu, est parfait et donc capable de répondre aux exigences divines de sainteté et, en tant qu’il est homme, s’est fait notre plein représentant pour subir notre condamnation à notre place. Ainsi, il existe une solution pour quiconque souhaite être réconcilié avec Dieu et jouir pleinement de tous ses bienfaits, placer sa foi en Jésus !
Voilà, je crois, une vérité magnifique ! Oui mais, la Bible affirme la condamnation de tous les hommes, alors que le moyen de salut, la foi en Jésus mort et ressuscité pour nos fautes, n’est pas connu de tous. Qu’en est-il donc de ceux qui n’ont jamais entendu parler de Jésus ? Serait-il juste qu’ils soient condamnés ?
Avant de répondre à cette question, il est utile de définir rapidement ce que revêt la notion d’une condamnation juste. Il me semble que deux critères sont nécessaires : 1) la condamnation sanctionne une transgression, et 2) la condamnation est proportionnée à la transgression. Qu’en dit alors le texte biblique ?
Eh bien la Bible affirme sans ambiguïté que la condamnation des êtres humains sanctionne bien une transgression, une faute, que tous les êtres humains, à l’exception du Christ, sont condamnés car fautifs, et que nul n’est condamné pour les fautes d’un autre que lui-même. Notre premier critère est donc vérifié sans ambiguïté.
Il semble toutefois pertinent de rappeler brièvement de quelle faute l’on parle, ou plutôt de quelle faute l’on ne parle pas. Ceux qui n’ont jamais entendu l’Evangile ne seront pas condamnés pour avoir rejeté Jésus, mais pour avoir premièrement rejeté Dieu, la lumière reçue, pour l’avoir détournée, pour avoir retenu la vérité captive et s’être fait des idoles, pour reprendre le vocabulaire de Paul dans l’épître aux Romains. Nul n’est condamné sur la base d’un manque de connaissance, parce qu’il n’aurait pas connu Jésus, mais sur la base de ses fautes et de sa rébellion à l’égard de Dieu.
Qu’en est-il alors de notre deuxième critère ? La condamnation est-elle proportionnée à la transgression ? Là encore, la Bible est très claire : Luc 12.47-48 : « Le serviteur qui, ayant connu la volonté de son maître, n’a rien préparé et n’a pas agi selon sa volonté, sera battu d’un grand nombre de coups. Mais celui qui, ne l’ayant pas connue, a fait des choses dignes de châtiment, sera battu de peu de coups. On demandera beaucoup à qui l’on a beaucoup donné, et on exigera davantage de celui à qui l’on a beaucoup confié. » ; ou encore Romains 2.12 : « Tous ceux qui ont péché sans la loi périront aussi sans la loi, et tous ceux qui ont péché avec la loi seront jugés par la loi. » Dieu est juste, et jugera chacun selon ses œuvres et selon la connaissance qu’il aura eue ou non.
Terminons en précisant quelques derniers points. Premièrement, nous sommes tous coupables je l’ai rappelé, et donc notre condamnation à tous est indiscutablement légitime. Il existe en effet un moyen de salut, mais celui-ci est pure grâce ! Dieu ne nous doit rien ! Après tout, c’est bien nous qui avons décidé premièrement de le rejeter. Nous ne pouvons donc le blâmer de quoi que ce soit lorsqu’il entreprend de permettre la réconciliation avec ceux qui l’acceptent. Dieu ne doit rien à l’homme, c’est bien l’homme qui lui doit tout. Une fois l’homme coupable, Dieu, dans sa justice, ne lui doit que le jugement. Le salut n’est que grâce, que nous ne sommes pas permis d’exiger d’aucune manière que ce soit.
Enfin, il faut préciser que se poser la question du sort de ceux qui n’ont jamais entendu parler de Jésus suppose que nous-mêmes ayons déjà entendu parler de Jésus. Et alors de deux choses l’une, soit nous sommes chrétiens, et la Bible nous invite à propager son message autour de nous de sorte que tous puissent entendre parler de Jésus, soit nous ne le sommes pas et alors la Bible nous invite à nous positionner pour nous-mêmes par rapport à la personne et l’œuvre de Jésus.