Genèse 2.15
- S’approcher de Dieu
- Adam
- Christ
- Nous
- Garder le sanctuaire
- Adam
- Christ
- Nous
- Bénir notre prochain
- Adam
- Christ
- Nous
Transcription
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Bonjour à tous.
On est toujours dans notre série sur le premier livre de la Bible, sur le livre de la Genèse.
On est dans les tout premiers chapitres et on a déjà vu avec les prédications précédentes la manière dont la Bible présente la création du monde et la création de l’homme et comment la description de la création du monde et la création de l’homme nous apprend pourquoi Dieu a créé le monde et pourquoi Dieu nous a placés dans le monde.
Et la dernière fois on avait esquissé un début de réponse en voyant que Dieu nous a placés dans le monde pour manifester son règne.
On avait vu que le monde entier est présenté dans le début du livre de la Genèse comme un palais royal dans lequel Dieu règne et dans lequel Dieu nous a placés comme un petit peu des vice-régents pour modeler, pour façonner le monde pour qu’il ressemble plus au ciel.
Mais le début de la Genèse, c’est ce qu’on va voir ce matin, superpose une autre image à celle du royaume, une autre image à celle du palais royal.
La création, on va le voir ce matin, est aussi un temple.
Un temple dans lequel Dieu nous place comme des prêtres pour manifester sa présence.
Alors pour l’instant peut-être que ça vous paraît un peu bizarre, mais on va y aller doucement.
Alors pourquoi on peut dire que le début de la Genèse nous présente la création du monde comme un temple ?
Il y a plusieurs, il y a en réalité beaucoup d’indices.
Je vous en donne quelques-uns qui sont les principaux, qui nous aident à lire dans les premières pages de la Genèse justement la description d’un temple.
D’abord la manière dont est présenté Dieu qui parcourt le jardin, c’est exactement la même manière avec laquelle les auteurs vont présenter Dieu qui est présent dans le tabernacle.
Le tabernacle c’était cette tente que Dieu ordonne aux israélites de construire dans le désert pour qu’il lui serve de « temples portables ».
C’est là où Dieu manifestait sa présence et c’est là aussi où on faisait le culte, où on rendait son culte à Dieu, où le peuple rendait le culte à Dieu.
Et plus tard dans le temple, la manière dont est décrit la présence de Dieu dans le tabernacle, puis dans le temple, c’est la même manière dont est décrit la présence de Dieu dans ce jardin d’Éden.
Puis même alors on pourrait regarder, j’avais préparé une image pour vous montrer, puis finalement je me suis dit non on verra ça une prochaine fois.
Mais si on met côte à côte les récits de la création du monde qu’on a lu en Genèse 1, si on met après la création du tabernacle, si on met la création du temple, on se rend compte en fait que les récits sont structurés de la même manière.
Il y a sept paroles, sept paroles qui ordonnent la création de chacun de ces sanctuaires.
Et ensuite il y a cette parole qui déclare que c’est fini, que l’ouvrage est terminé.
Et ensuite on a l’instauration de la présence de Dieu.
On a le sabbat, on a Dieu qui remplit le tabernacle, Dieu qui remplit le temple.
Mais aussi quand on lit, on l’a fait ensemble, quand on a vu notre série sur l’Exode, les décorations du tabernacle et plus tard les décorations du temple, on se rend compte qu’elles rappellent le jardin.
On voit des arbres, on voit des fruits, on voit des animaux et on se rend compte en fait que l’intérieur du tabernacle et plus tard l’intérieur du temple était un petit peu comme si on voulait rentrer dans le jardin.
Maintenant on achèterait simplement une tapisserie florale.
Il y en a qui reviennent à la mode.
Intermondial tissu là, c’est pas grave.
Mais là quand on lit la description des décorations dans le tabernacle et dans le temple, on se rend compte que quand on rentrait dans ces lieux, dans les lieux fermés, et bien tout nous rappelait le jardin.
Même les colonnes du tabernacle, les colonnes du temple nous rappelaient les arbres du jardin.
On voit aussi qu’à chaque fois c’est spécifié, c’est intéressant, l’entrée du tabernacle se fait à l’est.
L’entrée du temple se fait à l’est.
Et on va lire en Genèse 3 quand l’homme et la femme sont chassés du jardin, ils sont chassés vers l’est.
Et donc rentrer dans le tabernacle, rentrer dans le temple, c’était un petit peu comme faire l’expérience du retour dans le jardin.
Dernier élément, on lit que sur le voile qui séparait la cour du lieu saint et le lieu très saint, donc il faut s’imaginer, nous quand on dit une tente on pense à une deux secondes Quechua, mais en fait c’est les maisons de l’époque.
Leur maison c’était des tentes et donc il y avait une cour extérieure, ensuite il y avait une première pièce et ensuite une deuxième pièce.
La pièce la plus reculée c’était aussi la pièce la plus sainte.
Et à l’entrée de chacune de ces pièces il y avait un voile, un voile sur lequel étaient brodés deux chérubins, exactement comme les chérubins qui étaient postés à l’entrée du jardin lorsque l’homme et la femme en ont été chassés.
Et pour rentrer dans le lieu saint et dans le lieu très saint, dans le tabernacle et dans le temple, en fait il fallait comme s’il fallait braver ces chérubins pour entrer à nouveau dans le jardin.
C’est vite dit, c’est un tableau vite brossé, mais c’est pour vous montrer avec quelques éléments que en fait le tabernacle puis le temple sont comme des petits mondes, des modèles réduits du monde et qui sont décrits comme, qui est décrit comme un temple.
Et donc le jardin d’Éden au tout début de la Bible c’est à la fois un palais royal depuis lequel Dieu règne sur son trône, mais c’est aussi le temple dans lequel on vient l’adorer.
Et on voit que c’est toute la création qui est appelée à devenir un temple.
On l’a vu la dernière fois, Dieu demande à Adam et Ève d’être fécond, de se multiplier, de remplir la terre.
À la fois pour manifester son règne, mais aussi pour que toute la terre devienne un temple où Dieu est présent et où toute la création l’adore sur toute la surface de la terre et c’est ce qu’on lit dans l’Apocalypse.
La dernière vision de Jean dans la nouvelle création, c’est toute la terre qui est un temple et c’est des peuples de toutes les nations, de toutes langues, de toutes tribus qui l’adorent sur toute la surface de la terre.
Ça c’était un petit peu l’introduction, c’était un petit peu le décor, le contexte et maintenant on va lire le verset qui nous intéresse ce matin.
Écoutez bien parce qu’il est petit, il ne faut pas passer à côté.
On va lire dans Genèse au chapitre 2 au verset 15.
« L’Éternel prit l’homme et le plaça dans le jardin d’Éden pour le cultiver et le garder. »
« L’Éternel prit l’homme et le plaça dans le jardin pour le cultiver et le garder. »
Alors si on le lit rapidement et nous surtout si on le lit dans les tradictions françaises on se dit « bah c’est bien, Adam a été le premier paysagiste, excellent ».
Mais en fait pour le lecteur de l’Ancien Testament, celui qui est habitué en plus au Pentateuch, aux cinq premiers livres écrits par le même auteur Moïse, ces deux mots résonnent particulièrement.
« Cultiver et garder » pourquoi ?
Parce que les fois où dans la suite de l’Ancien Testament et en particulier dans le Pentateuch, les cinq premiers livres de la Bible, quand on les retrouve ensemble, c’est pourquoi ?
C’est pour désigner le rôle des Lévites, pour désigner la tâche des Lévites.
Les Lévites c’est qui ?
C’était des assistants des prêtres, c’était ceux qui étaient dans le temple pour s’assurer que le temple et avant le tabernacle, il y avait bien ce qu’il fallait dedans pour le garder aussi des impuretés, pour garder la sainteté du temple et donc en fait c’était des serviteurs dans le temple.
Et donc quand ici Moïse, en parlant d’Adam, dit que Dieu l’a placé dans le jardin pour le cultiver et le garder, il est en train de faire un écho direct à la tâche des Lévites dans le temple et de nous dire « Dieu a placé l’homme dans la création comme un prêtre dans son temple ».
Alors qu’est ce que ça veut dire ?
Qu’est ce que ça veut dire ?
C’est ce qu’on va voir ce matin avec deux points principaux que je voulais souligner avec vous, c’est vivre dans la présence de Dieu et bénir son prochain.
La communion et la médiation.
Vive dans la présence de Dieu et bénir son prochain.
D’abord, vivre dans la présence de Dieu.
On a été créé par Dieu et pour Dieu.
Voilà en fait si on devait retenir qu’une chose sur le début de la création et sur pourquoi Dieu a créé l’homme, c’est qu’on a été créé par Dieu et pour Dieu.
Et on l’a vu, l’homme a été créé pour vivre en communion avec Dieu, dans une proximité, dans une intimité.
D’ailleurs que la Bible dépeint plus tard comme un mariage.
Sans Dieu, l’homme est incomplet.
Sans Dieu, l’homme ne trouvera jamais le sens de sa vie, ni le repos qu’il cherche partout ailleurs.
C’est l’expérience qu’ont fait beaucoup d’entre nous ici ce matin.
Qu’avant de connaître Dieu ou avant que Dieu nous connaisse, notre vie n’avait pas de sens.
Dans le jardin, on le lit en Genèse 3, Dieu parcourait le jardin et marchait au milieu d’Adam et d’Ève.
Mais après qu’ils aient pêché, on verra ça dans quelques semaines, après qu’ils aient pêché, les hommes, l’homme et la femme sont chassés de la présence de Dieu.
L’entrée du jardin est interdite et le jardin est gardé par deux chérubins.
Nous quand on dit chérubins, on voit des petits bébés un peu potelés comme ça.
Dans la Bible, les chérubins, ils ont des grosses épées enflammées.
On rigole pas avec eux.
Comme disait Mike Evans, ces épées, c’est pas pour couper le beurre.
En fait, en gardant l’entrée du jardin, l’homme n’a plus accès à la présence de Dieu.
L’homme n’a plus accès à la proximité, à l’intimité qui caractérisait Dieu et qui était ce pourquoi il avait été créé.
Et un peu plus tard, lors de la construction du tabernacle, donc cette tente qui est un mini temple portable, Dieu met en place un système qui permet aux pêcheurs de s’approcher de lui.
Et ce système et ce tabernacle manifestent non seulement la présence de Dieu au milieu du peuple, mais en même temps rend tangible la distance qui sépare Dieu du peuple.
Pourquoi ?
Parce que, je l’ai dit, il y a trois espaces et de ces trois espaces, le peuple ne pouvait faire l’expérience que du plus éloigné de la présence de Dieu, de la cour extérieure.
Seuls les prêtres pouvaient entrer dans la première chambre et seul un prêtre, le grand prêtre, pouvait entrer dans la présence de Dieu et ça une seule fois par an, le jour du grand pardon.
A cette occasion, au jour du grand pardon, le grand prêtre représentait le peuple auprès de Dieu, s’approchait du trône de Dieu, l’arche de l’alliance représentait le trône de Dieu.
D’ailleurs plus tard, quand on parle du trône de la grâce dans le livre des Hébreux, c’est de ça en fait dont il est question.
C’est faire l’expérience de s’approcher de la présence même de Dieu, là où le sang a coulé, pour nous permettre de nous approcher de Dieu sans le craindre.
Et quand le prêtre, le grand prêtre revenait et sortait du tabernacle, il était vêtu en habit qui rappelait le tabernacle.
Si vous vous rappelez de cette image, c’est un petit peu comme s’il avait mis sur lui les tentures du tabernacle et quand il sortait, on voyait un tabernacle mobile qui marchait au milieu du peuple.
Et en fait, le peuple, le grand prêtre représentait la présence de Dieu au milieu du peuple.
Et tout ça bien sûr était l’image d’un autre homme qui a marché parmi les hommes, qui manifestait pleinement la présence de Dieu.
L’évangile de Jean, au tout début, au chapitre 1, nous dit « la parole a été faite chère, elle a habité parmi nous ».
Et ce mot-là en grec, « habiter », c’est un mot particulier, il veut dire « planter sa tente ».
Ce qu’on nous dit Jean, c’est que la parole a planté sa tente, elle a tabernaclé parmi nous et nous avons contemplé sa gloire.
J’aime beaucoup cette citation de James Irwin.
James Irwin, il a fait partie de la mission Apollo 15 et peut-être pour contrebalancer la citation célèbre de… j’ai un trou de mémoire… non, un petit pas pour l’homme…
Armstrong, merci.
Pour contrebalancer la citation d’Armstrong, c’était un petit pas pour l’homme, un grand pas pour l’humanité, James Irwin, lui, a déclaré « le plus grand événement de l’histoire ce n’est pas que l’homme ait marché sur la lune mais que Dieu ait marché sur la terre ».
« Le plus grand événement de l’histoire ce n’est pas que l’homme ait marché sur la lune mais que Dieu ait marché sur la terre ».
En Christ, Dieu s’est approché de nous et nous permet de nous approcher de Dieu.
Qu’est-ce qu’on lit dans l’évangile ?
On lit que à la croix, Jésus a déchiré le voile, qu’à sa mort le voile s’est déchiré.
L’auteur de l’Épître aux Hébreux nous dit que nous avons au moyen de son sang une libre entrée dans le sanctuaire, l’endroit le plus sain, l’endroit de la présence même de Dieu, l’endroit où Dieu trônait dans toute sa gloire et manifestait sa présence qui était fermée aux yeux de tous, l’endroit le plus merveilleux, le plus glorieux, un endroit qui ressemblait au ciel, c’était majestueux, l’arche était recouverte d’or à l’intérieur, à l’extérieur et puis quand on entrait dans le lieu très sain, le grand prêtre pouvait faire l’expérience un petit peu du ciel, les tentures étaient bleues, il y avait des chirubins, des êtres célestes qui étaient brodés sur les tentures.
Nous avons accès au trône de Dieu maintenant par Christ.
S’approcher du trône de la grâce, c’est faire l’expérience de ce que seul le grand prêtre pouvait faire seulement une fois par an et nous nous pouvons le faire tous les jours en Christ.
Nous pouvons nous approcher librement de Dieu.
Dieu a placé l’homme dans le jardin pour le cultiver, le garder et ça c’est dans notre vision de comment on considère le travail.
C’est aussi un verset qui a de grandes implications.
Non seulement le travail mais aussi toutes nos activités.
On a été créé par Dieu et pour Dieu et toute notre vie est placée sous son regard.
Et dès le début de la Genèse, en disant cela, on fait le lien entre notre activité et notre adoration.
Tout ce que nous faisons, nous le faisons pour la gloire de Dieu.
Notre adoration ce n’est pas ce que nous faisons le dimanche quand nous venons, ce n’est pas quelque chose qui est saupoudré sur notre vie.
L’adoration c’est la caractéristique de tout ce que nous faisons jour après jour.
Tout ce que nous faisons, nous le faisons sous le regard de Dieu et pour la gloire de Dieu.
Et comme on a vu, le tabernacle et le temple c’était des modèles réduits du monde un petit peu et le service des prêtres dans le tabernacle et plus tard dans le temple c’était des échos à l’activité humaine sur la terre.
Toute notre activité est comme l’activité du prêtre pour Dieu et devant Dieu.
Paul nous dit en 1 Corinthiens 10 31 « Ainsi donc que vous mangez, que vous buviez, quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu. »
Je vous donne le commentaire de Jean Calvin sur ce verset.
« Le diable a tellement aveuglé les hommes qu’il les a persuadés de croire que dans les petites choses qu’ils accomplissent, ils n’ont pas à se demander s’ils honorent Dieu ou s’ils le servent.
Il est parvenu en prétextant que ces choses sont du domaine du monde.
Quand un homme s’acquitte de sa tâche pour gagner sa vie, quand une femme s’occupe de sa maison et quand un serviteur fait son devoir, on pense que Dieu ne prête pas attention à ces choses et on dit que ce sont des occupations séculaires.
Assurément, ces travaux sont caractéristiques de la vie fugitive présente.
Cela ne signifie cependant pas que nous devions les exclure du service de Dieu.
Tout ce que nous faisons, les petites comme les grandes choses, les choses du quotidien qu’on considère comme banales, comme des choses plus engagées qu’on fait dans l’église, toutes ces choses nous les faisons comme un service rendu au Seigneur. »
Une autre citation et je cite Calvin et maintenant Luther parce que ce verset a eu des grandes répercussions sur la manière de comprendre la vie chrétienne à la réforme.
Avant la réforme, on considérait que seul vraiment le clergé était au service de Dieu, que seul le clergé avait une vocation.
Le reste du peuple travaillait seulement.
Mais quand ils ont redécouvert cette doctrine que tous les croyants sont des prêtres, on a vu la dernière fois que les prêtres et rois s’étaient toujours associés.
On l’a vu dans l’Exode au chapitre 19 quand Dieu dit « mais je vous ai délivrés pour que vous deveniez un royaume de prêtres, des prêtres rois ».
Et on a vu dans 1 Pierre que Pierre applique ce même verset aux chrétiens.
Et on a vu aussi dans l’Apocalypse, encore une fois, que Jésus applique ce même verset à tous les chrétiens qui font partie du peuple racheté.
Et donc ça, ça a des profondes implications dans la manière de considérer la vie chrétienne.
Écoutez ce que dit Luther à propos du père, et je souligne ça, coucou les prochains sur la liste, le père qui change les couches de son enfant.
Et il commence en imaginant ce que la raison naturelle de ces pères qui doivent changer la couche de ses enfants pourrait se dire quand ils considèrent sa vocation de père.
Voilà ce que le père se dirait dans sa raison naturelle.
« Hélas, dois-je bercer le bébé, laver ses couches, faire son lit, sentir sa puanteur, passer des nuits entières avec lui, m’occuper de lui lorsqu’il pleure, soigner ses rougeurs et ses plaies, et en plus m’occuper de ma femme, subvenir à ses besoins, travailler à mon métier, m’occuper de ceci et de cela, faire ceci et cela, endurer ceci et cela, et tout ce que la vie conjugale comporte d’amertume et de corvée ?
Quoi ?
Devrais-je me faire prisonnier à ce point ?
Ô pauvres et malheureux, avez-vous pris une femme ?
Que la misère et l’amertume aillent au diable.
Il vaut mieux rester libre et mener une vie paisible et sans souci.
Je me ferai prêtre ou religieuse et j’obligerai mes enfants à faire de même. »
[Rires] Mâchez pas ces mots le Martin !
Mais il continue et demande « Que répond alors la foi chrétienne ?
Que répond alors la foi chrétienne ? »
Elle ouvre les yeux, regarde par l’esprit tous ses devoirs insignifiants, dégoûtants et méprisés, et se rend compte qu’ils sont tous hornais de l’approbation divine comme de l’or et des joyaux les plus précieux.
Il dit « Oh Dieu, puisque je suis certain que tu m’as créé homme et que tu as engendré de mon corps cet enfant, je sais aussi avec certitude qu’il répond à ton parfait plaisir.
Je te confesse que je ne suis pas digne de bercer le petit bébé, ni de laver ses couches, ni de me voir confier le soin de l’enfant et de sa mère.
Comment se fait-il que sans aucun mérite je sois parvenu à cette distinction d’être certain de servir ta créature et ta volonté la plus précieuse ?
Comme je le ferai volontiers, même si les tâches sont encore plus insignifiantes et méprisées, ni le gel, ni la chaleur, ni la pénibilité, ni le travail ne m’affligeront ou ne me dissuaderont, car j’ai la certitude que cela est agréable à tes yeux. »
L’épouse devrait elle aussi considérer ses devoirs sous le même angle lorsqu’elle allait l’enfant le berce, le baigne et prend soin de lui et d’autres manières et lorsqu’elle s’occupe d’autres tâches et qu’elle aide son mari et lui obéit.
Ce sont là des oeuvres nobles et précieuses.
Luther conclut « Dieu avec tous ses anges et toutes ses créatures sourit. »
Non pas parce que ce père lave des couches mais parce qu’il le fait dans la foi chrétienne.
« Sous le regard de Dieu », nous rappelle Luther, « sous le regard de Dieu, un père, une mère qui s’occupe de son enfant est aussi précieux que l’or et les joyaux. »
Dans la présence de Dieu, nos activités, notre travail à la maison, dans l’église, trouvent leur vrai sens.
Manifester la présence de Dieu auprès de ceux à côté desquels il nous a placés.
Manifester la présence de Dieu auprès de ceux à côté desquels il nous a placés.
Et j’en viens à mon deuxième point, bénir notre prochain.
On est placé sur terre sous le regard de Dieu et à côté de notre prochain.
Et un des rôles principaux du prêtre c’est être médiateur de la bénédiction de Dieu.
Médiateur de la bénédiction de Dieu.
Tout ce que nous faisons, nous le faisons pour la gloire de Dieu et pour le bien de notre prochain.
Par nous, Dieu veut faire du bien au monde.
On pourrait dire qu’on est des agents de bénédiction du monde.
Par nous, Dieu veut bénir la société.
Par nous, Dieu veut manifester sa présence et la bénédiction, sa bénédiction sur terre quand nous nous servons notre prochain.
Notre vie sociale, toutes nos interactions dans la famille, dans l’église, avec nos voisins, au travail, dans la société doivent être caractérisées justement par cette bénédiction que nous voulons apporter aux autres de la part de Dieu.
Voilà ce qui devrait nous caractériser, des agents de bénédiction.
Dans toutes nos relations, Dieu nous appelle à prendre en compte les besoins des autres et les bénir comme lui nous bénit.
Toutes ces domaines, la famille, l’église, la société, c’est autant de vocations dans lesquelles Dieu m’appelle à bénir mon prochain.
Ce sont des vocations parce que c’est Dieu lui-même qui nous appelle, c’est Dieu lui-même qui nous donne ce mandat de bénir notre prochain.
Dans la famille, je suis un enfant, je suis peut-être un frère ou une soeur.
Dans le mariage, je suis un mari, une épouse, peut-être un père ou une mère.
Dans l’église, je suis un membre, un frère ou une soeur et j’ai aussi un ministère par lequel je bénis les autres.
Dans la société, je suis un citoyen, je suis un voisin, je suis un employé ou alors je suis un patron, je suis un collègue, un camarade et un ami.
Et toutes ces relations sont autant de relations dans lesquelles Dieu m’appelle à bénir l’autre.
Toutes ces relations sont autant de responsabilités que Dieu me confie pour manifester sa bénédiction auprès de ceux à côté desquels il m’a placé.
Par notre obéissance, Dieu prend soin des hommes.
Une dernière citation pour vous encore Luther.
Dieu pourrait facilement vous donner du grain et des fruits sans que vous ayez à labourer et à planter.
Il ne veut pas le faire.
Qu’est-ce que tout notre travail pour Dieu, que ce soit dans les champs, dans le jardin, dans la ville, dans la maison, dans la guerre, dans le gouvernement, si ce n’est un travail d’enfant par lequel il veut donner ses dons dans les champs, à la maison et partout ailleurs.
Ce sont les masques de Dieu derrière lesquels il veut rester caché et faire toute chose.
Qu’est-ce que nous dit Luther ici ?
Il nous dit à travers nos différentes vocations, c’est-à-dire à travers ce que nous faisons pour les autres, Dieu guérit par le médecin.
Dieu parle par le prédicateur.
Dieu donne du plaisir par l’artiste.
Dieu éduque par les parents.
Dieu chausse par le cordonnier.
Dieu nourrit par le boulanger.
Quand Dieu veut faire du bien à notre prochain, il nous envoie.
Dieu nous utilise pour pourvoir aux besoins des autres.
Une mère qui nourrit son bébé nous dit Luther, c’est le masque derrière lequel Dieu se cache pour prendre soin du nourrisson.
Et ça, ça souligne notre responsabilité, n’est-ce pas ?
Dieu se sert de nous pour bénir les autres.
Mais aussi cela nous donne de l’humilité.
Dieu se sert des autres pour nous bénir.
Et si on a rappelé que Dieu nous a créés sous son regard, on doit aussi se rappeler que Dieu nous a créés en communauté et que rien ni personne ne peut se targuer de vivre en autarcie et de n’avoir pas besoin des autres.
Personne n’a toutes les ressources, personne n’a tous les dons nécessaires pour vivre une vie épanouissante.
Seuls, nous avons besoin les uns des autres.
Et c’est ce que nous manifestons dans l’Église, n’est-ce pas ?
Que nous avons besoin les uns des autres.
Que nous savons que les autres ont besoin de nous.
Mais nous savons également que nous avons besoin des autres.
Et que volontiers, nous donnons de notre temps, de notre énergie, de notre amour pour bénir celui qui en a besoin à côté de moi.
Mais qu’aussi volontiers nous acceptons d’être bénis par l’autre.
Pourquoi ?
Parce que c’est par lui que Dieu me bénit.
Et que je ne peux pas demander à Dieu de me bénir si je refuse le moyen par lequel il veut me bénir.
Et ce moyen c’est d’abord mon frère ou ma soeur.
Un mari, un père qui s’acquitte de ses responsabilités d’autorité sacrificielle donne au monde un avant-goût du royaume.
L’Église qui vit selon les normes du royaume donne à voir comment Christ ressuscité vient renverser les pouvoirs des ténèbres et ouvre une fenêtre sur le monde à venir.
Un employé qui fait son travail comme pour le Seigneur témoigne que Dieu règne.
Et comme la dernière fois on l’a dit, à chaque fois que nous vivons selon les normes de Dieu et ici à chaque fois que nous manifestons sa présence par notre sainteté, par notre adoration, et à chaque fois que nous manifestons sa présence par la bénédiction que nous voulons offrir aux autres, en fait nous donnons à voir un aperçu du monde à venir et nous donnons à voir un écho de ce que le monde aurait dû être.
Et en fait quand les gens viennent et vivent la communauté ici, et j’en ai un témoignage récent, au dernier camp TPG en mai, on a sollicité une vidéaste qui était la voisine de Raph et qu’elle connaissait bien, Magali, j’ai peut-être déjà parlé de Magali.
Et puis Magali elle n’était jamais allée dans un contexte chrétien, elle connaissait Raph et Marion, ses voisins avec qui on faisait le camp, chrétiens, mais elle avait jamais vécu la communauté chrétienne.
Et le premier jour elle a rangé tout son matériel de vidéo et on lui a dit « Magali t’embête pas, laisse ton matériel, il va rien se passer » et elle en fait elle avait jamais vécu un contexte où il va rien se passer pouvait être vrai.
Mais dès le deuxième jour elle a laissé son matériel.
Et dès le deuxième jour elle nous disait « mais je sais pas ce qui se passe ici, pourquoi les gens sont gentils avec moi, pourquoi tout le monde prend soin de mon fils ».
Elle arrivait pas à croire que ce soit possible.
Ce dont elle était en train de faire l’expérience c’était des vies humaines restaurées qui veulent vivre la bénédiction de Dieu, manifester sa présence, faire du bien les uns aux autres.
En fait elle était simplement en train de vivre la communauté chrétienne.
Je sais pas si je vous ai raconté, ce sera la dernière anecdote avant la conclusion.
Une fois j’ai demandé à une sœur, je sais pas si elle est là, je crois pas qu’elle soit là, je peux le dire.
J’ai demandé « qu’est ce qui a fait que t’es venue à l’église ? »
et elle m’a dit « c’est une mauvaise question ».
Je lui ai dit « ça m’étonne pas, c’est souvent ce que je pose ».
Je lui ai dit « alors mais quelle serait la bonne question ? »
Elle m’a dit « qu’est ce qui t’a fait revenir à l’église ? »
C’était pas la prédication qui l’a fait revenir à l’église, elle comprenait rien à l’époque.
C’est pas les chants, c’était trop bizarre de chanter.
Y’a que au stade et à l’église qu’on chante.
C’était la communauté.
C’était le fait qu’elle a été accueillie comme nulle part elle a été accueillie et qu’elle a vu quelque chose qu’elle n’avait jamais vu ailleurs.
L’église c’est l’endroit où on voit se manifester la présence de Dieu.
L’endroit où on veut manifester, qu’on veut se bénir les uns les autres et ça c’est unique.
Quel est le sens de notre vie sur terre ?
On a dit « Dieu nous a placés sur terre pour représenter son règne sur toutes choses, manifester sa présence par la bénédiction de notre prochain ».
Voilà le sens et le but de notre vie.
Arrêtez de lire les articles qui disent « quel est le sens de la vie, on l’a enfin découvert ».
Lisez les deux premiers chapitres de la Genèse.
Voilà le but de notre vie, vivre pour Dieu en servant notre prochain.
C’est là l’exemple que nous a donné Jésus, le second Adam, l’homme véritable qui a manifesté son règne par son service, qui a manifesté sa gloire par l’humilité, qui a manifesté sa grandeur par sa faiblesse.
Et on lit dans le livre de l’Apocalypse que l’agneau immolé est aussi le lion glorieux.
Et dans un monde qui est pollué comme le nôtre par le péché, un monde qui est aveuglé par le diable, vivre dans la sainteté à la gloire de Dieu, c’est ce à quoi nous sommes appelés en tant que prêtres, vivre dans la sainteté à la gloire de Dieu, servir notre prochain pour son bien, devient un acte de résistance.
Quand on agit comme ces prêtres rois de Dieu, comme on l’a vu les deux dernières fois, on est en train de résister au mensonge du diable, au mensonge du monde, pour vivre selon la vérité de l’évangile.
Dans un monde désenchanté où tout le monde vit comme si Dieu n’existait pas, on passe pour des fous lorsque nous on dit qu’on veut vivre toute notre vie à la gloire de Dieu.
On est considéré comme des arriérés lorsqu’on sacrifie un jour de notre semaine pour nous assembler avec l’église en famille, qu’on sacrifie une grâce mat, qu’on sacrifie un après-midi par la léinagope.
On est regardé de travers lorsqu’on refuse une augmentation parce que ça nous empêcherait de passer le temps nécessaire pour prendre soin de notre famille.
On passe pour des fous lorsqu’on renonce de faire quelque chose de louche ou alors qu’on refuse de cacher quelque chose qui est mauvais alors qu’on sait qu’on pourrait gagner plus ou mieux se faire voir.
On passe par des fous lorsqu’on fait le travail que l’on nous demande, pas en grugeant un petit peu et en grattant mais en allant un petit peu plus loin pour servir l’autre.
On passe pour des fous lorsqu’on refuse d’être associé aux médisances parce qu’on préfère bénir ceux qui nous maudissent.
Nous passons pour des fous lorsque nous vivons ce pour quoi Dieu nous a créés.
Mais nous savons que chaque couche changée, chaque repas préparé, chaque coup de fil passé à un frère, chaque service rendu pour un voisin sont autant d’actes de résistance dans un monde enténébré et sont autant de petites fenêtres qu’on ouvre sur le monde à venir.
Je vais prier.
Père Cénes, merci pour cette réalité que ton but c’est de venir régner sur terre et que toute la terre soit un temple dans lequel nous t’adorons.
Et Seigneur, merci de nous rappeler ce matin cette réalité que tu nous as créé comme des prêtres à ton service dans le monde pour manifester ta présence par notre vie et aussi manifester ta bénédiction par le service que nous rendons à notre prochain.
Et Seigneur, donne-nous de voir, de comprendre que des petites choses qui nous paraissent insignifiantes, que nous faisons peut-être par habitude ou peut-être que des fois nous faisons à contre-coeur, sont autant de services que nous rendons et de bénédictions que nous donnons qui manifestent qui tu es.
Tu es celui qui bénit, c’est celui qui fait du bien, qui fait du bien aux bons comme aux méchants.
Et nous voulons être aussi ces agents de bénédictions et refléter ta bénédiction sur la terre.
Un geste après l’autre, une personne à la foi.
Donne-nous Seigneur d’être ces agents de bénédictions que tu nous appelles à être en comptant sur ta grâce, en comptant sur l’heure de ton esprit.
Et merci parce que par l’Église tu donnes une image de ce monde à venir où la paix, le chalome, l’harmonie, la justice et l’amour sont restaurés.
Et donne-nous d’oeuvrer pour cela.
Donne-nous de combattre tout ce qui peut entraver cette justice, cette paix, cette harmonie, de combattre les querelles, de combattre l’esprit de division, de combattre la médisance, de combattre l’amertume.
Donne-nous de vivre la grâce pour construire une communauté qui te reflète et reflète ton amour.
Au nom de ton fils Jésus-Christ, notre Seigneur, nous te prions pour ta gloire.
Amen.
Matthieu Giralt est pasteur dans l’Est de la France. Il est également le directeur du site ToutPourSaGloire.com. Il est titulaire d’un DNSEP de l’École des Beaux-Arts de Bordeaux, et d’un Master de recherche de la Faculté Jean Calvin. Il est le mari d’Alexandra, ils ont deux fils.