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L’Éternel n’appelle pas tous ses prophètes de la même manière ni au même moment de leur vie. Il a appelé Amos alors qu’il exerçait son métier de berger à Tekoa. Il a appelé Élisée pour être d’abord le serviteur d’Élie. Samuel, lui, a été appelé avant même sa conception.

Samuel a pris conscience de l’appel de Dieu alors qu’il était encore un jeune garçon (1 Samuel 3). Mais, contrairement à certains tableaux qui le représentent, il n’était plus un bambin ; il était en effet déjà en mesure de comprendre ce que l’Éternel lui disait, en tout cas suffisamment pour être troublé et hésiter à répéter les paroles de Dieu à Éli. Mais il n’était pas encore adulte ; l’Écriture le qualifie de « jeune » (v. 1).

L’histoire est tellement connue qu’il n’est pas nécessaire de la répéter. Contentons-nous de faire quelques remarques :

1° La voix qui résonne aux oreilles de Samuel est une voix réelle ; elle s’exprime en hébreu, une langue qui existe. Il ne s’agit donc pas d’un vague sentiment subjectif d’avoir été appelé. La Bible parle d’appels réels, de visions réelles, de révélations réelles ; mais du temps de Samuel, ces choses étaient « rare[s] » (v. 1). Jusqu’à ce jour-là, Samuel n’avait pas encore fait l’expérience de ces manifestations de Dieu. Il « ne connaissait pas encore l’Éternel, et la parole de l’Éternel ne lui avait pas encore été révélée » (v. 7).

2° Éli est un triste personnage. Il est lui-même un homme intègre, mais sa vie de famille est désastreuse. Sa longue expérience lui permet, lors du troisième appel de Dieu adressé à Samuel, de deviner ce qui se passe et d’indiquer au jeune homme la réponse convenable : « Parle, Éternel, car ton serviteur écoute » (v. 9).

3° La substance de la révélation accordée à Samuel en cette occasion concerne des choses tellement inouïes qu’elle « fera que les deux oreilles de quiconque l’entendra en tinteront » (v. 11). Parmi les sanctions sévères que Dieu va prendre, il y aura la destruction de la descendance d’Éli, conformément à ce que l’Éternel avait déclaré à ce sacrificateur, à savoir qu’il jugerait sa famille à perpétuité : « à cause de la faute qu’il connaît et par la- quelle ses fils se sont rendus méprisables, sans qu’il les ait réprimés » (v. 13). Cette négligence est évidemment toujours mauvaise, mais elle l’est encore davantage lorsque des chefs religieux élèvent leurs fils à des positions de pouvoir à partir desquelles ils peuvent tromper le peuple et traiter Dieu avec mépris (2.12-25).

4° Quand Éli oblige Samuel à lui révéler tout ce que l’Éternel lui a dit, il réagit d’une manière qui, en apparence exprime sa confiance, mais en réalité confirme son attitude de père et de sacrificateur qui n’a pas assumé ses responsabilités : « C’est l’Éternel, qu’il fasse ce qui lui semblera bon ! » (v. 18). Pourquoi ne s’est-il pas repenti immédiatement et n’a-t-il pas pris les mesures disciplinaires nécessaires contre ses fils, appliqué les sanctions inhérentes à la fonction sacerdotale et imploré la miséricorde de Dieu ?

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