Hébreux 3.7-4.11 constitue une unité de pensée. Résumons brièvement 3.7-19 et fixons notre attention sur Hébreux 4.1-11.
En 3.7-11, l’auteur de la lettre aux Hébreux cite Psaumes 95.7-11, passage dans lequel le Saint-Esprit, l’auteur suprême de l’Écriture, déclare en somme : « Aujourd’hui, n’endurcissez pas votre cœur comme vos pères à Qadech-Barnéa, lorsqu’ils furent près d’entrer dans le pays promis. La majorité des espions firent un rapport teinté d’incrédulité, si bien que le peuple de l’alliance dut passer les quarante années suivantes à errer dans le désert au lieu de jouir du repos dans le pays qui leur avait été promis. Aujourd’hui, ne faites pas la même erreur. Si vous entendez la voix de Dieu, croyez-la et obéissez-lui, contrairement à l’attitude de vos pères ». Ceux-là mêmes que Dieu avait délivrés de l’esclavage ont dû errer et mourir dans le désert. C’est pourquoi aujourd’hui le peuple de Dieu doit persévérer dans la foi et l’obéissance et ne pas tomber dans l’incrédulité de ses ancêtres (3.19).
Jusque-là, l’auteur raisonne par analogie. Dans Hébreux 4, il va plus loin. Si Dieu continue d’offrir aujourd’hui au peuple le repos du temps du psaume 95, c’est que le repos promis en Canaan ne devait pas être le repos ultime. Josué a bien conduit le peuple dans le pays, mais « si Josué leur avait donné le repos, Dieu ne parlerait pas après cela d’un autre jour » (v. 8). De plus, quand Dieu jure dans sa colère que la génération qui a succombé à Qadech-Barnéa n’entrera pas « dans mon repos » (Psaumes 95.11 ; Hébreux 3.11 ; 4.3), le lecteur attentif se demande ce qu’est ce « repos » de Dieu. Dieu s’est d’abord reposé à la fin de la semaine de la création (Genèse 2.2). Ce repos est devenu le modèle du sabbat dans l’alliance. Or, ni le repos du sabbat ni celui promis en Canaan ne constituent le repos ultime, puisqu’ici, au psaume 95, « longtemps après » (v. 7), Dieu invite encore les êtres humains à entrer dans son repos, à la seule condition d’avoir la foi persévérante (v. 2, 11).
L’auteur de la lettre aux Hébreux déclare avec insistance que le repos suprême ne peut être que l’Évangile qui permet aux hommes et aux femmes de se reposer de leurs œuvres (comme Dieu s’est reposé des siennes à la création). Tout ce raisonnement s’appuie sur une lecture de la Bible qui tient compte du déroulement de l’histoire du salut. Il faut lire l’Écriture selon les séquences de son fil historique et remarquer que, non seulement les parties s’enchaînent les unes aux autres, mais de plus, elles annoncent et anticipent les grandes choses à venir. Le raisonnement n’est donc pas seulement celui de l’analogie, mais également celui de la typologie. Il nous appelle à une foi et à une obéissance persévérantes ; il rend la Parole de Dieu, vivante, efficace et incisive (v. 12-13).