La plupart des gens qui connaissent bien la première épître de Jean savent que l’auteur aborde un certain nombre de preuves (que certains commentateurs qualifient de « tests » ou de « tests de vie ») pour savoir qui est vraiment chrétien. On y voit en général trois tests : 1° le test de la vérité, en particulier l’acceptation de la vérité que Jésus est le Fils de Dieu ; 2° le test de l’obéissance, en particulier l’obéissance aux commandements de Jésus ; 3° le test de l’amour, en particulier l’amour pour les frères et sœurs. Le danger serait de penser que ces tests sont indépendants, comme si une personne pouvait se contenter d’en réussir deux sur trois. Toutefois, à la fin de l’épître, dans 1 Jean 5.1-5, les trois tests s’unissent d’une manière qui exclut toute indépendance de l’un par rapport aux autres ; ils sont interdépendants.
Le paragraphe commence par le test de la vérité : la personne « croit que Jésus est le Christ » (v. 1). Elle est née de Dieu, une vérité que Jean réitère constamment dans ses écrits. Or, celui qui est né de Dieu aimera évidemment ses frères et sœurs eux aussi nés de Dieu (v. 1). La nouvelle naissance lie donc le test de la vérité au test de l’amour. Comment donc savons-nous que nous aimons vraiment les enfants de Dieu ? Tout d’abord en aimant Dieu lui-même et ensuite, tout logiquement, en pratiquant ses commandements (v. 2). Il serait d’ailleurs ridicule d’affirmer aimer Dieu et ne pas lui obéir. C’est tellement évident que nous pouvons assimiler « l’amour [pour] Dieu » à l’obéissance à « ses commandements » (v. 3). Certes, Jean a déjà rappelé à ses lecteurs que d’après l’un des commandements centraux de Jésus, son « commandement nouveau », ses disciples doivent s’aimer les uns les autres (2.3-11 ; 3.11-20 ; cf. Jean 13.34-35). Le test de l’amour est donc lié au test de l’obéissance à plusieurs égards.
Il ne faudrait pas penser que le christianisme n’est rien d’autre qu’une obéissance rigide et servile. En vérité, les commandements de Jésus « ne sont pas pénibles » (v. 3), car par la nouvelle naissance, Dieu nous donne la force d’accomplir ce que Jésus ordonne, la capacité de triompher « du monde » (v. 4-5 ; cf. 2.15-17). Qui donc possède cette puissance qui triomphe du monde ? Ceux qui sont nés de nouveau, ceux qui ont une foi authentique en la vérité selon laquelle Jésus est véritablement le Fils de Dieu. Ainsi, le test de l’obéissance et le test de l’amour sont liés au test de la vérité.
La glorieuse réalité est que dans la conception chrétienne des choses, la vérité et l’éthique sont liées. La confession des lèvres et la transformation de la vie vont de pair. Toute autre définition est superstition ou baliverne.