Dans ce cantique de louange, Ésaïe célèbre le triomphe imminent de l’Éternel et révèle ce que signifie « compter sur son intervention » (Ésaïe 26). Les premiers versets louent par anticipation le Seigneur (v. 1-6) qui fait de la nouvelle Jérusalem le rempart de la sécurité (v. 1) et maintient dans la paix l’esprit de tous ceux qui se trouvent à l’intérieur, tous ceux qui se confient au Dieu vivant (v. 3-4).
La majeure partie du chapitre est ensuite consacrée à une réflexion sur ce que signifie « compter sur ce triomphe final » (v. 7-21). Ésaïe écrit : « Aussi nous espérons en toi, ô Éternel ! sur le sentier de tes jugements ; t’appeler et t’invoquer, tel est le désir de l’âme » (v. 8). Cependant, si le juste soupire après le Dieu vivant (v. 9a), il y une autre réalité bien triste celle-là : le peuple qui ne connaît pas Dieu n’apprend jamais rien de la grâce qu’il répand sur lui (v. 9b-10). C’est pourquoi ceux qui craignent Dieu le supplient d’intervenir et d’imposer sa justice (v. 11), ce qu’annonce Apocalypse 6.10.
Entre-temps, le « reste » fidèle vit dans l’ambiguïté et le dépit (v. 12-18). L’idolâtrie prospère dans le pays où Dieu établit la paix (v. 12-13). Le reste tient bon quand autour de lui la culture s’écroule (v. 13). Les versets suivants décrivent le cycle répétitif de l’histoire d’Israël. À l’infidélité du peuple, Dieu réagit par ses jugements. Le moment venu, il fait grâce et manifeste sa gloire. Pourtant, quel est le résultat final ? La nation est comme une femme qui souffre les douleurs de l’enfantement, mais quand elle a mis son enfant au monde, c’est comme si elle n’avait produit que du vent : « Nous n’avons pas produit d’actes salutaires pour la terre, et, les habitants du monde ne sont pas venus à la vie » (v. 18). Où est l’espérance attachée à l’identité d’Israël, avec la promesse faite au patriarche que toutes les nations de la terre seront bénies dans sa postérité (Genèse 12) ?
Le chapitre s’achève cependant sur une note d’espoir même pour ceux qui sont morts pendant les cycles pénibles de frustration, de manquements, de vanité et de jugement. Ils n’auront pas attendu et ne seront pas morts en vain, car ils ressusciteront d’entre les morts et goûteront à la joie du triomphe (v. 19). Cette promesse de vie brièvement esquissée au verset 8 sera démontrée dans la résurrection de Jésus et pleinement réalisée à la fin des temps (1 Corinthiens 15 ; 1 Thessaloniciens 4.13-18). Entre-temps, ceux qui sont encore en vie doivent attendre patiemment que Dieu ait donné libre cours à sa colère (v. 20-21). De façon plus explicite qu’Ésaïe, nous savons qu’ « un moment de légère affliction produit pour nous au-delà de toute mesure un poids éternel de gloire » (2 Corinthiens 4.17-18 ; cf. Romains 8.18).