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Ecouter les chapitres du jour sur le site Audio Bible IBG : Juges 1 ; Actes 5 ; Jérémie 14 ; Matthieu 28

Ce chapitre (Jérémie 14) oscille entre poésie et prose, entre le discours de Dieu et la réponse de Jérémie. L’occasion en est la sécheresse désastreuse qui dévaste le pays. Quelques réflexions :

1° Un désastre peut n’être que la conséquence générale de la Chute et non un jugement particulier de Dieu sur le peuple. Quoi qu’il en soit, il nous rappelle notre caractère mortel, notre état de perdition, et nous invite à la repentance (Luc 13.1-5). Un désastre particulier peut cependant aussi être le jugement immédiat et direct de Dieu sur des personnes. C’est pourquoi il convient d’aborder les catastrophes en s’examinant soi-même, rempli d’humilité. Dans le même ordre d’idées, une infirmité ne résulte pas forcément d’un péché particulier (Jean 9), mais elle peut aussi en être la conséquence directe (Jean 5).

2° Tout au long de l’Ancien Testament, Dieu châtie le peuple de l’alliance pour ses péchés en se servant des instruments courants dans l’Antiquité : l’épée (c’est-à-dire la guerre, et l’exil qui l’accompagnait parfois), la famine et la peste (v. 11-12). Cette triple association revient sept fois dans la prophétie de Jérémie. Ézéchiel 14 ajoute un quatrième fléau : les bêtes sauvages. Ce sont des phénomènes « naturels » (famine et peste) ou des phénomènes provoqués par la conduite humaine impie (guerre, et parfois famine et peste).

3° Comme notre culture tente fortement d’exclure Dieu de tout ce qui arrive dans le monde « naturel », et le cantonne au domaine privé ou aux vagues choses « spirituelles », nous fonçons tête baissée pour donner des explications naturalistes aux guerres, famines et maladies, au lieu d’essayer de tirer au moins les leçons que la providence cherche à nous enseigner. Certes, l’Écriture elle-même nous met en garde contre le danger d’établir un lien trop étroit entre le péché et les malheurs qui frappent (Luc 13.1-5). Néanmoins, ne tirer aucune leçon morale ou spirituelle des catastrophes peut révéler à quel point nous sommes victimes des forces de la sécularisation. Nous refusons résolument « d’écouter » ce que Dieu dit quand il parle le langage du jugement ; c’est exactement la réaction qu’eut Israël autrefois. D’après ce chapitre, il apparaît une joyeuse troupe de chefs religieux qui niaient tout lien entre le désastre et le jugement divin (v. 14). Il en est encore ainsi. C’est pourquoi non seulement les prophètes seront tenus pour responsables de ce qu’ils disent et enseignent, mais le peuple sera également tenu pour responsable de leur avoir prêté l’oreille. Ne tirerons-nous aucune leçon morale et spirituelle du XXe siècle sanglant qui a connu deux guerres mondiales, la course aux armements, les crises économiques, les nazis, Staline, Mao, Pol Pot, le génocide au Biafra, la guerre des Balkans, le Rwanda, le Viêt-nam, les régimes totalitaires maudits, de gauche comme de droite, les famines, l’esclavage, la guerre au Soudan, le racisme, le SIDA, l’avortement ? Kipling avait raison : « Éternel, Dieu des armées, sois avec nous maintenant, de peur que nous oubliions, oui, de peur que nous oubliions ».

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