Esdras 7 relate la mission d’Esdras au sein de la communauté post-exilique à Jérusalem et en Juda. L’empereur souhaitait manifestement que les sacrificateurs s’occupent des groupes d’exilés rentrés dans leur pays. À sa suite, les monarques – généralement soumis à des superstitions païennes – ne tenaient pas à ce que les divinités régionales s’irritent contre eux (v. 23). Or, du point de vue de la communauté de l’alliance, la politique royale était une preuve formidable que la bonne main de Dieu reposait sur elle, et qu’il était capable de diriger les affaires des empires les plus puissants dans l’intérêt de son peuple.
On pourrait facilement prendre la nature de la mission d’Esdras comme modèle des privilèges et des responsabilités de tous ceux qui ont pour devoir d’enseigner la Parole de Dieu à son peuple : « Car Esdras avait appliqué son cœur à étudier et à mettre en pratique la loi de l’Éternel, et à enseigner au milieu d’Israël les lois et les ordonnances » (v. 10). Esdras se consacre donc :
1° À l’étude de la loi. Un enseignement durablement efficace de la Bible est toujours précédé de longues heures d’étude suivie de l’Écriture, souvent solitaires et toujours exigeantes. Celui qui n’étudie pas la Parole ne peut être appelé à l’enseigner.
2° À l’observance de la loi. Pour certains individus, l’étude est une fin en soi ou peut être le moyen qui conduit à l’enseignement. L’Écriture a beau être le sujet de leur étude, ils ne s’engagent pas pour autant à vivre conformément à ses préceptes, à mettre leur vie conjugale, leurs finances, leur façon de parler, leurs priorités, leurs valeurs en harmonie avec la Parole de Dieu. Ils ne se demandent pas sans cesse si les idées propagées par leur époque et leur culture, idées que nous « gobons » tous, sont en accord avec l’Écriture. Pour eux, l’étude de la Bible est un excellent exercice intellectuel, mais pas un appel constant à l’adoration. Ils abordent la Bible comme n’importe quel manuel, cependant leur étude n’incite pas le peuple de Dieu à trembler ; ils aiment ses vérités, pourtant elle ne leur communique pas la présence de Dieu. Esdras évite tous ces pièges et s’oblige à mettre en pratique ce que dit l’Écriture.
3° À l’enseignement de la loi. Il n’est pas un savant qui vit en ermite ; il agit en érudit avec une âme pastorale. Ce qu’il apprend par son étude de la Parole et son obéissance, il apprend également à le transmettre. Que ce soit dans des assemblées imposantes et solennelles, en réunion de famille, de clan ou lors de leçons dispensées à des individus isolés, Esdras s’engage à enseigner les Écritures au peuple de Dieu. On imagine difficilement une vocation plus noble.