Si le contenu du chapitre 59 d’Ésaïe est déprimant, celui d’Ésaïe 60 resplendit de gloire. Sion réapparaît ; il ne s’agit toutefois pas de la Jérusalem que les Juifs revenus de l’exil ont rebâtie, mais de la Sion ultime, le royaume de Dieu établi sur terre. Il n’y a rien d’étonnant à ce qu’une grande partie du symbolisme s’inspire de l’ancienne cité. La vision transcende toute espérance purement terrestre. Pour preuve, nous remarquons que dans cette nouvelle réalité, il n’y a plus ni soleil ni lune : « L’Éternel sera ta lumière à toujours, ton Dieu sera ta splendeur » (v. 19 ; cf. Apocalypse 21.23). Le Seigneur souverain lui-même se lève, infiniment plus glorieux que n’importe quel lever de soleil : « Lève-toi, brille, car ta lumière paraît, et la gloire de l’Éternel se lève sur toi » (v. 1). Le chapitre précédent a révélé le besoin désespéré du peuple, la preuve évidente qu’il ne pouvait pas se transformer tout seul. Ce chapitre fait suite au tableau sombre et présente la seule solution : « Car voici que les ténèbres couvrent la terre et l’obscurité les peuples ; mais sur toi l’Éternel se lève, sur toi sa gloire apparaît. Des nations marcheront à ta lumière et des rois à la clarté de ton aurore » (v. 2-3).
Observons trois choses :
1° Cette ville de Sion est la demeure des nations, des étrangers et des rois, des « îles » (une manière de désigner les peuples lointains), des gens de pays qui n’ont aucun lien avec la terre promise (v. 3, 9-10, 14). Les païens rejoindront les Juifs dans ce royaume, honorant ceux des Juifs fidèles qui les auront précédés à Sion. La lumière rayonne sur Jérusalem et s’étend sur toutes les nations.
2° Tous ceux qui refusent cette gloire seront exposés au jugement : « Car la nation et le royaume qui ne te serviront pas périront, ces nations-là seront entièrement ruinées » (v. 12). Sion n’accueillera pas tout le monde sans exception ; le texte n’offre aucun espoir dans ce sens ; en revanche, elle recevra tous les êtres humains, sans distinction, qui auront reconnu le « Saint d’Israël » et la « ville de l’Éternel » (v. 14).
3° Par-dessus tout, il y a la glorieuse perspective de la longévité éternelle dans ce royaume. « Pour s’occuper de toi, je mettrai la paix, et pour te dominer, la justice », déclare Dieu. « On n’entendra plus (parler) de violence dans ton pays […] Tu donneras à tes murailles le nom de salut et à tes portes celui de louange » (v. 17-19, italiques ajoutées). Reprenez les termes temporels : le soleil ne sera plus ta lumière ; l’Éternel sera ta lumière à toujours ; ton soleil ne se couchera plus ; les jours de tristesse seront terminés ; le peuple possédera le pays à toujours (v. 19-21). Ce sera la fin des cycles de rébellion et de repentance, de bénédiction et de malédiction. « Moi, l’Éternel, je hâterai ces choses en leur temps » (v. 22). Oui, viens, Seigneur Jésus !
