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Les deux références bibliques en gras convergent.

La situation envisagée par Deutéronome 27 – 28 est spectaculaire. Lorsque les Israélites entreront dans le pays promis, ils devront accomplir un acte solennel de consécration nationale. Ils devront se répartir en deux grands ensembles de plusieurs centaines de milliers de personnes chacun. Les membres de six tribus se tiendront sur les pentes du mont Garizim. De l’autre côté de la vallée, les membres des six autres tribus se tiendront sur les pentes du mont Ébal. Les deux groupes se répondront alternativement. Lors de certaines parties de la cérémonie, les Lévites, qui se trouveront aux côtés des autres sur le mont Garizim prononceront des phrases prescrites, et toute la foule criera : « Amen ! » À d’autres moments, ceux qui sont sur le mont Garizim prononceront les bénédictions liées à l’obéissance, et la foule sur le mont Ébal prononcera les malédictions qu’entraînera la désobéissance. Lors de sa mise en œuvre (Josué 8.30-33), cette cérémonie a dû avoir un effet inoubliable. Le but de cet exercice était de faire comprendre au peuple le sérieux extrême avec lequel il fallait prendre la parole de Dieu s’il voulait jouir des bienfaits de Dieu, et la tragédie terrible qu’entraîne la désobéissance et les malédictions divines qui en découlent.

Le psaume 119 est très différent par sa forme, mais lui aussi insiste énormément sur la Parole de Dieu. C’est comme si ce plus long des chapitres de toute la Bible s’évertuait à dévoiler toute la signification du deuxième verset du livre des Psaumes : « mais qui trouve son plaisir dans la loi de l’Éternel, et qui médite sa loi jour et nuit » (1.2 ; cf. la méditation du G 1er avril). Le psaume 119 est un poème acrostiche : chacune des 22 lettres de l’alphabet hébreu se trouve au début de chacun des huit versets de chaque partie consacrée à la Parole de Dieu. C’est comme si en français, chacun des huit premiers versets commençait par la lettre « A », chacun des huit versets suivants par la lettre « B », et ainsi de suite. Tout au long de ce poème, l’auteur se sert de huit synonymes très proches pour désigner l’Écriture : voies (mot qui correspond davantage à « instruction » et évoque la révélation), statuts (qui soulignent le caractère contraignant de l’Écriture), prescriptions, décrets (les décisions du juge suprême et parfaitement sages), parole (le terme le plus complet, qui embrasse toute la vérité révélée par Dieu, que ce soit dans une promesse, l’Histoire, le statut ou le commandement), commandement (qui repose sur l’autorité de Dieu pour dire à ses créatures ce qu’elles doivent faire), promesse (un mot dérivé du verbe dire, mais utilisé dans des contextes qui font effectivement penser à une promesse), préceptes, littéralement « témoignages » (qui découlent de la vue d’ensemble de Dieu, qui veille sur les détails de sa fonction). Dieu rend témoignage à la vérité contre tout ce qui est mensonger ; le mot hébreu est parfois traduit par « préceptes » comme dans : « Tes préceptes font mes délices ».

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