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Mes parents étaient plutôt pauvres, non de cette pauvreté extrême dont souffrent les malheureux dans les quartiers les plus sordides des grandes villes, mais ils faisaient partie de ceux que les Américains considéraient comme pauvres. Mon père était pasteur. Avant ma naissance, à la fin de la Grande Dépression, mon père avait fait le tour du quartier avec une petite charrette remplie de nourriture qu’il avait collectée afin de la distribuer aux pauvres à l’occasion de Noël. Quand il était revenu à l’appartement que mes parents louaient, la seule chose qu’il avait ramenée comme repas de Noël était une boîte de haricots. Mes parents avaient rendu grâces pour ces aliments et, avant même d’avoir fini de prier, ils avaient reçu une invitation à souper chez des amis. Je me rappelle plusieurs occasions où, enfant, j’ai entendu mes parents supplier Dieu de répondre à nos besoins. Ils ne pouvaient pas se payer une assurance maladie ; aussi avaient-ils de lourdes factures de consultations médicales et de médicaments à régler. Dieu est toujours intervenu. Lorsque j’ai quitté la maison pour entreprendre mes études universitaires, mes parents économisaient sur tout pour mettre un peu d’argent de
côté ; la première année, ils m’ont envoyé dix dollars. Pour eux, cela représentait beaucoup d’argent ; de mon côté, je ne leur étais pas à charge ; je travaillais et j’étudiais. Il m’est arrivé plusieurs fois de ne rien manger pendant deux ou trois jours, me contentant de boire beaucoup d’eau pour empêcher mon estomac de crier famine ; je demandais au Seigneur de combler mes besoins, craignant de devoir abandonner mes études. Dieu a toujours répondu, parfois de façon très simple, parfois de manière surprenante.

Aujourd’hui, je reconnais que mes enfants sont exposés à d’autres formes d’épreuves et de tentations, mais, autant que je sache, ils n’ont pas connu ce qui ressemble à la faim qui tenaille l’estomac (il ne s’agit pas d’avoir tout ce que l’on désire !) Ensuite, je lis Deutéronome 11 où Moïse établit une claire distinction : « Reconnaissez aujourd’hui – car il ne s’agit pas de vos fils qui ne les ont pas connus et ne les ont pas vus – les instructions de l’Éternel, votre Dieu, sa grandeur, sa main forte et son bras étendu, ses signes et ses actes, ce qu’il a fait au milieu de l’Égypte contre le Pharaon, roi d’Égypte, et contre tout son pays » (v. 2-3 ; cf. v. 5). Non, ce n’étaient pas les enfants : « Car ce sont vos yeux qui ont vu toute la grande œuvre que l’Éternel a faite » (v. 7).

Quelles leçons Moïse tire-t-il de cette distinction entre générations ? 1° L’ancienne génération devrait être prompte à obéir, compte tenu de tout ce qu’elle a eu l’occasion d’apprendre (v. 8). Je me reconnais bien là, m’étonnant de l’expérience limitée de mes enfants avec le Seigneur, alors que Dieu commence par me rappeler que c’est moi qui suis inexcusable. 2° L’ancienne génération doit impérativement transmettre à la suivante ce qu’elle a appris (v. 19-21) ; et là encore, la responsabilité pèse sur moi, pas sur mes enfants. 3° Plus largement, le don des bienfaits de l’alliance au peuple, centrés ici sur la possession du pays avec toute sa richesse, dépend de l’obéissance aux deux premières conditions.

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