Une fois son palais achevé, David reconnaît que celui-ci est luxueux comparé au tabernacle petit et modeste. Il désire donc bâtir un temple, une « maison » dans laquelle il placera l’arche de l’alliance (2 Samuel 7).
Mais par l’entremise du prophète Nathan, Dieu inverse les rôles. David souhaite bâtir une « maison » pour Dieu, mais celui-ci répond que c’est lui qui bâtira une « maison » pour David. Le mot maison peut désigner un édifice, une demeure ou une maisonnée, voire une dynastie (comme la « maison » des Bourbons). David envisage de bâtir une maison en pierre pour Dieu ; Dieu lui répond qu’il envisage de lui bâtir une dynastie. Salomon, son fils, élèvera une maison pour Dieu, mais en dernière analyse, c’est Dieu qui est le donateur suprême et la « maison » qu’il propose de construire se révélera plus durable.
Dans ce contexte, Dieu fait quelques remarquables promesses à David. « L’Éternel t’annonce qu’il te fera une Maison » (v. 11). Pour succéder à David après sa mort, Dieu ajoute : « Quand tes jours seront accomplis et que tu seras couché avec tes pères, je maintiendrai ta descendance après toi, celui qui sera sorti de tes entrailles, et j’affermirai son règne. Ce sera lui qui bâtira une Maison à mon nom, et j’affermirai pour toujours son trône royal » (v. 12-13). La promesse ne va pas plus loin que Salomon. Dans le fil historique de 1 et 2 Samuel, Saül est le premier exemple de roi qui a régné et dont le trône n’a pas été fermement établi, dont la « maison » n’a pas été bâtie. Il n’en sera pas de même pour David. Sa descendance régnera. Quand Saül a péché, Dieu l’a rejeté le moment venu. Quand le fils de David agira mal, Dieu déclare : « S’il commet des fautes, je le corrigerai avec le bâton des hommes et avec les coups des humains [ce fils n’est certainement pas Jésus] ; mais ma bienveillance ne se retirera pas de lui, comme je l’ai retirée de Saül » (v. 14-15). Jusqu’ici, il est question de Salomon.
Mais une fois encore, Dieu voit plus loin : « Ta maison et ton règne seront pour toujours assurés devant toi, ton trône pour toujours affermi » (v. 16). Cette promesse signifie qu’il y aura toujours sur le trône soit un descendant de David, soit quelqu’un de plus puissant. Au fil du temps, les prophéties concernant la venue de « David » ou du « fils de David » s’enrichissent de promesses plus vastes. Ésaïe prédit quelqu’un qui donnera « une paix sans fin au trône de David et à son royaume » mais qui est également appelé « Dieu puissant » et « Père éternel » (Ésaïe 9.5-6). Tel est l’héritier de David qui maintiendra la dynastie davidique non en la transmettant, mais par son propre règne éternel.