Ézéchiel 11 contient deux actions hautement symboliques, dont l’une a déjà commencé au chapitre 10.
1° Il est difficile de définir exactement la trajectoire prise par la gloire de l’Éternel. En revanche, il est manifeste que cette gloire, jadis associée au Temple et surtout au lieu très saint et à l’arche de l’alliance sur laquelle les chérubins étendaient leurs ailes déployées, quitte le Temple et plane au-dessus du trône mobile. Ce trône, qu’Ézéchiel avait vu à Babylone, se trouve maintenant devant l’entrée sud de la Maison de l’Éternel. Les quatre animaux, identifiés ici comme des chérubins, transportent la gloire du Seigneur d’abord jusqu’à la porte orientale (10.18-19), puis sur la montagne à l’est de la ville (v. 23). Ainsi, la présence de Dieu quitte le Temple et la ville. Désormais, plus rien ne peut s’opposer à leur destruction.
2° La vision de la marmite (v. 3-12) évoque le faux sentiment de sécurité que peut procurer à ses habitants une ville fortifiée derrière ses murs épais. La population de Jérusalem se considérait comme les bons morceaux de viande dans la marmite qu’était la ville fortifiée et protégée. Or, Dieu les en fera sortir (v. 7). La ville ne sera pas une marmite pour tous (v. 11). En vérité, les habitants de Jérusalem, que les exilés étaient enclins à envier et à considérer comme privilégiés parce qu’ils étaient encore à Jérusalem, étaient d’une arrogance extrême. Alors que les exilés fondaient leur espoir sur les Jérusalémites, ceux-ci considéraient les exilés comme du rebut, des gens rejetés par Dieu et transportés loin du pays et du Temple (v. 14-15). Dieu déclare que les choses s’inverseront. Il est vrai que l’Éternel a dispersé le peuple parmi les nations. Mais alors que les habitants étaient au loin, Dieu était leur sanctuaire (v. 16), ce qui montre que Dieu n’a pas besoin d’un temple pour être réellement présent au milieu de son peuple, pour être son « sanctuaire ».
Alors que les habitants de Jérusalem seront détruits (et rejettent les exilés comme n’ayant aucune valeur), Dieu rassemblera du milieu des exilés un « reste » (v. 17). Plus tard, il conclura une nouvelle alliance qui transformera ce « reste » (v. 18-20). Ces thèmes seront repris plus en détail dans la suite du livre (notamment au chap. 36).
La vision des chapitres 8 à 11 s’achève avec le retour d’Ézéchiel à Babylone pour raconter aux exilés tout ce qu’il a vu et entendu. Les premières lueurs d’espoir de ce livre apparaissent, mais pas là où on les attend. Jérusalem sera détruite, et les desseins de Dieu pour l’avenir se focalisent sur les exilés eux-mêmes. Combien de fois dans l’Écriture, Dieu apporte son secours et son salut aux faibles et aux laissés-pour-compte !