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Ecouter les chapitres du jour sur le site Audio Bible IBG : 2 Samuel 17 ; 2 Corinthiens 10 ; Ézéchiel 24; Psaumes 72

La modestie n’étouffe pas le mouvement évangélique occidental ! L’arrogance flagrante de certains répugne les gens sérieux. Cependant, il existe aussi un orgueil plus subtil et potentiellement subversif. Nous en sommes tous plus ou moins coupables à un moment ou à un autre.

À première lecture, on peut avoir l’impression que Paul lui-même se glorifie dans 2 Corinthiens 10. Ce verbe revient plusieurs fois dans les quatre derniers chapitres de cette épître. En fait, les questions soulevées dans ce texte sont extrêmement complexes. Dans le cadre de cette méditation, je ne peux en mentionner que quelques-unes.

1° Le ton de 2 Corinthiens 10 – 13 met cette section à part du reste du livre. Il se peut que Paul ait reçu des informations complémentaires sur la situation dans l’Église de Corinthe. Quoi qu’il en soit, les adversaires de Paul le rabaissent pour plusieurs raisons. Ils le décrivent comme un personnage faible et timide quand il est au milieu d’eux et qui fait preuve d’autorité quand il est absent et manie la plume (v. 1, 10). À une époque où l’individu et la rhétorique avaient une grande importance, ils déclarent : « Ses lettres sont sévères et fortes ; mais, présent en personne, il est faible, et sa parole est méprisable » (v. 10). Ils passaient leur temps à se flatter mutuellement dans un système d’approbation réciproque et de lettres de recommandation (v. 12). Les chapitres suivants apportent de nouveaux éléments de ce feu de critiques que l’apôtre doit essuyer.

2° Au cœur de cette attitude hostile, il y a une conception de la glorification qui est contraire à tout ce à quoi Paul tient beaucoup. Une certaine façon de se mettre en valeur, de s’appuyer sur sa connaissance et son éloquence, d’appartenir « au » groupe, tout cela concourt à la formation d’une clique de gens vaniteux. Paul en dénonçait certainement quelques-uns, mais, quelles qu’aient été leurs motivations, les Corinthiens avaient pris l’habitude de rabaisser l’apôtre. Celui-ci se trouvait donc dans une position délicate. S’il ne disait rien, il risquait de perdre la confiance de toute l’Église ; mais s’il faisait valoir ses titres en réponse aux attaques de ses adversaires, il risquait de tomber dans le même piège moral que ses critiques.

3° Paul commence par se sortir de ce dilemme en faisant trois choses. a) Il établit une claire distinction entre ses valeurs et celles du monde, entre ses armes et « les armes […] charnelles » (v. 2, 4) ; il avertit ses destinataires que lors de sa prochaine visite à Corinthe, malgré leur façon de caricaturer sa présence, il sera prêt à punir (v. 6). b) Il indique qu’il a fait preuve d’autorité pour leur bien, non pour son profit ou pour se valoriser (v. 7-11). c) Il rappelle subtilement aux Corinthiens qu’ils sont parvenus à la foi par son ministère (v. 12-16), et ne manque pas de souligner le fait que la seule façon pour le chrétien de se glorifier est de se glorifier dans le Seigneur (v. 17-18).

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