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Ecouter les chapitres du jour sur le site Audio Bible IBG : 2 Samuel 11 ; 2 Corinthiens 4 ; Ézéchiel 18 ; Psaumes 62 – 63

Le poids de la responsabilité individuelle n’est peut-être nulle part mieux mis en relief dans la Bible que dans Ézéchiel 18. Il convient toutefois de comprendre le passage dans ses contextes historique et théologique avant d’en faire l’application à notre époque.

Le proverbe cité au verset 2, « Les pères mangent des raisins verts, et les dents des enfants sont agacées », se trouve aussi dans Jérémie 31.29 ; il devait donc circuler aussi bien à Jérusalem que parmi les exilés. Certains Juifs l’utilisaient apparemment comme un prétexte facile : ils prétendaient ne rien pouvoir changer à leur misérable situation, puisqu’ils subissaient les conséquences des péchés de leurs pères et qu’ils n’y étaient pour rien. Au lieu de rechercher la justice et le renouvellement de l’alliance, ils se servaient de ce proverbe comme excuse à leur indifférence morale et à leur fatalisme fatigué.

S’il n’est pas utilisé à des fins aussi tristes, ce dicton véhicule quand même une certaine vérité. À certains égards, la responsabilité collective unit les générations. Lors du don de la loi, Dieu lui-même déclare qu’il punit les enfants pour le péché de leurs pères jusqu’à la troisième et à la quatrième génération de ceux qui le haïssent, ce qui suppose, bien entendu, que ces enfants continuent de le haïr. Dans leurs prédications, Ésaïe, Jérémie et Ézéchiel annoncent au peuple des souffrances et l’exil à cause de la rébellion et de l’idolâtrie persistantes des générations précédentes et de leurs contemporains. Nous savons bien que le péché a souvent des effets sociaux ; ainsi, des enfants issus de milieux où règne la violence deviennent eux-mêmes des êtres violents, des enfants de familles orgueilleuses deviennent souvent des vantards, sombrent dans la déchéance et l’amertume. Le péché est rarement privé et individualiste. Le proverbe n’est pas tout à fait faux.

Lorsque Jérémie évoque ce proverbe, l’alternative qu’il propose est eschatologique : ce dicton sera éradiqué dans les derniers jours, avec l’établissement de la nouvelle alliance (voir la méditation du 3 août). Ézéchiel aborde le même proverbe sous un angle légèrement différent. Dieu s’intéresse à l’individu : « Voici : toutes les âmes sont à moi ; l’âme du fils comme l’âme du père » (v. 4). Quelles que soient les conséquences sociales du péché, nous ne devons jamais utiliser ce proverbe comme excuse pour approuver le péché qui se commet autour de nous. La responsabilité individuelle l’emporte toujours : « L’âme qui pèche est celle qui mourra » (v. 4). C’est là que réside l’importance des récits qui envisagent les différents cas de changements comportementaux dans ce chapitre. Ils n’exposent pas une sorte de modèle de justification par les œuvres. Ils insistent au contraire sur le fait que la religion authentique transforme l’être humain, et que Dieu ne prendra aucune excuse en compte (fût-elle cachée dans un proverbe). La conclusion pratique est énoncée dans les versets 30 à 32, qu’il serait bon d’apprendre par cœur.

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