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Ecouter les chapitres du jour sur le site Audio Bible IBG : 2 Chroniques 32 ; Apocalypse 18 ; Zacharie 14 ; Jean 17

Si Apocalypse 17 dénonce les abominations de « Babylone », Apocalypse 18 annonce sa destruction imminente. Une grande partie du langage est empruntée à des passages de l’Ancien Testament qui annonçaient la destruction de la ville historique de Babylone ou de quelque autre ville païenne caractérisée par la corruption, la violence et l’idolâtrie.

Relisez de nouveau le chapitre, lentement et en réfléchissant. Il vaut la peine de se rappeler que si Rome a connu plusieurs revers au cours des trois premiers siècles de notre ère, ce n’est qu’à l’époque d’Augustin que les barbares venus du nord ont mis la ville entièrement à sac. La description que donne ce chapitre a ainsi connu un accomplissement brutal et littéral. Mais à ce moment-là, le christianisme était déjà devenu une religion d’État, si bien que de nombreux chrétiens ont eu du mal à accepter cette invasion de la ville, et encore plus de mal à l’expliquer.

Augustin a écrit un livre dans lequel il situe le sac de Rome dans une perspective théologique qui a aidé les chrétiens à lui trouver un sens. Son œuvre La cité de Dieu décrit deux villes, la cité de Dieu et celle de l’homme. (Voir la méditation du 9 janvier.) Pour Augustin, ces deux catégories sont devenues des exemples de la typologie dominante non seulement pour son rapide survol de l’histoire biblique, mais également pour son analyse du bien et du mal dans l’Histoire. Cet ouvrage est un chef-d’œuvre et mérite d’être lu encore de nos jours.

Par-dessus tout, Augustin nous met en garde contre le danger de vouloir associer trop intimement l’Église et l’Évangile aux cités et royaumes de ce monde, des villes qui sont toutes d’ici-bas et temporaires et destinées à la destruction, car elles se sont outrageusement compromises. En revanche, les chrétiens devraient s’identifier à la nouvelle Jérusalem, la ville du grand Roi, la Jérusalem d’en haut, dont Dieu est l’architecte et le constructeur.

Il n’est jamais facile ni simple de bien comprendre ces choses. « Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin de ne point participer à ses péchés et de ne pas recevoir votre part de ses plaies » (v. 4). Dans le contexte du livre de l’Apocalypse, c’est là une exhortation irrésistible à ne s’attacher à aucune des richesses corrompues ou aux valeurs perverties de quelque « Babylone » que ce soit. Il faut sortir et quitter cette cité maudite qui se trouve sous le jugement du Dieu Tout-Puissant. Malheureusement, ces paroles ont été utilisées pour justifier une séparation au deuxième et au troisième degré, comme si tel était l’enseignement de l’Apocalypse. Si certains apprécient tellement la vie à Babylone qu’ils finissent par être détruits en même temps qu’elle, d’autres espèrent bâtir leurs propres centres complètement à l’écart de l’influence corrosive de Babylone, sans même se rendre compte que jusqu’au retour de Jésus, le peuple de Dieu sera constamment ballotté dans des directions opposées : vers la cité de Dieu d’une part, et vers la cité des porteurs rebelles de l’image de Dieu d’autre part. Notre espoir suprême réside en Dieu qui, non seulement fait descendre la nouvelle Jérusalem (chap. 21 – 22), mais renverse cette « mère des prostituées » (17.5) dans son jugement souverain.

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