Nous avons déjà vu l’histoire d’un roi qui avait bien commencé et mal terminé (Asa ; voir les méditations des 13 et 14 décembre) ; plus tôt encore, nous avons survolé la vie d’un réformateur au cœur partagé (Roboam ; voir la méditation du 11 décembre). Aujourd’hui, nous allons examiner un autre personnage, le roi Josaphat, qui ne se situe pas dans une espèce de zone grise entre le bien et le mal ; durant toute sa vie, il se révèle très bon dans certains domaines, mais manque de discernement dans d’autres et fait même preuve d’une incroyable stupidité (2 Chroniques 19 – 20).
Les deux chapitres précédents (chap. 17 – 18) peuvent se diviser en deux parties. Le chapitre 17 décrit les points forts de Josaphat, un homme qui cherche l’Éternel de tout son cœur et fortifie tout le royaume du sud. En revanche, le chapitre 18 dépeint la folie de ce même Josaphat qui s’implique dans une alliance inutile et compromettante avec Achab, le roi impie des dix tribus du nord, au point même de risquer sérieusement sa vie dans une guerre qui n’était pas la sienne. Dans les chapitres proposés à la méditation de ce jour, le prophète Jéhu, fils du prophète Hanani que le vieux roi Asa avait fait emprisonner, se présente devant Josaphat : « Doit-on secourir le méchant, et aimes-tu ceux qui haïssent l’Éternel ? À cause de cela l’Éternel est indigné contre toi. Mais il s’est trouvé de bonnes choses en toi, car tu as balayé du pays les poteaux d’Achéra et tu as appliqué ton cœur à rechercher Dieu » (19.2-3).
Le modèle comportemental se répète. Josaphat lutte de toutes ses forces pour éradiquer la corruption qui s’était infiltrée dans l’administration de la justice (19.4-11). Lorsque le roi se trouve confronté à une nouvelle menace militaire, les forces de Moab et d’Amon s’étant liguées contre lui, il se tourne vers l’Éternel et implore son secours. Le point culminant de sa prière est chargé d’une forte émotion : « Ô notre Dieu, n’exerceras-tu pas tes jugements sur eux ? Car nous sommes sans force devant cette multitude nombreuse qui s’avance contre nous, et nous ne savons que faire, mais nos yeux sont sur toi » (20.12). Dans sa compassion, Dieu envoie son Esprit sur Yahaziel, fils de Zacharie, et le charge d’une parole prophétique destinée à encourager Josaphat, ainsi que le peuple de Juda et de Jérusalem (20.15s). Le roi de Juda remporte une victoire écrasante si bien que « la terreur de l’Éternel » s’empare des peuples voisins (20.29), et que Josaphat et Juda jouissent d’une ère de paix.
Que fait alors le roi de Juda ? Il conclut une autre alliance stupide et inutile avec le roi Ahazia, le nouveau roi d’Israël. Cette initiative irréfléchie lui attire les reproches véhéments d’un autre prophète (20.35-37). Le roi n’a-t-il pas tiré les leçons de sa première expérience similaire ?
Aujourd’hui, nous attribuerions ces répétitions malheureuses à un défaut de caractère. On les observe chez ceux qui mènent une vie tout à fait remarquable dans certains domaines. Il est bon de remercier Dieu pour le bien que font ces gens. Mais n’aurait-il pas été préférable que Josaphat tire les leçons de ses premières erreurs ?
Ferais-je preuve d’impertinence en demandant si vous et moi nous avons tiré les leçons des nôtres ?