Comment la colère de Dieu se manifeste-t-elle d’après les Écritures ?
Il n’y a pas de réponse toute faite à cette question ; il existe en fait de nombreuses réponses qui tiennent compte d’une grande variété de circonstances. Lors du déluge, la colère de Dieu a effacé presque toute l’humanité. Le châtiment dont Dieu frappe parfois son peuple est un remède. La sanction est parfois immédiate, surtout quand elle se veut pédagogique (comme la défaite des enfants d’Israël devant Aï, après qu’Akân eut volé de l’argent et de superbes vêtements babyloniens) ; à d’autres moments, Dieu sursoit à la punition, ce qui, d’un certain côté, est une grande mesure de grâce, mais d’un autre côté, c’est un terrible jugement quand il laisse les choses suivre leurs cours normal à cause de l’extrême corruption des créatures qui portent pourtant son image. La manifestation ultime de la colère de Dieu n’est autre que l’enfer (voir p. ex. Apocalypse 14.6s).
Romains 1.18s illustre la colère de Dieu d’une manière légèrement différente. Ce que Paul présente dans ce passage n’est pas la seule chose qu’il convienne de dire à propos du courroux divin – même chez Paul – mais cela apporte une touche supplémentaire importante au tableau. Non seulement la colère de Dieu se révèle contre « toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive » (v. 18), mais elle se manifeste elle-même dans ces péchés ; autrement dit, Dieu châtie les hommes en les laissant suivre les penchants de leur cœur (v. 24-28). En somme, au lieu de les frapper pour les corriger ou pour réfréner leur méchanceté, Dieu « les a livrés à des passions déshonorantes » (v. 26) et « à une mentalité réprouvée » (v. 28). Il s’ensuit une multiplication « d’injustice, de méchanceté, de cupidité, de perfidie » (v. 29). Le tableau que l’apôtre peint dans Romains 1 est loin d’être glorieux !
Réfléchissons un peu plus à ce que cela signifie. Dans notre myopie, nous estimons souvent que Dieu se montre un peu expéditif quand dans certains épisodes, en tout cas dans l’Ancien Testament, il frappe instantanément son peuple pour ses péchés. Quelle était l’autre solution ? C’est simple : elle aurait voulu qu’il ne le frappe pas aussitôt. Si le châtiment ne cherchait qu’à corriger des gens moralement neutres, le moment choisi et la sévérité n’auraient pas une importance majeure ; nous tirerions les leçons de la punition. Mais la Bible insiste sur un fait indéniable : depuis la chute, nous sommes rebelles à Dieu par nature et par nos choix répétés. Si nous sommes punis, nous gémissons et nous nous plaignons de la sévérité de Dieu ; si nous ne sommes pas corrigés, nous sombrons dans la débauche jusqu’à menacer les fondements même de la société. Alors, nous crions peut-être à Dieu. Soit, mais nous devrions alors au moins comprendre que cela aurait été une grâce si Dieu ne nous avait pas permis de descendre si bas.
Les formes et les tendances de la culture occidentale ne prouventelles pas que nous sommes déjà sous le sévère courroux de Dieu ? Seigneur, aie pitié de nous !