La fin de Galates 6 réunit plusieurs thèmes.
10 Paul avait l’habitude de dicter ses lettres. Mais pour les authentifier, il écrivait de sa main les derniers mots (cf. 2 Thessaloniciens 3.17). C’est aussi ce qu’il fait ici, dans Galates 6.11. Certains estiment que la grosseur des caractères trahit une déficience visuelle chez l’apôtre. C’est possible, mais pas certain. Pour Paul, l’essentiel est que ses lecteurs reconnaissent que c’est bien lui qui est derrière cette épître.
20 Les agitateurs font tout pour que les croyants galates d’origine païenne se fassent circoncire (v. 12). Ils pensaient ainsi faire d’eux de bons Juifs, étape nécessaire selon eux pour devenir de bons chrétiens. Mais Paul décèle dans cette démarche une motivation à se rendre acceptables dans les cercles juifs qui fréquentaient la synagogue. À ce moment de l’histoire de l’Église, la persécution contre les chrétiens venait essentiellement de la synagogue qui exerçait la discipline. Paul lui-même en avait souffert : les 39 coups qu’il avait endurés cinq fois (2 Corinthiens 11) étaient un châtiment infligé par les responsables de la synagogue. Paul affirme que certains Juifs, qui se disaient chrétiens et insistaient pour que les chrétiens d’origine païenne se fassent Juifs, cherchaient tout simplement à éviter l’opprobre qu’ils devraient supporter de la part de leurs compatriotes juifs si leurs frères et sœurs les plus proches étaient des païens impurs.
30 En outre, la circoncision indiquait une fidélité à l’alliance. C’est justement là, dit Paul, que se situe le vrai problème : ceux qui ont été circoncis se sont montrés incapables d’observer la loi ; alors pourquoi obligent-ils les autres à suivre leurs traces (v. 13) ? Certains d’entre eux veulent manifestement considérer les convertis au judaïsme comme des trophées de guerre. Paul rappelle que les chrétiens n’ont pas d’autre raison de se glorifier que la croix du Seigneur Jésus (v. 14). C’est la seule base de notre acceptation devant Dieu. Rien d’autre n’aurait pu nous rendre acceptables devant Dieu, ni la circoncision, ni l’observance de la loi, ni une alimentation cachère, ni l’appartenance à la bonne communauté. La seule raison de notre acceptation par Dieu réside dans la croix. Il en est de même de notre seul sujet de gloire. Si vous le croyez fermement, ce que le monde peut penser vous sera égal ; c’est comme si le monde était crucifié en ce qui vous concerne, et comme si vous étiez crucifié en ce qui concerne le monde.
40 L’œuvre accomplie par Jésus-Christ sur la croix donne naissance à la « nouvelle créature » (v. 15). Voilà ce qui importe : des hommes et des femmes tellement transformés par leur foi en Jésus qu’ils appartiennent déjà à la nouvelle création dont l’accomplissement est encore à venir. C’est absolument vrai, même pour « l’Israël de Dieu » ; cette expression peut désigner l’Église comme l’Israël véritable ; mais elle peut également s’appliquer à la race d’Israël qui doit accepter cette vérité comme n’importe qui.
50 Sur le plan personnel, Paul rappelle tranquillement à ses lecteurs galates qu’il a déjà dû souffrir pour ses croyances. Les agitateurs peuvent-ils en dire autant ? Pourquoi un vrai chrétien ajouterait-il aux souffrances de Paul ?