À certains égards, Amos 4 est la suite normale d’Amos 3. Dieu a déclaré que les avertissements des prophètes étaient motivés par de réels dangers (3.7-8). Maintenant il met en lumière certains des péchés qui sont à l’origine de ses mises en garde (v. 1-5) et explicite quelques dangers et ce qu’ils représentent pour l’avenir si le peuple ne les prend pas au sérieux (v. 6-13).
1° Le premier avertissement s’adresse aux femmes riches d’Israël (v. 1-3), qualifiées de façon désobligeante de « vaches de Basan », une expression proverbiale pour désigner des femmes bien en chair, grasses et paresseuses plutôt que minces et solides. Ces femmes ont utilisé leur richesse et leur position pour opprimer « les indigents » et écraser « les pauvres » (v. 1). Ce court portrait, qui tient sur une ligne, est dévastateur : elles disent à leurs maris : « Apportez, et buvons ! » Voilà qui décrit des matrones gâtées, autoritaires, décadentes, soucieuses d’être toujours servies au lieu de servir, dominant leurs maris, noyant leur ennui dans l’alcool. C’est pourquoi le Seigneur, l’Éternel, jure « par sa sainteté » (v. 2), ce qui revient à dire qu’il jure par lui-même, c’est-à-dire par ce qui est immuable, plus grand que qui que ce soit et quoi que ce soit. Il jure qu’il va emmener ces femmes en captivité avec des crochets et des chaînes ; elles seront humiliées et avilies, en peine au milieu des ruines de leur ville (v. 2-3).
2° Dans la deuxième partie du chapitre précédent (3.9-15), Dieu insistait lourdement sur trois caractéristiques de la vie nationale : l’oppression sociale, un style de vie égoïste et la religion corrompue. Les deux premières sont reprises avec plus de détails dans les trois premiers versets du chapitre 4, comme nous venons de le voir. La troisième, la religion corrompue, fait l’objet d’un fin mépris prophétique (v. 4-5) : « Allez à Béthel et péchez ! Allez à Guilgal et péchez davantage ! », ce qui est une façon de dire : « Allez à Canterbury et péchez ! Allez au quartier général baptiste et péchez davantage ! » (Remplacez ces lieux par ceux de votre dénomination.) Les endroits où Israël avait fidèlement offert les sacrifices prescrits (avant que le Temple ne vienne remplacer ces sites) sont encore des lieux de sacrifices, mais ils sont surtout des lieux où se manifestent un souci esthétique, l’enthousiasme religieux et la vantardise. Où sont la contrition et le cœur brisé (Psaumes 51.19) ?
3° Dans les versets qui suivent (v. 6-13), Dieu passe en revue certains de ses jugements temporels, qui avaient frappé le peuple à différentes périodes comme des avertissements d’un jugement futur encore plus terrible. Or, ces avertissements se sont révélés inefficaces, comme le montre le triste refrain : « Malgré cela, vous n’êtes pas revenus à moi, – oracle de l’Éternel » (v. 8, 9, 10, 11). C’est pourquoi le Dieu d’Israël va venir à leur rencontre (v. 12) non dans la gloire d’une théophanie, mais dans la terreur du jugement.