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Bien qu’Amos 9 contienne quelques menaces de jugements particulièrement terribles, le chapitre se termine sur un accord harmonieux à trois voix. 1° Le jugement ne sera pas total, mais partiel: « Je n’irai pas jusqu’à détruire totalement la maison de Jacob », dit l’Éternel (v. 9). Le passage au crible sera sévère (v. 9-10), mais Dieu épargnera un « reste ». Depuis le temps d’Élie, au fil des siècles, le thème du « reste » se renforce. Les gens attentifs s’y accrochent et y puisent de l’encouragement : Dieu préserve toujours certaines personnes fidèles.

2° « En ce jour-là » – une formule prophétique extrêmement souple quant à ce qu’elle désigne – Dieu relèvera « la cabane chancelante de David » (v. 11). Dieu rétablira la dynastie davidique dans sa splendeur d’autrefois et même dans une splendeur encore plus éclatante, comme le suggère le verset suivant. Amos avertissait le royaume du nord; à cette époque, même si elle avait beaucoup perdu de son éclat, la dynastie davidique était encore intacte dans le royaume de Juda. Cette prophétie n’envisage pas le rétablissement d’une dynastie qui a momentanément cessé d’exister (comme l’annoncent les prophètes qui s’exprimeront un siècle et demi après Amos). Elle annonce plutôt le retour de la dynastie à sa gloire antérieure, voire son accession à une gloire plus grande.

3° Les derniers versets du chapitre (v. 13-15) décrivent un temps 20 de prospérité telle que le moissonneur sera rattrapé par le laboureur ; c’est l’image d’une fertilité presque magique. Les villes en ruine seront rebâties et Israël ne sera plus jamais déraciné de son pays.

Quand ces prophéties s’accomplissent-elles? La première s’est manifestement réalisée dans les événements entourant l’exil, mais des événements comparables se sont produits plusieurs fois depuis. Dieu avait alors préservé un « reste », et il a fait de même depuis. Certains pensent que si on relativise le langage extravagant des derniers versets, les promesses en question ont été réalisées lorsque le peuple est retourné dans son pays après l’exil. Mais le texte précise que les Israélites « ne seront plus arrachés » ; or, ils l’ont été. Il faut donc en déduire soit qu’Amos s’est trompé, soit que cette promesse ne s’est pas accomplie dans la période postexilique. Il est évident que cette période n’a pas vu le rétablissement de l’Empire davidique ; c’est pourquoi certains attendent un accomplissement littéral futur. Les chrétiens doivent cependant se rappeler la façon dont Jacques applique les versets 11 à 12 lors de la conférence de Jérusalem (Actes 15.16-17). Il indique que Jésus est le roi davidique annoncé, que son règne accomplit cette promesse, que les bénédictions prédites pour les nations sont accomplies dans l’expansion de l’Évangile parmi les peuples païens. Il est donc possible de parler d’un accomplissement typologique de certaines prophéties de l’Ancien Testament – et cette approche a un impact sur notre manière de comprendre d’autres prophéties vétérotestamentaires.

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