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En 2016, le professeur Mike Kruger, spécialisé dans le Nouveau testament, a publié sur son blog un article intitulé « Note aux prédicateurs débutants : sept pièges à éviter ». C’est un article que j’ai beaucoup apprécié et dont les conseils m’ont amené à réfléchir sur mes propres conseils, ceux que je donnerais (ou ai donnés) à tout prédicateur, débutant comme aguerri.

Vous trouverez donc ci-dessous sept astuces pratiques qui peuvent nous aider à améliorer nos prédications. Notez que j’opte délibérément pour les pronoms « nous » et « notre » dans cet article, parce que cela concerne autant mes propres sermons que les vôtres. Ces conseils concernent des points sur lesquels je continue moi-même à travailler en tant que prédicateur — parfois avec succès et souvent avec moins.

1) Les points que nous évoquons doivent pointer vers quelque chose

C’est une bonne idée de dire :

« Je vais aborder trois points ce matin.

Abraham a reçu de précieuses promesses.

Abraham a cru Dieu.

Abraham a été sauvé par la foi. »

Mais il serait préférable d’enseigner ce qui lie ces différents points. S’agit-il de trois périodes dans la vie d’Abraham, de trois leçons dont nous pouvons apprendre quelque chose, ou bien de trois raisons pour lesquelles Abraham est devenu le père d’une grande nation ? Aidons nos auditeurs à comprendre dans quelle direction nous voulons aller.

Quand nous préparons notre prédication, prenons le temps de réfléchir à chaque point abordé et à la manière dont nous allons l’expliquer. En règle générale, il est préférable que l’assemblée puisse directement se sentir concernée. Ainsi, plutôt que de préparer un sermon sur Abraham, préparons un sermon sur nous :

« Nous voyons dans ce texte trois caractéristiques des hommes et des femmes de foi.

D’abord, ils reçoivent de précieuses promesses.

Ensuite, ils croient ces promesses.

Enfin, ils sont sauvés au moyen de ces promesses. »

Bien entendu, quand nous développerons ces points, nous parlerons beaucoup d’Abraham, mais il faut que l’assemblée sente que nous avons préparé un enseignement qui laconcerne directement, elle aussi. Il ne faut pas que notre prédication ait l’air d’une leçon d’histoire.

2) Restons simple au maximum

Si vous lisez anglais, permettez-moi de vous recommander l’ouvrage de l’évêque J.C. Ryle, Simplicity in Preaching (en français « La simplicité dans la prédication », non traduit).  C’est un livre qui m’a beaucoup aidé et je n’ai pas honte de le dire. Ryle ne préconise pas une prédication de type « marshmallow », qui serait légère et agréable en bouche, ni de type « doudou », réconfortante et apaisante.

Au contraire, il insiste sur la précision dans la prédication. Allons droit au but. Utilisons des phrases et des mots simples. Expliquons chaque difficulté. Illustrons nos propos. Assurons-nous que l’ordre et la progression de nos arguments sont logiques. Et n’essayons pas d’en faire trop.

On comprend toujours facilement les propos des meilleurs prédicateurs, même lorsqu’ils prêchent sur un texte pourtant réputé complexe et ambitieux,

3) Faisons en sorte que l’assemblée ressente ce que nous disons

Un bon prédicateur est un prédicateur qui exprime ce qu’il ressent (voir plus bas le septième conseil). Mais ressentir quelque chose nous-même n’équivaut pas à le faire ressentir à l’assemblée. Ne disons pas simplement :

 « Oh, le Christ est glorieux ! Il est merveilleux ! Son pouvoir n’est-il pas incroyable ? Nous pouvons à peine imaginer à quel point il nous aime ! Quel sauveur admirable ! »

Toutes ces déclarations sont évidemment vraies et il se pourrait bien que la congrégation soit encouragée en les entendant à nouveau. Mais voici la différence entre un bon sermon et un grand sermon : un bon sermon dit aux gens toutes ces choses. Mais un grand sermon, lui, ouvre la parole, ouvre le cœur de l’homme et ouvre les portes du ciel de telle sorte qu’une fois le sermon terminé, les gens déclarent d’eux-mêmes ces paroles.

De toute évidence, nous ne pouvons pas transformer un cœur de pierre en cœur de chair. Mais nous pouvons travailler dur afin que notre prédication fasse davantage que raconter : il faut que notre prédication montre.

4) Ne succombons pas à la facilité

Se contenter de lister paresseusement des points est un péché qui assaille beaucoup de prédicateurs (moi y compris). Prenons cet exemple : vous prêchez sur l’idolâtrie et dîtes quelque chose du style :

« Nous nous fabriquons tous des idoles. Nous adorons des faux dieux qui ne peuvent sauver personne : des dieux comme notre argent, le sexe, le pouvoir ou nos carrières, nos enfants, nos relations, notre confort ou la santé. »

Il n’y a rien de mal à prêcher cela, moi-même je l’ai fait des dizaines de fois. Mais une liste comme celle-ci est susceptible d’échapper à la plupart des gens, entrant par une oreille et sortant de l’autre.  D’une part parce que les habitués des bancs de l’Église n’apprendront rien de nouveau. Et d’autre part parce que c’est beaucoup trop abstrait pour pénétrer le cœur humain. C’est là un autre aspect de la prédication qui nous fait comprendre que prêcher n’est pas du gâteau.

Ne nous contentons pas d’une simple liste : à la place, prenons 30 minutes supplémentaires pour trouver un exemple à chaque idole. Ou mieux encore, illustrons notre propos en partageant l’expérience d’une personne qui a été tenté de faire du sexe ou de l’argent (ou de n’importe quelle autre chose) son idole. Aidons-nous nous-même à reconnaître les idoles dans notre propre vie. Ne nous attendons pas à ce que l’auditoire fasse ce travail à notre place.

5) Ne tournons pas autour du pot

Il est vrai que certaines introductions exposent de manière plus efficace la question à traiter ou préparent de manière plus appropriée la voie pour explorer le texte… Mais trop d’introductions peuvent donner l’impression d’un faux départ. Il est parfois préférable de se passer d’introduction et d’en venir directement aux faits (« Ce matin, je vais développer trois points… »), en trouvant le bon rythme.

Souvent, mes introductions sont trop longues et mes conclusions, trop courtes. Or si vous devez abréger, faites-le au début et non à la fin.

6) Référons-nous continuellement au texte

La prédication herméneutique a plusieurs objectifs et l’un d’eux est de toute évidence d’aider l’assemblée à comprendre le texte. Cela signifie que le prédicateur ne doit pas se contenter de survoler le texte, ni de prêcher seulement sur des thèmes généraux tirés du texte. Il doit constamment renvoyer l’assemblée à des versets, des mots et des phrases spécifiques.

Après avoir étudié le passage pendant une semaine, il peut que nous connaissions le texte dans les moindres détails ; mais les auditeurs, eux, n’ont probablement pas eu l’occasion de réfléchir sur le texte avant qu’il ne leur soit lu. Contrairement à nous, ils ne sont au courant ni des tenants, ni des aboutissants du texte. Alors conduisons-les tout au long du passage. Et si l’assemblée peut suivre notre sermon en gardant sa Bible fermée, c’est que nous ne la guidons pas dans le texte comme nous le devrions.

7) Que notre propre cœur soit le premier à brûler d’enthousiasme

Nous pouvons peut-être prêcher un bon sermon sans être remué par le texte, mais dans ce cas nous ne pouvons pas être un bon prédicateur.

Chaque semaine, nous devrions apprendre quelque chose du texte que nous étudions : être mis au défi ou réconforté par lui, être reconnu coupable à sa lumière et incité à la repentance, voir nos forces renouvelées et notre foi mise en action… Si nous ne sommes pas touchés par les choses observées dans la Bible, alors au fil du temps, nous deviendrons des religieux vides, incollables mais morts.

Chaque semaine, le premier message à retenir devrait être celui que le Saint-Esprit nous prêche lorsque nous étudions.

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