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Note de l'éditeur : 

La majorité de cet article, à l’exception du paragraphe d’introduction écrit par Geoff Chang, est tirée du livre The Sword and the Trowel, 1865, pages 67-70.

L’une des particularités du ministère de C. H. Spurgeon était sa réunion de prière communautaire du lundi soir. Chaque semaine, des milliers de membres de l’Église Metropolitan Tabernacle se rassemblaient pour prier pour les ministères de l’Église et la prédication de la Parole. C’était l’une des preuves qu’un véritable réveil était en train de se produire : les gens priaient. Mais Spurgeon n’était pas encore satisfait de ce résultat. Il voulait rassembler les chrétiens de tout Londres pour prier.

Spurgeon rencontrait régulièrement des pasteurs partageant les mêmes idées à travers Londres pour fraterniser et s’encourager mutuellement. Et, pour commencer l’année 1865, ils ont convenu d’organiser une semaine de réunions de prière conjointes pour leurs Églises. C’est ainsi que le 2 janvier ils se sont réunis pour la toute première fois.

« UNE SEMAINE de prière. Le meilleur début possible pour une nouvelle année. C’est ce que pensaient les pasteurs réunis pour s’édifier et pour prier, et c’est pourquoi ils ont décidé de rassembler leurs fidèles dans ce but commun. La réunion des Églises s’est donc tenue au Metropolitan Tabernacle, le premier lundi de janvier. »[1]

De nos jours, les Églises se réunissent pour des conférences, des ateliers, des retraites, des événements. Mais à quand remonte la dernière fois où elles se sont réunies pour prier? En lisant ceci, réfléchissez à la question suivante: comment le Seigneur pourrait-il vous utiliser pour rassembler les Églises afin de prier pour que Dieu bénisse l’œuvre de l’Évangile dans votre ville et dans le monde entier?

Prière préliminaire à la réunion

« À trois heures, les pasteurs se sont retrouvés pour prier et se concerter; à cinq heures, une centaine d’anciens et de diacres les ont rejoints et ont continué à prier Dieu jusqu’à l’heure de la réunion officielle. L’esprit qui régnait pendant ces dévotions laissait présager une réunion bénie le soir même.

Accueil et prières d’ouverture

« À sept heures, environ six mille personnes étaient rassemblées dans le temple, probablement le plus grand nombre de croyants jamais réunis sous un même toit pour prier. Il serait impossible de décrire en détail cette réunion. Aucune plume ne pourrait exprimer la puissance profonde et émouvante qui imprégnait l’assemblée. Nous ne pouvons que présenter un bref aperçu du déroulement des événements.

La réunion était présidée par C. H. Spurgeon. La main directrice du Saint-Esprit se manifestait dans la sagesse dont témoignaient les remarques brèves et les suggestions faites à propos des thèmes et de la façon de prier. Cela devait être clair pour tous. Les frères Varley et F. White imploraient le Dieu de toute grâce, avec une sincérité profonde et fervente, qu’il accorde à son peuple, ici et maintenant, ses bénédictions, et qu’il suscite un véritable réveil dans toutes les Églises de Dieu du pays. Les désirs de ces serviteurs de Jésus étaient simples, directs, sincères et réaffirmés. Ainsi, la réponse des milliers de cœurs chrétiens, qui se sont unis comme un seul homme pour porter ces désirs jusqu’au trône de la grâce, a été des plus ferventes. »

Prière pour les pasteurs et les futurs pasteurs

« Deux anciens (W. Olney et Bridge) ont ensuite intercédé auprès de Dieu en faveur des pasteurs et des étudiants; les paroles humbles, aimantes et touchantes de ces frères ont ému et incliné le cœur de tous les pasteurs qui les entouraient. Jeunes et vieux ont senti que la bénédiction devait descendre sur eux en réponse à ces désirs sincères, inspirés par l’Esprit, qui étaient exprimés en leur faveur. Que Dieu veuille que tous les anciens et les diacres puissent ainsi ressentir profondément et plaider avec ferveur pour les pasteurs des Églises, afin que la pleine puissance du Saint-Esprit repose sur eux. Les frères qui étaient présents ont pu témoigner qu’ils n’avaient jamais ressenti aussi solennellement la nécessité et la valeur d’une telle intercession. La responsabilité, les épreuves, les besoins des serviteurs de Dieu ont fait l’objet de supplications des plus sincères. »

Confession des péchés

« La confession des péchés est ensuite venue, par l’intermédiaire du frère Offord, le plus ancien pasteur présent sur l’estrade. Toute l’assemblée était préparée à cet acte solennel par la bénédiction déjà accordée et ressentie, car tous les cœurs et tous les esprits étaient inclinés dans un profond repentir. »

Au nom des pasteurs

« De nombreux détails concernant les échecs et les péchés des pasteurs ont été exposés devant Dieu de la manière la plus formelle qui soit. Les péchés d’omission et de commission, la négligence et les manquements ont été reconnus. Un appel sérieux, unique et ferme a été lancé à Dieu, qui sonde les cœurs, afin que ses serviteurs ne souhaitent rien lui cacher et que tout le mal qui est en eux soit révélé à ses yeux. Et, lorsque les mots « C’est moi! C’est moi! » ont été prononcés, beaucoup se sont écriés: « C’est moi! C’est moi! ». Le pasteur bien-aimé de l’église Tabernacle a pleuré comme un enfant et a sangloté à haute voix tandis que les frères autour de lui ne pouvaient retenir leurs larmes et leurs soupirs devant Dieu. »

Au nom des anciens

« Les anciens réunis n’ont pas été moins émus lorsque leurs péchés et leurs manquements ont été solennellement et affectueusement confessés au Seigneur. Ils ont vécu une émotion semblable en tant qu’hommes partageant les mêmes passions et les mêmes besoins que leurs frères, lorsqu’ils ont été conduits dans la présence de Dieu, devant le trône de la grâce, Jésus. »

Au nom de tout le peuple

« Tout ce qui attriste le Saint-Esprit : les gens, la mondanité, la morosité, le manque d’amour pour les frères et les âmes, et surtout le manque d’amour pour Jésus, a été exprimé en phrases humbles et brisées devant le grand Père de tous. C’est à ce moment que les cœurs ont semblé se fondre en un sentiment universel de tristesse et s’incliner dans la poussière dans un acte solennel d’humilité.

On disait autrefois, lors du grand jour des expiations, que celui qui n’avait pas vu la douleur d’Israël n’avait jamais connu la douleur; et, en vérité, beaucoup de ceux qui étaient présents ce soir-là ont senti qu’ils n’avaient jamais vu auparavant une douleur aussi réelle, aussi terrible et aussi générale que celle qui envahissait les esprits de cette vaste assemblée. Dieu, le Dieu saint, était là, et son peuple avait une vision de lui-même et de ses voies, à la lumière même de sa sainteté. Chacun disait, à l’instar du patriarche avant eux : « Mon oreille avait entendu parler de toi; mais maintenant mon œil t’a vu; c’est pourquoi je me condamne et je me repens sur la poussière et sur la cendre ». Cela a été un moment solennel lorsque la voix s’est tue et que tous se sont inclinés, dans le silence de l’agonie de leur âme, devant le Dieu saint. »

Hymne d’assurance

« Grands ont été, en effet, le soulagement et le calme qui ont suivi les douces paroles prononcées par M. Spurgeon: « Il y a une fontaine remplie de sang. » [2]

Jamais les deux premiers versets de ce cantique n’avaient été chantés avec autant de conviction et de gratitude, ni par des cœurs aussi reconnaissants. Jamais les paroles,

« Je crois, je croirai, 

Que Jésus est mort pour moi. »

n’avaient été prononcées avec autant de sincérité et de ferveur par une multitude de gens ordinaires qu’à cette occasion. »

Discours aux Églises

« Le moment était venu d’adresser quelques mots empreints de solennité à la foule de croyants présents, et l’esprit du pasteur de l’Église Tabernacle ne pouvait plus contenir les émotions qui l’habitaient. Un appel sincère, aimant et passionné a jailli de ses lèvres. Il a conduit les cœurs des fidèles dans les profondeurs de l’amour éternel de Dieu et les a alors exhortés à devenir des hommes dignes d’être ainsi aimés.

Il a prononcé quelques paroles enflammées sur le précieux sang rédempteur de Jésus, demandant quel genre d’hommes devraient être ceux qui se savaient rachetés. Il a rappelé à chaque conscience la grande vérité selon laquelle chaque saint aimé et racheté par le sang est le temple du Saint-Esprit; l’Esprit de Dieu qui habite en nous.

Il a aussi montré avec ferveur comment la sainteté est devenue la demeure du Seigneur, et il a dirigé le cœur et les espoirs des enfants de Dieu vers la maison du Père, vers la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste. Il a continué en demandant quel genre d’hommes devaient être ses habitants?

Et puis une question profonde, passionnante et qui donne à réfléchir s’est posée : avons-nous, ai-je, avons-nous tous jamais vécu comme il sied à ceux qui ont été aimés de Dieu d’un amour souverain et gracieux depuis toute éternité? L’un d’entre nous a-t-il jamais vécu comme il sied à des hommes qui ont été véritablement rachetés de la colère par le sang du Fils de Dieu; comme il sied à des hommes en qui le Saint-Esprit habite véritablement, et qui sont destinés à demeurer avec Dieu et son Fils pour toujours?

Beaucoup de cœurs n’oublieront jamais ces questions; des hommes solides ne purent retenir le « Jamais! Jamais! Nous n’avons ainsi vécu!  » qui s’est échappé de leur bouche tandis que le cœur profondément ému de la grande assemblée a répondu que tous étaient véritablement coupables devant Dieu. L’Esprit tout-puissant a fait pénétrer ces questions dans le cœur de cette grande assemblée chrétienne et la grâce de ce même Saint-Esprit a éveillé les affections célestes de cette vie avec des sentiments de profonde humilité devant son grand auteur. »

Prière de consécration

« Une prière humble et fervente, prononcée par le pasteur Cole, pour l’édification et le réveil de tous les croyants, a suivi cet appel. L’Esprit a conduit l’orateur à s’attarder sur les précieuses vérités qui avaient été déposées dans le cœur des participants à la réunion et à supplier Dieu de permettre à son peuple de les mettre en pratique de manière pleinement efficace. La réponse unanime qui a suivi ces supplications à Dieu a montré à quel point les bénédictions recherchées étaient profondément désirées par tous. »

Prière silencieuse et discours évangélique

« Le moment était venu de s’adresser aux inconvertis. À la suggestion de M. Spurgeon, les croyants passèrent trois minutes en silence à prier pour leurs frères pécheurs, et afin que M. Offord reçoive le soutien nécessaire pour leur transmettre le message de Dieu aussi directement qu’il avait été capable de présenter leurs confessions devant Dieu. En réponse à la prière, notre frère bien-aimé a été capable de présenter les gloires du ciel d’une manière des plus délicieuses, de sorte que beaucoup de ceux qui avaient été jusqu’alors indifférents ont ressenti le désir de posséder cette terre merveilleuse. Par la suite, un avertissement a été donné, à savoir qu’aucune chose souillée ne peut y entrer, ainsi que la simple, sincère, instructive et touchante histoire sur la manière dont le pécheur peut être purifié de toute souillure et rendu acceptable aux yeux du Bien-Aimé. Chaque mot était tellement empreint de puissance que nous avons tous senti que les lèvres de l’orateur avaient été touchées par un charbon ardent provenant de l’autel, et nous sommes restés assis, émerveillés par la puissance de Dieu et dans l’attente de grands résultats. »

Hymne de réponse

« Tous les chrétiens présents ont exprimé leur désir sincère que leurs semblables puissent recevoir la miséricorde de Dieu en Christ, en chantant certains versets se terminant tous par les mots :

« Come and welcome sinner, come. » [3]

Ces mots ne pouvaient que toucher de nombreux cœurs avec une puissance saisissante. »

Prières finales

« Les pasteurs Stott et C. H. Spurgeon ont clôturé la série de prières ferventes en implorant Dieu pour les âmes anxieuses et insouciantes présentes. Chaque supplication semblait aller directement au trône de la grâce tandis que plusieurs avaient le sentiment que cette prière devait être et était exaucée. Ces prières, comme toutes les autres, ainsi que la confession, étaient manifestement le résultat d’une puissance inébranlable. Elle touchait le cœur des orateurs et des auditeurs et les animait d’un désir profond et sincère, suscitant en eux une foi simple et puissante, qui devait sûrement prévaloir auprès de celui qui a dit : « qu’il te soit fait selon ta foi » et « tout est possible à celui qui croit ». C’est l’œuvre du Seigneur et elle est merveilleuse à nos yeux. Qui peut dire quelle bénédiction peut découler de cette merveilleuse manifestation de la grâce de notre Dieu! Puisse-t-il nous accorder de voir des choses encore plus grandes que celles-ci! »

Levée de la réunion et suivi

« Après l’annonce d’une autre réunion unifiée le premier lundi de février, plusieurs chrétiens se sont retirés dans une salle située à un étage inférieur en compagnie de nombreuses personnes anxieuses, dont plusieurs ont trouvé la paix avec Dieu par leur foi en notre précieux Sauveur. Beaucoup d’entre elles ont été rencontrées ensuite par M. Spurgeon. Il a dit avoir conversé personnellement avec pas moins de soixante-quinze personnes désireuses d’en savoir plus, au cours de la journée qui a suivi cette réunion. Nous espérons que le livre The Sword and Trowel fera état de nombreux résultats positifs en matière de salut. »

 


1. Ce récit est tiré du livre The Sword and the Trowel, 1865, 67-70.
2. There is a Fountain, William Cowper, 1771.
3. From the Cross Uplifted High, Thomas Haweis, 1792.
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