Le psaume 19 est l’un des bijoux les plus précieux du psautier. Il comprend trois parties. La première révèle la splendeur inexprimable de Dieu dans l’univers (v. 2-7) ; la deuxième chante la clarté, la perfection, et la richesse de la révélation divine écrite (v. 8-12) ; après un verset de transition (v. 12), la troisième partie décrit l’attitude qui convient au croyant, caractérisée par un profond examen de soi et la prise de pieuses résolutions.
Si l’Israël d’autrefois était parfois enclin à adorer l’ordre créé (soleil, lune, étoiles), notre génération est davantage portée à développer des arguments qui ne voient dans ces choses que le produit de forces impersonnelles et rien de plus. Ce sont deux attitudes abominables. À cause de l’attachement philosophique dominant de notre culture au naturalisme, nous fermons les yeux sur les preuves puissantes en faveur d’un dessein intelligent, au point que nous ne voyons plus l’évidence : « Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue céleste annonce l’œuvre de ses mains » (v. 2). On retrouve à la fois le paradoxe des déclarations inexprimables et la diffusion d’un langage irrépressible : « Le jour en donne instruction au jour, la nuit en donne connaissance à la nuit. Ce n’est pas un langage, ce ne sont pas des paroles, leur voix n’est pas entendue. Leur trace apparaît sur toute la terre, leurs accents vont aux extrémités du monde » (v. 3-5).
Mais c’est en lien avec la révélation écrite que le nom d’alliance de Dieu, Yahweh (traduit par « l’Éternel » dans bon nombre de versions françaises de la Bible), revient sept fois. Les six affirmations (v. 8-10) se recoupent quelque peu mais, ensemble, elles cultivent une vision de la révélation écrite qui annonce l’exposé plus complet du psaume 119. Une des caractéristiques frappantes de plusieurs de ces affirmations est qu’elles ne sont pas de simples abstractions. Le texte ne parle pas uniquement des paroles de Dieu, mais également de ce que celles-ci opèrent dans la vie de ceux qui les reçoivent et les suivent. Par exemple : « Le témoignage de l’Éternel est véridique » (v. 8) : c’est vrai, mais le psalmiste ne s’arrête pas là. Justement parce que le témoignage de l’Éternel est véridique, il rend sage le simple. Autre exemple : « Les ordres de l’Éternel sont droits » (v. 9), ce que le verset suivant renforce : « Les ordonnances de l’Éternel sont vraies, elles sont toutes justes » (v. 10). C’est justement pour cela qu’elles réjouissent le cœur (v. 9) : nous sommes en présence des préceptes et des ordonnances justes de l’Éternel, ils ne sont donc jamais corrompus ni manipulateurs.
Ce que ces deux domaines de la révélation (l’ordre créé et l’Écriture) réclament, c’est plus que de la crainte révérencieuse en face d’une puissance qui nous transcende, et plus qu’une jouissance personnelle dans le Dieu personnel qui parle ; il faut les deux attitudes. La réaction qui convient est celle de la repentance et de la foi, ainsi que la prière fervente pour que Dieu nous purifie intérieurement et rende nos paroles et nos méditations agréables à ses yeux (v. 13-15).