Quand un grand projet de construction a été mené à bien ou qu’un objectif important a été atteint, nous avons souvent tendance à souffler un peu. Plus d’une assemblée a investi une énergie considérable dans l’extension de ses locaux pour ensuite laisser s’installer une certaine léthargie pendant des mois, voire des années.
Néhémie est conscient que la construction du mur ne constitue pas l’aboutissement du retour, après lequel le peuple pourrait se reposer. Le reste du livre le montre. Le relèvement des murailles de la ville n’est que le prélude à des réformes politiques et religieuses de portée bien plus significative. Dans le ministère, il importe toujours de bien distinguer les moyens et la finalité visée.
Une fois le mur achevé, Néhémie occupe un certain temps encore les fonctions de gouverneur de toute la région de Juda, et il désigne deux hommes pour administrer Jérusalem : son frère Hanani (manifestement un homme en qui il pouvait avoir confiance) et Hanania, un chef militaire, choisi parce qu’il était « supérieur à beaucoup par sa fidélité et par sa crainte de Dieu » (Néhémie 7.2 ; voir la méditation du 6 janvier). Il se dégage quelque chose de rafraîchissant et de vital de tels chefs. Ils ne sont ni flagorneurs ni mercenaires ; ils ne cherchent pas à s’enorgueillir de leurs capacités, ni à prouver leur virilité ; ils n’ont pas pour but d’atteindre le sommet de l’échelle du succès. Ce sont des hommes intègres qui craignent Dieu plus que tout.
Néhémie donne ensuite des instructions concernant l’ouverture et la fermeture des portes de la ville ; ces directives ont pour but d’éviter tous les pièges pendant les heures dangereuses qui séparent le crépuscule de l’aube (v. 3). L’administration et la défense de Jérusalem sont ainsi en place.
Après cela, Néhémie se soucie de la faible population de la ville (v. 4). Les murs ont été relevés à peu près sur leur ancien emplacement. Jérusalem est une ville vaste, et la plus grande partie des habitants revenus d’exil se sont installés à la campagne. Ce qui se passe dans les chapitres suivants est ce que nous pourrions appeler un réveil, suivi par la décision des habitants d’envoyer un dixième d’entre eux s’établir intra-muros pour constituer le noyau d’une nouvelle génération de Jérusalémites. En premier lieu, Néhémie consulte les archives des premiers Juifs revenus d’exil pour connaître ceux qui appartenaient vraiment au peuple de l’alliance, notamment ceux qui pouvaient exercer le sacerdoce de façon tout à fait légitime. Les initiatives prises par Néhémie semblent s’inscrire dans un plan minutieux, comme le reconnaît Néhémie lui-même : « Mon Dieu me mit au cœur… » (v. 5).