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Ecouter les chapitres du jour sur le site Audio Bible IBG : 2 Chroniques 22 – 23 ; Apocalypse 10 ; Zacharie 6 ; Jean 9

Le livre de l’Apocalypse emprunte beaucoup de ses images à l’Ancien Testament. Le récit du rouleau que Jean avale (Apocalypse 10.8-11) a ses parallèles dans Jérémie 15.16 et Ézéchiel 2.8 – 3.3.

Chacun de ces trois passages développe d’une manière légèrement différente l’idée de se nourrir de la parole de Dieu. Jérémie souligne le contraste entre lui, ses ennemis, ses persécuteurs et les « rieurs » (Jérémie 15.17) avec lesquels il n’a jamais fait cause commune. Comment aurait-il pu le faire ? Il était assis seul, parce que la main de Dieu était sur lui. Il était conscient du péché répandu dans le pays et des menaces de jugement ; il était rempli d’indignation. Qu’est-ce qui lui donnait cette force ? « Tes paroles se sont trouvées devant moi et je les ai dévorées, tes paroles ont fait l’agrément et la joie de mon cœur ; car ton nom est invoqué sur moi, Éternel, Dieu des armées ! » (Jérémie 15.16).

Dans sa vision, Ézéchiel aperçoit un rouleau comportant en dedans et en dehors des « lamentations, plaintes, gémissements » (Ézéchiel 2.10). Dieu demande au prophète d’ouvrir sa bouche et de manger le rouleau, puis de s’adresser à la maison d’Israël (Ézéchiel 3.1). « Je le mangeai, et il fut dans ma bouche doux comme du miel » (Ézéchiel 3.3). Le contexte explicite le sens. Le message que le prophète transmettait était rempli de jugements et de lamentations, le prophète devait expliquer les péchés de Jérusalem à la communauté des exilés et prédire la fin catastrophique de la ville et du Temple, mais en tout cela Ézéchiel était tellement en phase avec la perspective de Dieu que les paroles divines lui semblaient douces. Quelle que soit la sévérité du message, si les paroles de jugement sont vraiment les paroles de Dieu, Ézéchiel les trouvera plus douces que toutes les paroles reçues de pécheurs propres justes.

Dans sa vision, Jean reçoit l’ordre de prendre le rouleau et de le manger. Il est averti : le rouleau aura d’abord la douceur du miel, mais il sera plein d’amertume dans les entrailles (v. 9-10). Le rouleau contient des paroles de jugement : Jean doit prophétiser « de nouveau sur beaucoup de peuples, de nations, de langues, de rois » (v. 11). Ici, le symbolisme est légèrement différent. Il importe que ce rouleau soit doux dans la bouche de Jean, autrement dit, il convient que l’apôtre soit tellement en accord avec Dieu et sa vérité qu’il trouve douces les voies et les paroles divines. Cependant, l’expérience se poursuit : il est certes important et juste d’adopter la perspective de Dieu, il est vital de dire « Amen » au jugement juste et nécessaire de Dieu, mais le jugement n’en est pas moins un jugement. Il ne peut être question de plaisir à la pensée de la colère de Dieu, aussi totalement juste et justifié que soit le courroux divin, car le péché qui l’a motivé est profondément tragique dans sa réalité comme dans ses conséquences.

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