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Ecouter les chapitres du jour sur le site Audio Bible IBG : 2 Rois 9 ; 1 Timothée 6 ; Osée 1 ; Psaumes 119.73-96

Il vaut la peine de comparer l’onction de David (1 Samuel 16) avec celle de Jéhu (2 Rois 9), et plus précisément ce qui a suivi ces deux onctions royales.

L’histoire de David est bien connue (1 Samuel). Lorsque Samuel l’a oint pour être roi, David était encore un jeune homme, un berger adolescent. L’onction n’a rien changé à sa situation d’alors. Au fil du temps, il a acquis une dimension héroïque en triomphant de Goliath et en devenant un officier compétent et loyal à la cour du roi Saül. Devenu jaloux et paranoïaque, Saül a obligé David à s’enfuir et à se cacher dans les collines de Judée. Il lui restait encore un long chemin à parcourir avant d’accéder au trône. À deux reprises, David aurait eu l’occasion de tuer Saül, mais il se l’était interdit ; il avait même dû s’opposer à ce que ses hommes accomplissent ce que lui-même avait refusé de faire. Son raisonnement était simple. Tout en étant assuré qu’il serait roi un jour, il savait aussi que pour l’instant, c’était Saül qui détenait le pouvoir royal. Le Dieu qui avait oint David avait aussi oint d’abord Saül. Tuer Saül, c’était porter la main sur l’oint de l’Éternel. Il ne voulait pas entrer en possession de l’héritage que Dieu lui avait promis, s’il devait pour cela commettre un acte immoral. Dieu lui avait promis le trône ; c’était à Dieu de rendre ce pouvoir vacant en débarrassant le trône de son occupant actuel, car David refusait d’avoir recours à l’intrigue et au meurtre. Cette période est l’une des plus glorieuses de l’histoire de David.

Combien Jéhu est différent ! Une fois oint, il reçoit l’ordre de punir et de détruire la maison impie du roi Achab. Mais il n’attend pas un signe providentiel pour mettre son plan à exécution. Il estime que l’onction reçue est suffisante pour le pousser à déclencher une révolution sanglante. Par ailleurs, en dépit de ses belles paroles concernant l’éradication de l’idolâtrie instaurée par la famille d’Achab (cf. v. 22), son propre cœur est le siège de projets méchants. Premièrement, il ne se contente pas d’assassiner l’occupant du trône d’Israël, mais il saisit aussi l’occasion de mettre à mort Ahazia, le roi de Juda (v. 27-29), ce que le prophète ne lui avait pas dit de faire. Jéhu avait-il la vision d’un royaume réunifié au moyen des meurtres et de la puissance militaire ? Deuxièmement, bien qu’il ait réduit l’importance du culte de Baal, Jéhu a favorisé d’autres formes d’idolâtrie non moins répugnantes à l’Éternel (10.28-31). Contrairement à David, il n’était pas un homme selon le cœur de Dieu (cf. 1 Samuel 13.14). Au contraire ! « Jéhu […] ne s’écarta pas des péchés que Jéroboam avait fait commettre à Israël » (10.31).

Tirons-en une leçon importante : même une prophétie divine ne dispense pas une personne de ses obligations de moralité et d’intégrité, ni de sa foi loyale et obéissante à Dieu. La fin ne justifie pas les moyens.

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