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L’une des questions importantes auxquelles les premiers chrétiens ont eu à répondre lorsqu’ils rendaient témoignage à Jésus le Messie était du genre : « Si Jésus est vraiment le Messie promis, comment se fait-il que tant de Juifs le rejettent ? » Elle pouvait évidemment se présenter sous des formes légèrement différentes, comme : « Si vous, chrétiens, avez raison, cela ne signifie-t-il pas que Dieu n’a pas tenu ses promesses faites aux Juifs? » ou: « Pourquoi des apôtres comme Paul ont-ils consacré tellement de temps à évangéliser les païens, comme s’ils tournaient le dos à leur propre peuple ? »

Le Nouveau Testament apporte de nombreuses réponses complémentaires à ces questions et à d’autres qui leur sont rattachées. Nous noterons ici des aspects de la réponse de Paul (Romains 9).

1° Quelle que soit la place importante que les païens occupent dans le ministère de Paul, l’apôtre n’a jamais rejeté les membres de sa race. Au contraire ! Il se déclare prêt à être damné si ce sacrifice pouvait sauver les Juifs (v. 3). Il serait facile d’affaiblir la portée de ce langage en le considérant comme une hyperbole fondée sur une simple possibilité hypothétique. L’apôtre Paul n’écrit pas comme un spécialiste en apologétique, froid et analytique; il écrit comme un homme animé par une ardente passion et un amour extraordinaire pour son peuple. L’Église de notre temps a grandement besoin d’évangélistes dotés d’un cœur aussi enflammé.

2° Paul insiste sur le fait que si beaucoup de Juifs ne croient pas, ce n’est pas parce que la Parole de Dieu est en défaut (v. 6). Loin de là ! Il d n’avait jamais été question que tous les descendants d’Abraham soient inclus dans l’alliance. Dieu avait clairement indiqué que la lignée de la promesse passerait par Isaac, et non par Ismaël ou les enfants de Qetoura (v. 7). En d’autres termes, seuls les « enfants de la promesse » sont considérés comme la postérité d’Abraham, pas tous ses enfants biologiques (v. 8). Par ailleurs, Paul avait déjà rappelé à ses lecteurs que selon la promesse faite à Abraham, toutes les familles de la terre – et pas seulement les Juifs – seraient bénies en sa postérité (4.16-17).

3° L’apologie de ces propositions prend un tour dramatique. En effet, Dieu a opéré un choix parmi les enfants d’Abraham, non seulement au sein de sa propre génération, mais également dans la postérité d’Isaac (v. 8-13), « afin que le dessein de Dieu demeure selon l’élection qui dépend non des œuvres, mais de celui qui appelle » (v. 11). Rien ne montre plus clairement la finalité de la grâce que la doctrine de l’élection. Dieu n’était pas tenu de sauver qui que ce soit. S’il n’avait sauvé qu’un être humain, cela aurait déjà été un immense acte de grâce. Ici, il sauve un grand nombre de pécheurs coupables, en vertu de sa grâce seule, car il a compassion de qui il a compassion (v. 15), comme c’est son droit le plus strict (v. 16-24).

4° Les écrits de l’Ancien Testament avaient prédit qu’un jour le peuple de Dieu ne se limiterait pas à la race juive (v. 25-26).

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