Je me souviens avoir vu à la maison un écriteau avec le verset : « C’est ici la journée que l’Éternel a faite : à cause d’elle, soyons dans l’allégresse et la joie ! » (Psaumes 118.24).
Mon père appliquait ce verset à ses enfants lorsqu’ils grommelaient ou se plaignaient de leurs petits malheurs. Le temps était-il trop chaud et lourd ? « C’est ici la journée que l’Éternel a faite : à cause d’elle, soyons dans l’allégresse et la joie ! » Pleuvait-il des cordes au point que nous ne pouvions pas jouer dehors ? « C’est ici la journée que l’Éternel a faite : à cause d’elle, soyons dans l’allégresse et la joie ! » Quand la journée, le lieu, les vacances, la visite à des parents nous ennuyaient profondément, « C’est ici la journée que l’Éternel a faite : à cause d’elle, soyons dans l’allégresse et la joie ! » Parfois notre père insistait sur certains mots : « C’est ici la journée que l’Éternel a faite : à cause d’elle, soyons dans l’allégresse et la joie ! »
Ne pensez pas que notre père refusait d’écouter nos plaintes fondées ; ne pensez pas que l’Écriture n’a rien d’autre à dire ! Mais chaque génération de chrétiens doit apprendre que les murmures et les récriminations sont des offenses à la souveraineté et à la bonté de Dieu.
Il convient cependant de lire cet extrait dans son contexte. Plus haut, le psalmiste a exprimé sa volonté de placer sa confiance en Dieu et non dans quelque secours humain que ce soit (v. 8-9), même lorsqu’il est entouré d’ennemis (v. 10). Il révèle maintenant que ses ennemis sont aussi les « bâtisseurs » (v. 22), des gens qui détenaient un réel pouvoir en Israël. Ces bâtisseurs étaient capables de rejeter certaines « pierres » lorsqu’ils construisaient un mur. Dans ce cas, la pierre qu’ils ont rejetée est devenue la pierre principale, celle de l’angle. Dans son sens premier, cette pierre essentielle désigne peut-être un roi davidique, voire David lui-même. Les hommes au pouvoir l’ont rejeté, mais il est devenu incontournable. De plus, ce résultat n’est pas l’œuvre d’une machination brillante ou d’une manipulation rusée. Pas du tout ! « C’est de l’Éternel que cela est venu : c’est un miracle à nos yeux » (v. 23). De son temps, Ésaïe parle du peuple qui a fait du mensonge leur refuge en rejetant la pierre angulaire posée par Dieu comme fondement (Ésaïe 28.15-16). Mais la véritable application se trouve en Jésus-Christ, rejeté par ses propres sujets, mais choisi par Dieu, la pierre ultime et précieuse (Matthieu 21.42 ; Romains 9.32-33 ; Éphésiens 2.20 ; 1 Pierre 2.6- 8), une « pierre » manifestée dans sa vraie valeur par sa résurrection d’en- tre les morts (Actes 4.10-11). Que ce soit à l’époque de David ou dans son accomplissement définitif, ce merveilleux triomphe opéré par Dieu inspire notre louange : « C’est ici la journée que l’Éternel a faite : à cause d’elle, soyons dans l’allégresse et la joie ! »