Méditation
D. A. CARSON
l est absolument merveilleux de parler de Dieu et de penser à lui. Il n’y a pas de sujet plus noble. Mais le mot « Dieu » lui-même n’est pas codé ou vide de sens. Le fait que deux personnes utilisent ce même mot, « Dieu », n’implique pas pour autant qu’elles parlent de la même chose. Pour certains, Dieu n’est qu’un sentiment inexprimable, ou la cause première à l’origine de l’univers, ou encore l’être transcendant par excellence. Mais ce dont nous parlons ici, c’est du Dieu de la Bible, et le Dieu de la Bible s’est défini lui-même. Il se décrit comme étant éternel et juste. Il est le Dieu d’amour. Il est le Dieu transcendant, c’est-à-dire qu’il est au-delà de l’espace, du temps et de l’Histoire. Et pourtant, il est le Dieu immanent: il se tient si près de nous qu’il est impossible de lui échapper. Il est partout. Il est immuable. Il est vrai. Il est fidèle. C’est un Dieu personnel.
Dieu ne s’est pas révélé uniquement par des mots, mais aussi au travers de toute l’histoire du grand récit biblique. Il est donc essentiel de voir et de comprendre qu’il ne nous est pas permis de privilégier un des attributs de Dieu par rapport aux autres. Nous ne pouvons pas, par exemple, mettre en avant sa souveraineté et oublier sa bonté. Ou choisir sa bonté et oublier sa sainteté (sa sainteté est ce qui fait de lui le Dieu qui va juger). Ou choisir son jugement, voire la sévérité de son jugement, et oublier qu’il est le Dieu d’amour, le Dieu qui a tant aimé, même ses créatures rebelles, jusqu’à envoyer son Fils afin qu’il porte leur péché dans son propre corps, sur la croix.
En d’autres termes, si nous voulons comprendre le cœur de la nature de Dieu, et nous prosterner devant lui en ayant au moins une connaissance partielle de qui il est, nous devons bien réfléchir à tout ce que la Bible répète sans cesse. Nous devons avoir à l’esprit l’ensemble des caractéristiques de Dieu selon l'équilibre et les pro- portions donnés dans les Écritures. Cela nous mènera à l’adoration. Mais si nous remplaçons Dieu par quoi que ce soit d’autre, nous tomberons dans ce qui est par définition de l’idolâtrie.
Commentaire
JONATHAN EDWARDS (1703 – 1758)
Il ne fait nul doute que le Créateur de ce monde en est également le Gouverneur. Celui qui, par son pouvoir, a donné existence au monde, celui qui en a établi et ordonné toutes ses parties, possède sans aucun doute le pouvoir d’agencer ce monde, en maintenant l’ordre qu’il a établi, ou en le modifiant. Celui qui le premier a établi les lois de la nature tient dans ses mains la nature dans sa totalité. C’est pourquoi il est évident que Dieu tient le monde dans ses mains afin d’en faire ce que bon lui semble [...]
C’est une réalité incontestable : Dieu se préoccupe des affaires et des préoccupations du monde qu’il a créé. En effet, il s’en souciait déjà lors de la création ; lorsqu’on considère la méthode et l’ordre dans lesquels les choses ont été créées, il est évident que dans l’acte même de création, Dieu s’occupait déjà du progrès futur et de l’état des choses du monde.