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Définition

L’Église forme le peuple de Dieu de la nouvelle alliance, elle est enracinée dans les promesses faites à Israël et inaugurée par le Saint-Esprit ; elle désigne à la fois la totalité des croyants en Jésus-Christ, vivants et morts, et les rassemblements locaux de croyants.

Résumé

L’Église forme le peuple de Dieu de la nouvelle alliance. Le terme Église peut être utilisé pour désigner à la fois la totalité des croyants en Jésus-Christ, vivants et morts (l’Église universelle) et les rassemblements individuels locaux de croyants (l’église locale). L’Église s’enracine dans les promesses faites à Israël, en particulier dans le fait que Dieu allait bénir le monde au travers de la descendance d’Abraham. Alors qu’il y a continuité entre le peuple de Dieu de l’Ancien Testament et l’Église, cette dernière est la communauté de Jésus, née lors de la Pentecôte. En cela, l’Église constitue la réalisation de la promesse de Dieu faite aux prophètes selon laquelle il conclurait une alliance nouvelle et meilleure avec son peuple et qu’il écrirait sa loi dans leurs cœurs. La mission de l’Église est de réaliser le Mandat Missionnaire (Matt. 28:18–20) : aller dans le monde entier avec l’autorité de Christ ressuscité et faire des disciples, les baptisant et les enseignant à suivre Jésus jusqu’à son retour, pour la gloire de Dieu.

L’Église trouve son origine dans les desseins éternels de Dieu. C’est la communauté de la nouvelle alliance de Jésus, enracinée en Israël, construite par Jésus et inaugurée par le Saint-Esprit. L’Église forme le peuple de Dieu, choisi par le Père et mis en relation par grâce avec le Dieu trinitaire et les uns avec les autres. L’Église, c’est la communion des saints, rachetée par le sang de Christ, universelle et invisible, qui comprend tous les croyants de tous les âges, ceux de la terre et ceux du ciel. L’Église, c’est la famille adoptive de Dieu, dont les membres étaient autrefois esclaves du péché, mais sont aujourd’hui introduits dans une relation d’amour avec Dieu, le Père, et les uns avec les autres, des frères et sœurs en Christ. L’Église, c’est le corps de Christ, elle l’a pour chef, et elle dépend de lui ; elle a reçu le don de l’Esprit Saint, elle s’est forgée une unité dans la diversité avec une dépendance des membres les uns des autres, fonctionnant comme des instruments de Christ dans le monde. L’Église est l’épouse de Christ, particulièrement aimée par lui, sauvée par son œuvre sacrificielle sur la croix, exclusivement consacrée à lui et rendue de plus en plus belle pour lui, l’Époux. L’Église, c’est le temple de l’Esprit, remplie de la plénitude de Christ, marquée par la présence de Dieu. L’Église, c’est l’humanité nouvelle, composée de chrétiens juifs et païens unis en Christ, et vivant de la manière voulue par Dieu depuis toujours. L’Église, ce sont les sarments qui demeurent dans la vraie vigne qu’est le Christ, en union avec lui et dépendant de lui. L’Église, c’est la communauté rassemblée de l’alliance, qui se réunit régulièrement pour le culte, la sainte Cène, la formation de disciples, la communion fraternelle, le ministère et la mission. L’Église, c’est la communauté du Royaume, existant dans le déjà et le pas encore, vivant le dessein éternel de Dieu d’unité cosmique, tout cela pour la gloire de Dieu (cf. Bruce Riley Ashford et Christopher W. Morgan, « The Church », dans ESV Systematic Theology Study Bible, 1713.)

L’origine de l’Église

Le peuple de Dieu a commencé son existence avec Adam et Ève dans le jardin d’Éden. Dieu les a créés à son image, ce qui signifie qu’ils ont été créés pour être en communion avec leur Créateur (Gen 1:27). Même s’ils se sont rebellés contre lui, il ne les a pas rejetés mais leur a promis l’envoi d’un Rédempteur (3:16).

Plus tard, Dieu a appelé Abraham à sortir d’une famille constituée d’adorateurs du soleil et a conclu une alliance avec lui, promettant d’être son Dieu et celui de ses descendants (Gen. 17:7). Dieu a promis de donner une terre à Abraham, de faire de lui une grande nation et de bénir tous les peuples par son intermédiaire (12:3). D’Abraham est né Isaac et d’Isaac est né Jacob, dont Dieu a changé le nom en Israël et dont il a fait sortir les 12 tribus de son peuple. Le reste de l’Ancien Testament concerne les relations de Dieu avec ces 12 tribus d’Israël.

Au travers de grandes plaies et d’un exode spectaculaire, Dieu a libéré la nation d’Israël de l’esclavage en Égypte afin d’en faire son peuple. Il leur a donné les Dix Commandements, les a revendiqués comme étant son peuple et leur a donné la Terre Promise, qu’ils ont occupée après avoir vaincu les cananéens. Plus tard Dieu leur a donné David pour roi, installé à Jérusalem. Dieu a promis de faire des descendants de David une dynastie et d’affermir pour toujours le trône de l’un d’eux (2 Sam. 7:14–16).

Dans sa miséricorde, Dieu a envoyé de nombreux prophètes pour avertir son peuple de l’Ancien Testament du jugement à venir s’il ne se repentait pas de ses péchés et ne se tournait pas vers le Seigneur. Néanmoins, ils se sont rebellés à plusieurs reprises contre lui et ses prophètes. En réponse, il a envoyé le royaume du nord, composé de 10 tribus, en captivité en Assyrie en 722 avant J.-C. et le royaume du sud, composé de 2 tribus, Juda et Benjamin, en captivité à Babylone en 586 avant J.-C. Par l’intermédiaire des prophètes, Dieu a également promis de faire venir un Libérateur (Ésa. 9:6–7; 52:13–53:12).

Dieu a promis de restaurer son peuple dans son pays au retour de sa captivité à Babylone après 70 années d’exil (Jér. 25:11–12) et cela s’est accompli sous la direction d’Esdras et de Néhémie. Le peuple a reconstruit les murailles de Jérusalem et a bâti un second temple. L’Ancien Testament s’achève avec le livre de Malachie dans lequel on voit que le peuple de Dieu persiste à se détourner de lui, mais où on trouve aussi la promesse concernant la venue d’un homme pour préparer le chemin du Messie (Mal. 3:1).

400 ans plus tard, Dieu a envoyé son Fils, le Messie promis, le Serviteur souffrant, le Roi d’Israël et le Sauveur du monde. Jésus a précisé le but de sa venue : « Le Fils de l’homme est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup.» (Marc 10:45). Il a formé sa nouvelle communauté (Matt. 5–7). Il a choisi des disciples, a passé du temps avec eux, les a enseignés au sujet du royaume de Dieu, a chassé les démons, a accompli des miracles et a annoncé sa mort et sa résurrection. Après sa résurrection, il a chargé ses disciples de proclamer l’Évangile à toutes les nations afin d’accomplir la promesse qu’il avait faite à Abraham de bénir tous les peuples (Matt. 28:18–20).

Le jour de la Pentecôte, Jésus a envoyé son Esprit qui a constitué l’Église en tant que peuple de Dieu du Nouveau Testament (Actes 2:1–13). L’Esprit a communiqué sa puissance aux disciples pour propager l’Évangile dans le monde (Actes 1:8). Il a aussi équipé de puissance les apôtres et les a conduits dans la vérité. Plus encore, l’Esprit habite maintenant dans l’Église, la conduit et donne à chacun des membres de son peuple des dons spirituels pour servir le Seigneur et pour se servir les uns les autres (Éph. 2:19–22; 4:1–16).

L’Église est souvent décrite en utilisant le vocabulaire de l’Ancien Testament (Gal. 6:16; Phil. 3:3; 1 Pi. 2:9–10) et on constate à la fois une continuité et une discontinuité entre l’Israël de l’Ancien Testament et l’Église. Il existe d’une part un seul peuple de l’alliance de Dieu, qui prend sa source dans l’alliance conclue avec Abraham et dans l’histoire d’Israël. D’autre part, l’Église, c’est la communauté de la nouvelle alliance de Jésus, créée lors de la Pentecôte.

La nature de l’Église

L’Église universelle et locale

Le terme « église » (ekklesia) dans le Nouveau Testament désigne l’église dans ses diverses manifestations. Le terme peut faire référence aux réunions d’église dans des maisons (1 Cor. 16:19; Phlm. 1–2), aux églises de telle ou telle ville ou métropole (Actes 8:1; 20:17), aux églises d’une province romaine donnée (Actes 9:31; 1 Cor. 16:19) et à quelques occasions à l’ensemble de l’Église œcuménique (Actes 15:22). Mais les utilisations les plus courantes du terme peuvent désigner soit l’Église universelle, soit l’Église locale.

L’Église universelle

Parfois, le terme « église » est utilisé pour décrire ce que certains appellent l’Église universelle, qui parle de l’unité de tous les croyants en tous lieux, vivants et morts (Éph. 1:22 ; 3:20-22 ; 5:27). L’Église, dans ce sens, ne fait pas référence à une Église locale, à une dénomination ou à une association. Elle n’est pas entièrement visible pour les êtres humains et elle fait référence à l’ensemble des croyants de tous les lieux et de tous les temps.

L’Église locale

La plupart du temps dans le Nouveau Testament, l’« Église » fait référence à l’Église locale, la communauté rassemblée du peuple de Dieu qui s’est engagée à adorer le Dieu trinitaire, à s’aimer les uns les autres et à rendre témoignage au monde (Actes 14:23; 16:5). Cet usage du terme « Église » est le plus fréquent ; la Bible met l’accent sur l’Église en tant que groupe local de croyants identifiables consacrés à Christ et les uns aux autres, travaillant ensemble pour glorifier Dieu et servir dans sa mission.

L’église locale est le centre principal de la communion et du culte, et le premier moyen que Dieu utilise pour l’évangélisation, la formation de disciples et le ministère. L’église locale est le lieu où la Parole est enseignée et prêchée (2 Tim. 3:16–4:2) et où les ordonnances du Seigneur sont pratiquées : le baptême et la cène (Matt. 28:18–20; 1 Cor. 11:23–26). Ces vérités sont la raison pour laquelle Paul crée des Églises locales, nomme des responsables, envoie des délégués et rédige des épîtres à leur intention. Les Églises locales sont importantes dans sa théologie, et elles sont cruciales dans sa stratégie de mission. Dans l’Église locale, on partage la vie ensemble, on grandit en maturité ensemble, on exerce un ministère ensemble, on adore ensemble et on témoigne ensemble.

L’Église en tant que peuple de Dieu

Sous l’ancienne alliance, Israël était une communauté mixte, comprenant des croyants et des incroyants. Dans le Nouveau Testament, l’Église est le peuple de Dieu sous la nouvelle alliance. Si les évangéliques ont des divergences sur la façon de comprendre l’alliance et de définir la manière dont les enfants de croyants sont concernés par le statut de membres de l’Église, ils sont généralement d’accord entre eux sur le fait que le Nouveau Testament souligne que l’Église est le peuple de Dieu. Jérémie a annoncé la supériorité de la nouvelle alliance sur l’ancienne. À cause de leurs péchés et de leur incrédulité, les Israélites, que Dieu avait délivrés de l’Égypte, ont rompu l’ancienne alliance mosaïque et sont morts dans le désert. La nouvelle alliance sera beaucoup plus grande, car elle sera centrée sur l’œuvre de Dieu. Le Seigneur promet qu’il sera le Dieu de son peuple et que celui-ci lui appartiendra. Il écrira sa loi dans leurs cœurs, ils le connaîtront et lui obéiront (Jér. 31:31–34). Jésus enseigne que sa mort ratifie la nouvelle alliance (Luc 22:20), tout comme le fait Paul (1 Cor. 11:25). Bien que l’Écriture enseigne qu’il n’y a qu’un seul peuple de Dieu à travers les âges, la mort et la résurrection de Jésus inaugurent des changements pour ceux qui le connaissent. Il est le « médiateur d’une nouvelle alliance » et inaugure les promesses faites par Jérémie.

L’Église en tant que peuple de Dieu est représentée par des images. L’Église en tant que peuple de Dieu, c’est aussi le corps de Christ (Col. 1:18), ce sont des personnes unies à Christ. L’Église est l’épouse de Christ (Éph. 5:25–32), des personnes toujours plus sanctifiées en Christ. L’Église est le temple de l’Esprit (1 Cor. 6:19–20; 2 Cor. 6:16; Éph. 2:19–22), des personnes qui sont saintes et habitées par l’Esprit. L’Église, c’est l’humanité nouvelle (Éph. 2:15 ; 4:13, 24), des personnes réconciliées avec Dieu. L’Église, c’est la famille de Dieu (Rom. 8:15, 17; Gal. 4:4–5; 1 Jean 3:1), des personnes qui connaissent Dieu comme Père et se connaissent comme frères et sœurs. En tant que peuple de Dieu, l’Église lui appartient et, de façon étonnante, il appartient à l’Église. Cette vérité ne sera pleinement réalisée que dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre, après que Dieu aura ressuscité les siens d’entre les morts, les aura glorifiés et qu’il habitera parmi eux (Apo. 21:1–4).

L’Église et sa mission

En Matthieu 28:18–20, Jésus donne son Mandat Missionnaire à ses disciples, ce qui devient l’ordre de marche pour l’Église. Il commence son discours en affirmant qu’il est le Fils exalté qui est établi comme Seigneur sur toutes choses, que ce soit dans le ciel et sur la terre, ainsi que sur toutes les nations (28:18; voir aussi Dan. 7:14). Le caractère universel de ce Mandat est frappant ; Jésus a toute autorité, conduit les disciples à faire de toutes les nations des disciples, leur ordonne d’enseigner à tous tout ce qu’il leur a commandé et leur demande de le faire « tous les jours», jusqu’à la fin du monde.

L’Église ne trouve pas seulement son origine dans les desseins éternels de Dieu avec ses racines en Israël, son fondement dans l’œuvre salvatrice de Christ, son inauguration par le Saint-Esprit, sa vie dans l’union avec Christ et sa fin dans la gloire de Dieu. L’Église, c’est également la vitrine de Dieu pour son plan éternel de réconciliation cosmique et de révélation de Christ comme point central de toute l’histoire. L’Église doit être la vitrine non seulement des desseins de Dieu, mais aussi de Dieu lui-même. Dans et par l’Église, Dieu montre sa grâce, sa sagesse, son amour, son unité et sa sainteté (la lettre aux Éphésiens insiste sur ce point). De plus, en se révélant, Dieu se glorifie lui-même. Il n’est pas étonnant que Paul proclame : « A celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons, à lui soit la gloire dans l’Église [et] en Jésus-Christ, pour toutes les générations, aux siècles des siècles ! Amen ! » (Éph. 3:20–21).

Lectures complémentaires

En français :

En anglais