De temps en temps, le Nouveau Testament lève le voile sur un certain nombre de chrétiens remarquables. C’est le cas de Romains 16 et de Colossiens 4.7-18. Les hommes et les femmes que l’auteur mentionne brièvement ont certainement mené une vie riche, variée et socialement significative, mais nous en ignorons pratiquement tout. Ce sont pourtant nos frères et nos sœurs en Christ ; ils ont été tentés, ont relevé des défis, ont accompli des tâches très différentes et ont tenu un rôle dans des milieux très divers de la société. Les quelques indices que la Parole nous livre ici font travailler notre imagination ; mais notre curiosité ne sera pleinement satisfaite qu’au ciel.
Quelques remarques pourront révéler certains détails tirés des informations que Paul livre dans ses lettres.
10 Paul était entouré d’une équipe de collaborateurs et collaboratrices. Une de leurs missions était de faire le trait d’union entre l’apôtre et les Églises dont il se sentait responsable. En comparant les lettres de Paul au livre des Actes, il est possible de nous faire une idée de certaines de leurs fréquentes navettes. Ici, Paul envoie Tychique aux Colossiens, avec des objectifs pastoraux précis (v. 7-8).
20 Le personnage appelé « Marc » (v. 10) est certainement Jean, surnommé Marc, l’auteur du deuxième Évangile. Il est précisé ici qu’il est parent avec Barnabas. Cela explique peut-être la querelle entre Paul et Barnabas quant à l’opportunité d’accorder à Marc une deuxième chance de participer à un voyage missionnaire, après sa défection lors du premier voyage (Actes 13.5, 13 ; 15.37-40). Il est clair qu’à la fin du ministère de Paul, Marc avait retrouvé la confiance de l’apôtre (2 Timothée 4.11).
30 Parmi les collaborateurs de Paul il y avait des Juifs et des païens convertis (v. 11). Il ne faut pas beaucoup d’imagination pour se convaincre que cette coexistence ne manquait pas de soulever des problèmes et de faire naître des tensions, mais qu’elle était également source de bénédictions et d’enrichissement.
40 Épaphras est cité comme un formidable modèle. « Il ne cesse de combattre […] dans ses prières » pour les chrétiens de Colosses. Il demande avant tout que, « parfaits et pleinement convaincus de la volonté de Dieu », ils tiennent ferme (v. 12). Combien l’Église de Christ a besoin de combattants dans la prière, des hommes et des femmes qui ont ce même objectif !
50 L’homme appelé « Luc » (v. 14) est très vraisemblablement l’auteur de l’Évangile qui porte son nom et du livre des Actes. C’était un païen converti (car il figure dans la partie de la liste des incirconcis, v. 11s). Il est donc le seul auteur non juif d’un document du Nouveau Testament. Paul cite Démas dans le même souffle, mais c’est sans doute l’homme qui finira par abandonner l’œuvre missionnaire et se détournera de l’Évangile (2 Timothée 4.10). Des commencements prometteurs ne garantissent pas une bonne fin.
6° Les Églises du Ier siècle ne possédaient pas leurs propres édifices. Les croyants se réunissaient régulièrement dans les maisons de ceux de leurs membres les plus aisés. Nympha, de Laodicée, est l’une de ces femmes riches d’une ville prospère, et l’Église de cette cité se réunissait dans sa maison (v. 15).