Il n’est pas difficile de constater que le monde chrétien est traversé par des divisions profondes. Nous confessons un même Seigneur, un même Sauveur, un même Esprit et pourtant nous entendons des voix discordantes, des enseignements opposés, des visions contradictoires du Christ et de la vie chrétienne. Faut-il en conclure que l’Esprit est divisé? Certainement pas.
La Parole de Dieu affirme avec force:
«Il y a diversité de dons, mais le même Esprit ; diversité de services, mais le même Seigneur; diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous.» (1 Cor 12.4-6)
«Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance; un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous.» (Éph 4.4-6)
La racine du problème n’est pas l’Esprit, mais notre chair
Les contradictions, les tensions et les divisions que nous observons ne proviennent pas de Dieu, mais de notre propre cœur. Bien souvent, les chrétiens marchent non selon l’Esprit, mais selon la chair (Galates 5.19-21). Ils parlent de Jésus, mais parfois d’un Jésus reconstruit à leur image, qu’il soit permissif, rigoriste, muet ou sentimental.
C’est pourquoi l’unité véritable ne peut pas être fondée sur une simple émotion commune ou une volonté d’amour abstraite. Elle ne peut exister que là où l’on marche réellement selon l’Esprit — et marcher selon l’Esprit, c’est marcher selon la vérité.
L’unité biblique est une unité doctrinale
L’Esprit n’est jamais en contradiction avec lui-même. Il ne peut affirmer une chose à l’un et son contraire à l’autre. Il ne peut produire des doctrines opposées sur la sainteté, la grâce, la croix, la puissance de Dieu ou les dons spirituels. Ce serait faire de Dieu un auteur de confusion. Mais Dieu est le Dieu de paix et de vérité.
C’est pourquoi l’Église a toujours reconnu le besoin de balises doctrinales fidèles pour discerner l’œuvre authentique de l’Esprit et protéger l’unité du corps. Ces balises, ce sont les confessions de foi et les crédos historiques.
Pourquoi avons-nous besoin des confessions ?
1. Parce qu’elles définissent clairement la foi biblique
Elles nous aident à confesser qui est le vrai Jésus, ce qu’est le salut, comment Dieu agit, ce que l’Esprit produit.
2. Parce qu’elles nous ancrent dans l’histoire de l’Église fidèle
Nous ne sommes pas appelés à réinventer l’Évangile. Ces confessions sont le fruit d’un labeur collectif, prié, médité, souvent affiné au prix du sang et de la persécution.
3. Parce qu’elles protègent l’unité autour de la vérité
Elles permettent à l’Église de ne pas être ballottée par tout vent de doctrine ou les impressions subjectives. Elles offrent un terrain commun à des frères et sœurs venant d’horizons divers.
4. Parce qu’elles favorisent une vraie réforme du cœur
Elles ne sont pas des cages pour l’Esprit, mais des canaux par lesquels il nous façonne à l’image de Christ, par une vérité bien confessée, bien vécue, bien partagée.
Vers une Église humble, ferme et guidée
Le vrai problème n’est donc pas que l’Église confesse trop, mais qu’elle confesse mal ou pas du tout. Le relativisme doctrinal, la confusion spirituelle et l’individualisme théologique sont les symptômes d’une Église qui a cessé de confesser « une seule foi ».
Il est temps de retrouver une parole claire, enracinée dans l’Écriture, nourrie par l’histoire de l’Église, et conduite par l’Esprit.
Cela implique un retour à la simplicité et à la fermeté:
réapprendre à aimer la doctrine;
à discerner ce qui est essentiel, secondaire ou dangereux;
vivre une repentance réelle;
et à bâtir des Églises confessionnelles, centrées sur Christ, conduites par la Parole, animées par l’Esprit, et orientées vers la gloire du Père.
Conclusion: une unité solide, une Église fidèle
Ce n’est pas l’uniformité des expériences charismatiques qui garantit que nous marchons par l’Esprit, mais la fidélité humble à la vérité révélée. Si nous voulons marcher selon l’Esprit, portons son fruit — et confessons la foi transmise aux saints une fois pour toutes (Jude 3).
C’est là, et seulement là, que l’unité peut fleurir.
«Efforcez-vous de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix.» (Éphésiens 4.3)
Et ce lien se tisse solidement… lorsqu’il est noué autour de la vérité de Christ confessée, proclamée, et vécue.