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J’écris cette lettre principalement aux églises qui comptent des missionnaires en leur sein. Vous êtes essentielles à notre épanouissement. Voici mon humble contribution visant à identifier les 5 choses dont vos missionnaires ont le plus besoin.

1. Être aimés et soutenus

Les missionnaires sont appelés à quitter leur maison, leur famille et tout ce qui leur est familier, afin de répandre la Bonne Nouvelle de Jésus dans un nouveau lieu, un nouveau contexte culturel, à de nouvelles personnes, et souvent dans une nouvelle langue. L’Église du Christ doit être une réponse à la promesse de Jésus dans Matthieu 19.29 : « Et quiconque aura quitté, à cause de mon nom, ses frères, ou ses sœurs, ou son père, ou sa mère, [ou sa femme,] ou ses enfants, ou ses terres, ou ses maisons, recevra le centuple, et héritera la vie éternelle. » L’Église doit fournir à ses missionnaires, et ceci s’applique également à tous les croyants, l’amour et les soins prodigués à un niveau supérieur à celui de notre famille biologique. Pendant l’une des périodes les plus difficiles de notre vie, après la naissance d’Eliana, alors que je souffrais de graves problèmes d’insomnie et d’anxiété, les membres du corps du Christ se sont mobilisés pour nous aider, en offrant des repas, des prières et même du lait maternel. Voilà ce qu’est l’amour du Christ manifesté à travers son Église !

2. Être compris

Les missionnaires subissent de nombreuses pressions (internes et externes) lorsqu’ils rejoignent leur « champ de mission », et doivent apprendre une nouvelle langue et une nouvelle culture. Or, nous arrivons avec notre propre langue et notre propre culture que nous pensons être obligés de réfréner. Au début de notre séjour au Québec, je me sentais souvent coupable de parler anglais en public. Je pensais toujours, qu’il fallait parler exclusivement en français, sans quoi mes efforts étaient insuffisants. Lorsque des frères et sœurs à l’église me posent des questions sur mes origines culturelles ou m’encouragent à m’exprimer dans ma propre langue, je me sens comprise et valorisée. Un jour, un frère de notre église de Saint-Jérôme a reconnu devant toute l’assemblée que nous aurions pu choisir de servir dans un environnement anglophone, et que nous avons pourtant choisi de servir au Québec; sa compréhension de notre sacrifice m’a profondément touchée.

3. Être traités comme des pécheurs à qui on pardonne

Les missionnaires ne sont pas des gens plus spirituels ou moins susceptibles de lutter contre le péché, que l’être humain moyen. Nous sommes des pécheurs, tout comme vous, et nous devons aussi être redevables. Ne présumez pas que tout va bien dans nos vies en vous basant sur les apparences. De la même manière, je suis confrontée à l’orgueil, à l’égoïsme, à la cupidité et à bien d’autres péchés, et j’ai besoin d’un environnement sûr ou de personnes sûres avec qui partager ces luttes ! Comme Hébreux 3.13 nous le rappelle: « Mais exhortez-vous les uns les autres chaque jour, aussi longtemps qu’on peut dire: Aujourd’hui! afin qu’aucun de vous ne s’endurcisse par la séduction du péché. » Si nous sommes pécheurs, cela signifie que nous avons besoin d’être pardonnés. Peut-être avez-vous été blessé par un missionnaire, cela ne m’étonnerait pas. Je suis sûre que j’ai blessé des gens au cours des cinq dernières années au Québec, soit par manque de compréhension des différentes normes culturelles, soit à cause de mes tendances au péché. Quelle que soit la situation, nous avons pareillement besoin d’être pardonnés, non pas sept fois mais soixante-dix fois sept fois (Matthieu 18.21-22).

4. Être autorisés, voire encouragés, à se reposer

La majorité des missionnaires que j’ai rencontrés sont des travailleurs acharnés. Ils sont rarement tentés de travailler moins d’heures, mais plus souvent de faire trop d’heures supplémentaires, ce qui peut être préjudiciable au mariage et à la famille, ou conduire à l’épuisement. À cela s’ajoute la fatigue liée à l’apprentissage d’une nouvelle langue et aux efforts déployés pour s’intégrer. L’un des meilleurs livres que j’ai lus sur ce sujet est Zeal without Burnout, de Christopher Ash, un ouvrage à mon sens indispensable pour toutes les personnes exerçant un ministère à temps plein. Si vous avez l’impression que les missionnaires que vous connaissez travaillent trop, n’hésitez pas à leur poser des questions sur leur emploi du temps et à les encourager à faire une pause pour reposer leur corps, leur esprit et leur âme. L’été dernier, nous avons passé de merveilleuses vacances en famille en Ontario et c’était tellement rafraîchissant de sortir du Québec et de décrocher un peu. C’est pendant ces périodes de repos, pour moi en tout cas, que notre vision se clarifie et que l’amour pour les personnes que nous essayons d’atteindre grandit.

5. Être encouragés à se rappeler l’espérance de l’Évangile

Travailler dans le ministère à plein temps peut être extrêmement encourageant, mais nous sommes souvent tentés de placer notre valeur dans nos réalisations ministérielles. Nous avons besoin qu’on nous rappelle régulièrement que notre valeur ne vient pas de ce que nous « accomplissons », mais du fait que nous sommes les enfants du Dieu vivant ! C’est l’œuvre achevée de Jésus-Christ sur la croix qui nous permet d’avoir cet accès intime auprès du Père et la puissance du Saint-Esprit en nous. Il est parfois plus facile de partager ces vérités avec d’autres, que d’y croire vraiment au plus profond de notre âme ! Nous avons besoin qu’on nous rappelle, et qu’on nous mette au défi de plonger les regards dans la Parole de Dieu quotidiennement, provoquant ainsi le désir inlassable de s’en nourrir. Cela permettra à nos esprits d’être renouvelés par la vérité, afin de lutter contre les mensonges et les tentations de ce monde.

Alors, s’il vous plaît, aimez-nous, cherchez à nous comprendre, pardonnez-nous lorsque nous péchons (parce que nous pécherons), et encouragez-nous à nous reposer physiquement et spirituellement dans l’œuvre achevée du Christ en notre faveur. Nous pourrons alors, d’une seule voix, louer notre grand Dieu pour tout le bien qu’il fait dans le monde, et parce que nos noms sont écrits dans le ciel !



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