Ce que vous devriez savoir au sujet de ma chaise restée vide à l’église

Ce que vous devriez savoir au sujet de ma chaise restée vide à l’église

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La réouverture des églises est difficile pour de nombreuses personnes. C’est particulièrement vrai pour moi. Je suis femme d’un pasteur et mère de trois enfants qui souffrent d’un grave problème de santé et sont exposés à des complications dues au coronavirus.

Avant que la pandémie ne nous oblige à demeurer confinés, je me réjouissais d’arriver tôt à l’église et de voir mes filles qui sont jeunes tourner en musique dans le hall vide avant qu’il ne se remplisse de fidèles. Je servais aux côtés de mes chers amis dans la salle de restauration de l’église et je saluais mes frères et sœurs en Christ par des étreintes et des poignées de main le dimanche matin.

Voir à nouveau ma famille qu’est l’église me manque particulièrement maintenant qu’on a rouvert les portes. Mais le choix que j’ai fait de rester à la maison est la meilleure façon que je connaisse à la fois d’aimer mon église et ma famille en ce moment.

Rester à la maison est la meilleure façon d’aimer mon église

Même si je ne pense pas que la femme du pasteur doive remplir un rôle particulier dans la congrégation, je suis conscient que beaucoup d’yeux me regardent afin que je donne l’exemple du service et de l’amour de l’église. En temps normal, cela signifie que je suis présente et participe régulièrement. Je le fais pour soutenir mon mari, Scott, et parce que j’apprécie mon église.

Le choix que j’ai fait de rester à la maison est la meilleure façon que je connaisse à la fois d’aimer mon église et ma famille en ce moment.

Mais la meilleure façon que je connaisse d’aimer mon église est de libérer mon mari aussi joyeusement que possible pour qu’il serve ses frères et sœurs. Même si je ne suis pas assise à ma place habituelle, je n’ai pas cessé d’en prendre soin. Je continue à soutenir Scott afin qu’il puisse servir dans le bâtiment de l’église et exercer son ministère dans la famille que constitue notre église.

Au cours des derniers mois, cela a signifié qu’il est parti avec un baiser tous les dimanches matin pour ouvrir le bâtiment et aider à faire fonctionner un service en ligne pendant que je restais à la maison avec nos cinq enfants pour prier dans notre salon sans lui. Dans les semaines à venir, cela signifiera très probablement la même chose.

Lorsque je reste à la maison, j’encourage également les autres qui ont besoin de rester à l’écart. Mon exemple confirme qu’ils font un choix valable.

Rester à la maison est la meilleure façon d’aimer ma famille

En 2013, trois de nos enfants ont été diagnostiqués pour une disposition génétique rare qui peut causer des maladies des poumons et du foie. Les antécédents médicaux de nos enfants – notamment une élévation des enzymes hépatiques, de l’asthme et des pneumonies à répétition – suggèrent qu’ils courent un risque accru de complications dues au virus.

En raison de la nouveauté de ce virus et du manque de données de recherche suffisantes, nous ne pouvons que spéculer sur ses effets à long terme sur les enfants atteints de maladies sous-jacentes.

Je suis reconnaissante d’être consciente de la condition de mes enfants, mais cette connaissance ajoute un fardeau de responsabilité. Comme d’autres parents chrétiens d’enfants médicalement fragiles, je reconnais que je ne peux pas éviter toutes les maladies, mais je m’engage à faire ce que je peux pour protéger leur santé.

Il n’y a pas de manuel pour cela. Personne ne peut revenir à la page qui dit : « Maintenant, c’est bon, votre famille peut retourner à l’église ». La meilleure chose que mon mari et moi savons faire est de prier et d’appliquer l’amour et la sagesse bibliques. Nous avons conclu qu’il semble sage de garder nos enfants à la maison un peu plus longtemps. S’ils restent à la maison, quelqu’un doit rester à la maison avec eux. Comme mon mari sera à l’église, je n’y serai pas.

En ces jours, de nombreuses familles doivent prendre des décisions difficiles au sujet de l’assistance aux réunions de l’église. Voici ce que j’aimerais que les personnes de nos congrégations sachent.

1. Ne faites pas de suppositions

Si je ne suis pas à ma place quand notre église va se réunir à nouveau, je suis tout à fait sûre que l’église qui est ma famille ne sera pas prompte à faire des suppositions à mon sujet, ou au sujet de mes circonstances, mes motivations ou des questions de péché. Mais n’est-ce pas facile de le faire ? Lorsque nous sommes prompts à tirer des conclusions hâtives, le Seigneur nous rappelle que lui seul « regarde au cœur » (1 Sam. 16:7).

Je suis la preuve que le fait de manquer quelques semaines à l’église ne signifie pas que quelqu’un a quitté l’église, ne fait pas confiance à Dieu ou est gouverné par la peur. Toutes ces situations peuvent être vraies, mais il ne faut pas les supposer.

2. Prier et tendre la main

Choisir de rester à la maison peut être facile dans un sens parce que je crois que c’est la chose la plus aimante à faire pour l’instant ; mais, dans un autre sens, ce n’est pas facile du tout. J’aimerais revoir mes amis et adorer ensemble en personne. Plus je reste à la maison, plus je me sens seule et isolée. Je ne veux pas de pitié, mais j’apprécierais la prière. J’imagine qu’il y a beaucoup de gens qui restent à la maison et qui ressentent la même chose.

Je suis la preuve que le fait de manquer quelques semaines à l’église ne signifie pas que quelqu’un a quitté l’église, ne fait pas confiance à Dieu ou est gouverné par la peur.

Envisagez d’envoyer un SMS à un membre d’église qu’on ne voit plus : « Comment vas-tu ? Je comprends que tu ne te sentes peut-être pas à l’aise à l’idée de retourner à l’église, mais je veux que tu saches que tu me manques ». Ou proposez-lui une invitation : « Serais-tu prêt à ce que nous nous réunissions un jour ? On pourrait peut-être se rencontrer dans un parc ». Ces simples mots affirment que vous croyez et espérez le meilleur des autres (1 Cor. 13:7) et, peut-être est-ce le plus important, que vous ne les avez pas oubliés.

3.Éviter les étiquettes

Je suis sensible aux étiquettes qui identifient ceux qui assistent aux services en personne comme « forts » et ceux qui restent à la maison comme « faibles ». Entrer dans le bâtiment de l’église n’est pas nécessairement synonyme de plus grande foi ; rester à la maison peut exiger une grande maîtrise de soi et une grande abnégation. Plus important encore, j’ai l’obligation non pas de me faire plaisir, mais de faire plaisir à mon « prochain pour son bien, pour l’édifier » (Rom. 15:1).

Entrer dans le bâtiment de l’église n’est pas nécessairement synonyme de plus grande foi ; rester à la maison peut exiger une grande maîtrise de soi et une grande abnégation.

Nous apportons chacun notre lot unique de circonstances dans cette épreuve sans précédent, et ce qui peut être souhaitable pour une personne ou une famille peut ne pas l’être pour une autre. Au lieu de permettre à l’ennemi de nous diviser, nous sommes dans ce temps où il nous faut nous souvenir de l’évangile qui nous unit en tant que croyants en Jésus et de faire preuve de grâce, de compréhension et de patience à l’égard des personnes qui ne sont pas là le dimanche.