Michael Buehrer, professeur de Nouveau Testament au Dallas Theological Seminary, partage son parcours et ses travaux académiques. Enseignant depuis 2004, il se spécialise en grammaire grecque et en exégèse. Il a écrit des commentaires sur les Galates et 1 Corinthiens, et prévoit de travailler sur 2 Corinthiens.
Il explique que les églises de Galatie faisaient face à des prédicateurs juifs qui exigeaient la circoncision des païens pour leur acceptation dans l’église. Paul, en désaccord, affirme que la foi en Christ suffit pour être accepté par Dieu, sans besoin de suivre les œuvres de la loi.
Michael discute également de la place de la loi dans le plan de Dieu, selon Paul. La loi servait à guider vers le Christ, mais seule la foi en Christ permet d’être justifié devant Dieu. Il souligne l’importance de l’Esprit Saint, qui aide les croyants à vivre selon la volonté de Dieu.
Enfin, Michael demande des prières pour son travail à la faculté, son ministère dans son église, et pour un éventuel retour en France pour enseigner et encourager les églises locales.
Michael Burer est l’auteur de nombreux articles et d’un commentaire sur Galates
Transcription
Cette transcription a été réalisée de manière automatique, merci de consulter l’original avant toute citation.
Bonjour, peux-tu te présenter?
Je m’appelle Michael Buehrer et je suis professeur de Nouveau Testament au Dallas Theological Seminary, la faculté de théologie de Dallas à Dallas, Texas.
Je suis également doyen des profs, « Dean of Faculty », ce qui veut dire que je guide nos professeurs dans leur enseignement et leur recherche.
J’y enseigne depuis 2004.
Mes principaux domaines d’intérêt sont la grammaire grecque et l’exégèse.
J’ai terminé ce commentaire sur les Galates et un autre sur 1er Corinthien qui devrait être publié l’année prochaine.
Je commencerai ensuite à travailler sur un commentaire sur 2 Corinthiens.
J’ai eu deux années sabbatiques différentes au cours de ma vie comme prof et à chaque fois j’ai pu passer l’année en France, exerçant mon ministère dans différentes églises et enseignant à la faculté libre de théologie évangélique à Vaux-sur-Seine.
La première fois, c’était en 2010-2011 et la seconde est en 2019-2020 qui a été écourtée à cause de la pandémie.
Je suis marié à Melanie et nous avons trois enfants adultes, dont deux se sont récemment mariés.
Je suis un ancien de mon église où j’enseignais et fais les prédications à l’occasion de temps en temps.
A quelle crise les assemblées de Galatie faisaient-elles face à l’époque où Paul a rédigé son épitre aux Galates?
Paul avait implanté les églises en Galatie lors de son premier voyage missionnaire.
Après son départ, des chrétiens juifs sont entrés dans les assemblées et ont prêché un évangile différent, un évangile qui exigeait que les gentils soient circoncis pour faire partie de l’église.
Ces prédicateurs faisaient partie de l’église primitive, probablement des juifs qui avaient accepté Jésus comme Messie, mais ils différaient radicalement de Paul quant à la base de l’intégration des païens dans l’église.
Paul considère ces personnes comme des opposants pour deux raisons principales.
Leur enseignement selon lequel les païens devaient accepter la circoncision pour être pleinement acceptés par Dieu et le fait déstabilisant qu’ils avaient sur les congrégations.
Paul voulait que l’ensemble du livre des Galates annule le fait que les opposants avaient sur l’église et montrent définitivement que l’enseignement des opposants ne devait pas être accepté en affirmant son autorité apostolique, l’origine divine de son évangile et le fondement théologique de ces deux éléments.
L’argument central de Paul contre les opposants est son principal argument théologique, à savoir que les chrétiens païens sont effectivement apparentés à Abraham, mais pas par leur circoncision ni par une obéissance à la Torah, ils sont plutôt apparentés à Abraham parce qu’ils sont en Christ par la foi et en tant que tels, il n’y a pas d’autre exigence à leur imposer.
Les adversaires de Paul imposaient aux païens des églises galates une exigence supplémentaire au-delà de la foi en Christ.
Paul a rejeté catégoriquement cette exigence et a écrit pour ramener les Galates à une acceptation pure de son évangile.
Qu’est-ce que les œuvres de la loi et qu’est-ce que la foi selon Paul ?
C’est un peu difficile de déterminer le sens propre des œuvres de la loi dans l’argumentation de Paul dans l’Épitre parce qu’une grande partie de l’arrière-plan de l’expression qui est pertinente pour son interprétation n’est pas précisée dans l’Épitre.
Lorsque Paul utilise l’expression « pour la première fois » en Galate 2, 16, c’est une réponse aux questions particulières qui ont provoqué sa visite à Jérusalem et le conflit avec Pierre à Antioch, ses circoncisions et les lois alimentaires.
Il s’agit en effet d’exigences bien connues de la Torah qui marquaient l’appartenance d’un individu à l’alliance.
En tant que telles, les œuvres de la loi ont souvent été définies traditionnellement comme salvatrices, comme si le fait de les accomplir apportait le salut.
Mais des études récentes ont soutenu qu’elles sont plutôt sociales, en ce sens qu’elles marquent l’appartenance à la communauté de l’alliance.
La meilleure interprétation, de mon avis, ne limite pas les œuvres de la loi au seul aspect social ou au seul aspect salvateur.
Au contraire, elles sont légitimes les deux et Paul rejette leurs fonctions dans les deux contextes.
Paul refuse leur fonction de marquer, restrictif de l’appartenance et la communauté de l’alliance de Dieu.
La foi en Christ est désormais le seul insigne qui doivent porter les membres de l’alliance.
Paul refuse également toute valeur ou mérite de ces mêmes œuvres devant Dieu.
C’est uniquement sur la miséricorde de Dieu que l’individu peut compter.
Pour Paul, les œuvres de la loi sont toutes les exigences de la Torah qui ont une fonction sociale importante au sein du judaïsme, mais il affirme qu’elles n’ont aucune valeur devant Dieu.
Dieu répond aux événements d’Event-Dieu avec miséricorde qu’en raison de la confiance qu’il place en lui.
À l’autre côté, la foi, c’est très difficile à comprendre aussi.
Le verbe « avoir foi » peut signifier accorder du crédit à un message ou à un porteur.
Ce sens, dans un contexte religieux, domine clairement dans la Bible, par exemple, Dieu est fréquemment l’objet de foi.
Le substantif, le nom « foi » peut signifier « ce qui suscite la confiance », ce qui, dans certains contextes, signifie « irré, fidélité et confiance que l’on met en pratique ».
En raison de cet éventail de significations, ce groupe de mots est étroitement lié à plusieurs concepts importants de l’Ancien Testament, notamment la croyance, l’obéissance, la confiance, l’espoir et la fidélité.
Malgré cela, le groupe de mots a développé certaines significations spécifiques dans le contexte chrétien du Nouveau Testament, notamment le contenu de « ce qui est cru », l’attitude globale de la vie et une orientation spécifique vers l’acte de Dieu en Christ.
Pour Paul, la foi commence par l’idée générale de l’acceptation de la proclamation de l’activité salvatrice de Dieu en Christ, mais il la rend plus centrale d’un point de vue théologique en tant que seul moyen de recevoir le don gracieux de salut que est la justice.
Paul comprend qu’il s’agit de l’objectif central du message de l’Ancien Testament, la foi est le principe central de la vie chrétienne du Nouveau Testament, car l’individu et la communauté dans son ensemble répondent à la révélation de Dieu en Christ et à son action continue en milieu de Dieu par l’Esprit.
Quelle était la place de la loi dans le plan de Dieu selon les judaïsants?
Comment est-ce que Paul leur répond?
Et quelle est en réalité la place de la loi dans le plan de Dieu?
Cette question est très importante, mais Paul lui-même illustre ces deux points de vue différents.
En tant que pharisiens, Paul avait une connaissance intime de la loi que Dieu avait donnée à Israël dans le Pentateuch par Moïse.
En effet, sa dévotion personnelle à la loi dépassait celle de ses contemporains, sa conviction était telle qu’il pouvait se décrire lui-même par un terme tel que zélote dans Galate 1.14.
Dans la loi, Paul voyait le dessein et le plan de Dieu pour Israël et à travers celle, il vivait pour faire fructifier ce dessein et ce plan.
Pour Paul, l’obéissance à la loi était le moyen pour les juifs de montrer son engagement envers Dieu et de s’assurer qu’ils restaient dans l’alliance conformément à la volonté de Dieu.
Mais, mais, cette position ne tient pas compte de ce que l’Ancien Testament lui-même dit de la loi.
L’Ancien Testament lui-même donnait la priorité à la foi comme moyen d’établir une relation avec Dieu.
Paul reconnaît désormais que la loi sert à guider le peuple juif vers le Christ, ce n’est qu’en lui que la loi trouve son accomplissement.
C’est pourquoi il utilise l’image bien connue du gardien dans Galate 3.24.
La loi, au lieu de fournir une base pour se sentir devant Dieu, a plutôt fourni un témoignage du Christ en qui il faut avoir foi pour se tenir devant Dieu.
En repensant à la loi, Paul se rend compte qu’elle ne peut que condamner un individu parce qu’il n’y obéit pas.
Ce n’est qu’en Christ que l’on trouve le pardon et la liberté et que l’on accomplit ce que la loi voulait.
En Christ, la loi est un témoignage historique, un témoignage de la révélation de Dieu, un témoignage du Christ, mais c’est pleinement et finalement accompli en Christ.
En quoi le don de Christ règle-t-il le problème du péché selon Paul en Galate et en quoi l’Esprit Saint est un élément essentiel de l’Évangile selon Paul en Galate?
Paul commence le livre en décrivant le Christ comme celui qui a donné lui-même pour nous sauver de nos péchés afin de nous arracher au monde présent, dominé par le mal.
Ce passage, après le commencement du livre, est important car il décrit la mort du Christ, de la croix, comme étant à la fois la solution au problème de notre péché et à la fois la solution au monde mauvais qui nous entoure.
La mort du Christ est à la fois un substitut qui paie pour notre péché et un secours qui nous délivre de ce monde mauvais.
Ensuite, dans l’un des versets le plus important du livre, chapitre 2, 16, Paul parle de la justification des croyants par la foi en Jésus-Christ.
La justification est un terme juridique qui décrit une déclaration de justice, c’est-à-dire une personne est déclarée légalement en règle.
Dieu fait cette déclaration sur le croyant, sur la base de sa foi en Jésus.
Peu après, Paul annonce l’un des versets le plus connus du livre, c’est chapitre 2, verset 20, qui résume tout ce que le Christ a fait pour le chrétien.
« J’ai été mis à mort avec le Christ sur la croix, de sorte que ce n’est plus moi qui vis, mais c’est le Christ qui vit en moi.
Car ma vie humaine actuelle, je la vis dans la foi du Fils de Dieu qui m’a aimé et qui a donné sa vie pour moi.
» Cela signifie qu’en tant que croyant, la force de vivre une vie qui plaît à Dieu vient entièrement du Christ.
Nous ne comptons pas sur notre force, mais sur la sienne.
Mais maintenant, entrez l’esprit.
Dans l’Épitre, Paul ordonne aux églises de marcher par l’esprit afin de ne pas satisfaire les désirs de la chair.
Les Galates devaient vivre par l’esprit, les Galates devaient être conduits par l’esprit.
Le résultat de cette soumission serait un fruit agréable à Dieu conformé à son caractère, ce qui en fin de compte remplit l’objectif de la loi.
Les Galates désiraient faire la loi, mais paradoxalement, la seule façon pour les Galates de garantir l’accomplissement de la loi dans leurs expériences, c’est honorer Dieu, serait d’ignorer son mandat de mettre l’accent sur la chair.
L’esprit, promis en accomplissement des enseignements de l’intention de la loi, a fourni le seul moyen, dans le temps présent, d’accomplir l’objectif de l’accomplissement de la loi.
L’esprit sert alors de puissance et de moyen par lequel le croyant vit en accord avec ce que Dieu désire pour lui.
Tout comme le pouvoir que le Christ donne aux croyants, l’esprit donne la direction pour vivre correctement, en accord avec notre foi, pour honorer Dieu.
Comment pourrons-nous prier pour toi?
Merci pour cette question.
Pour mon travail à ma faculté, merci de prier pour que nous continuions à former fidèlement des hommes et des femmes pour servir l’Église dans le monde entier.
Pour moi personnellement, prier pour que j’exerce fidèlement mon ministère dans mon Église et que ma femme et moi honorions le Seigneur dans cette nouvelle phase de notre vie en tant que parents sans enfants.
Et prier pour que nous puissions un jour retourner en France pour seigner et exercer notre ministère et pour encourager les Églises en France.
[Musique]
Matt Moury est diplômé de la Faculté Libre de Théologie Évangélique de Vaux-sur-Seine. Il a oeuvré pour une organisation étudiante missionnaire, Friends International, en Angleterre. Missionnaire soutenu par une Église anglicane évangélique, Christ Church Cambridge, il est pasteur de l’Église protestante baptiste d’Argenteuil.