Méditation
D. A. Carson
« Nous croyons en Dieu le Père Tout-Puissant, Créateur du ciel et de la terre. » Ainsi commence ce que nous appelons communément le Credo des Apôtres. Il n’a pas été, à proprement parler, déclaré par les apôtres, mais il est apparu durant le IIe siècle. Toutefois, il est appelé le Credo des Apôtres car son contenu exprime sous forme résumée la doctrine des apôtres et celle du Nouveau Testament. C’est une très ancienne confession de foi. Ce Credo est si ancien et il a été utilisé par tant de dénominations chrétiennes à travers le monde qu’il est l’un des rares éléments unificateurs de toute la chrétienté.
En le lisant lentement et attentivement, nous pouvons remarquer qu’il mentionne très explicitement le Père, le Fils, le Saint-Esprit, la création, la conception virginale, la venue du Christ, sa résurrection, ce que sont les chrétiens, ce en quoi consiste l’œuvre du Saint-Esprit en nous, etc. Et le Credo résume tout cela très brièvement, avec des mots que des millions et des millions de chrétiens ont appris par cœur, récitent chaque dimanche ou utilisent parfois dans leurs temps de culte personnel.
Il est important de garder en mémoire que les credo sont influencés au moins en partie par l’époque durant laquelle ils ont été élaborés. Cela ne veut pas dire que la Bible change, mais que, de temps en temps, les questions que nous nous posons sur la Bible changent un peu. D’autres professions de foi, comme par exemple celles de la Réforme au XVIe siècle, posent des questions légèrement différentes et y répondent. Mais le Credo des Apôtres est prononcé régulièrement par des chrétiens du monde entier, parce qu’il a été écrit et qu’on a commencé à l’utiliser avant l’apparition des grandes divisions doctrinales. Élaboré dans ce contexte, le Credo résume très habilement l’Évangile en seulement quelques phrases. D’une certaine manière, c’est une tentative du IIe siècle de récapituler ce que nous pouvons lire par exemple dans les premiers versets du chapitre 15 de 1 Corinthiens, qui est lui-même un credo très simple. Qu’est-ce que l’Évangile ? demande Paul. Pour commencer, Christ est mort pour nos péchés, comme le dit l’Écriture. Ensuite, d’autres éléments sont ajoutés, et ajoutés, et ajoutés encore, jusqu’à ce que l’on obtienne un résumé de la Bonne Nouvelle et de son contenu : au moment voulu, Dieu a envoyé son Fils mourir sur la croix, ressusciter d’entre les morts et amener à lui un grand nombre de personnes que Paul appelle la nouvelle humanité.
Alors, lorsque vous vous réunissez pour le culte, le jour du Seigneur, et que vous récitez ce Credo, souvenez-vous que derrière ces mots dorment deux mille ans d’histoire du christianisme. Ainsi, le Credo nous unit, nous chrétiens de toutes cultures, de toutes langues, de tous lieux et de tous temps, alors que nous affirmons que nous croyons au Père Tout-Puissant, Créateur du ciel et de la terre.
Commentaire
John Wesley (1703-1791)
Qu’est-ce que la foi ? Ce n’est pas une opinion. Ce n’est pas non plus une manière de dire les choses. Ce n’est pas non plus une série d’opinions mises bout à bout, quand bien même elles seraient toutes valables. De même qu’un collier de perles ne définit pas la sainteté chrétienne, de même un collier d’opinion ne définit pas la foi chrétienne. Avoir la foi, ce n’est pas approuver un certain point de vue, ou un ensemble de points de vue. Un homme pourrait approuver trois, ou même vingt-trois points de doctrine ; il pourrait être d’accord avec tout l’Ancien et tout le Nouveau Testaments (du moins, autant qu’il les comprend) et ne pas connaître du tout la foi chrétienne.
[…] La foi chrétienne […], c’est une preuve ou conviction divine qui est forgée dans le cœur : Dieu est réconcilié avec moi au travers de son Fils ; mais cette conviction s’accompagne immanquablement d’une confiance en lui comme en un Père plein de grâce avec lequel je suis réconcilié, comme je le suis avec toutes choses, et en particulier toutes ces bonnes choses invisibles et éternelles. Croire (dans le sens chrétien du terme) signifie donc marcher à la lumière de l’éternité. C’est voir clairement, et placer sa confiance dans le Très-Haut, lui qui est réconcilié avec moi au travers du Fils de son amour.