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Définition

Cet article explique la notion d’« évangélisation ». Nous allons explorer cet impérissable message biblique – sa raison d’être et ses usages – au travers des âges et des cultures.

Résumé

L’évangélisation se résume à la proclamation de « l’Évangile » – à savoir, « la bonne nouvelle » de Jésus-Christ que l’on définit comme étant la puissance de Dieu pour sauver tous ceux qui croient que l’Évangile est la vérité, qui se repentent de leur péché et qui le suivent. Jésus lui-même était un « évangéliste », et il a demandé à ses disciples d’apprendre à « évangéliser ». Ses apôtres nous fournissent des instructions claires quant au message de l’Évangile, ses objectifs et les procédés d’évangélisation pour les siècles à venir, et ce, sur toute la planète. Dans le cadre de ces lignes directrices immuables, les chrétiens et leurs Églises découvriront une grande variété d’initiatives « évangéliques » qui s’avèrent efficaces dans différents contextes. L’évangélisation est à la fois un privilège enthousiasmant et la priorité absolue du peuple de Dieu. Parce qu’elle est la mission de Dieu et la raison pour laquelle il a reporté la fin du monde, elle obéit au « grand mandat » de Jésus : faire de toutes les nations des disciples. Elle est également le moyen par lequel le Saint-Esprit attire tous les élus pour les sauver de l’horreur de l’enfer et les conduire dans le bonheur du paradis, dans la gloire de Dieu pour l’éternité.

Arrêtons-nous un instant sur ce que la Bible dit au sujet de ce message, sur le pourquoi (les raisons) et le comment (les méthodes) de l’évangélisation.

L’évangélisation : un seul et unique message

Évangéliser, c’est proclamer l’Évangile ou la « Parole de Dieu ». Dieu a rendu ce message, cette « Parole », capable de susciter une foi salvatrice chez ceux qui croient qu’elle est vraie, qui se repentent de leur péché et qui suivent Jésus. Le terme « évangile » signifie « bonne nouvelle ». À l’époque du Nouveau Testament, dans l’Empire romain, il était utilisé lors d’annonces publiques majeures, comme la naissance d’un empereur. « L’Évangile de Dieu » est une annonce publique majeure extraordinaire que fait Dieu à ce monde, le sien, et qu’il révèle tout au long de la Bible (Ro 1.1-17). L’Évangile n’englobe pas toutes les bonnes nouvelles de l’Écriture, mais il contient toutefois des éléments spécifiques.

Dans l’Ancien Testament, l’Évangile de Dieu promet un royaume et un roi.

L’Évangile est pour la première fois proclamée lorsque Dieu  promet à Abraham qu’un royaume, issu de lui, existerait et serait une bénédiction pour toutes les nations (Ge 12.1-3 ; le terme utilisé en Ga 3.8 est « bonne nouvelle » [BDS] ou « Écriture » [NEG]). L’histoire du peuple d’Israël est pour nous une représentation terrestre de ce royaume à venir par lequel viendront, plus tard, des bénédictions célestes.

À nouveau, Dieu annonce son Évangile en adressant à Ésaïe des promesses répétées : il procurerait un roi à son royaume (És 40.9-11 ; 52.7-10 ; 61.1,2). Ces serments déclarent également que le Seigneur lui-même viendrait comme un berger pour rassembler ses brebis. Il révélerait alors son salut à toutes les nations. Il délivrerait aussi son peuple de la captivité qui se trouve en exil loin de Dieu, et les conduirait tous dans son royaume. Fait étonnant, ce puissant libérateur serait le serviteur du Seigneur qui allait souffrir, être puni à la place des pécheurs, mourir, et ressusciter en « justifiant » ces derniers (en les « qualifiant », c’est-à-dire en les déclarant légitimes) afin qu’ils puissent entrer au paradis (És 53.4-12).

Puis Dieu est resté silencieux des siècles durant, jusqu’à ce moment charnière de l’histoire de la rédemption où Jésus est envoyé en Galilée, « prêchant l’Évangile de Dieu. Il disait : Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle » (Mc 1.14,15).

Dans le Nouveau Testament, Dieu annonce que Jésus est Seigneur et Sauveur.

Lorsque le voile se lève sur l’identité de Jésus, le mystère de l’Évangile devient alors clair comme de l’eau de roche : il est le roi promis qui sauve les pécheurs pour les faire entrer dans son royaume. S’il existe plusieurs versions de l’Évangile de Dieu, c’est parce qu’il s’agit d’une personne et non d’une simple formule. Néanmoins, deux thèmes glorieux émergent d’entre tous : Jésus est notre Seigneur (son identité), et Jésus est notre Sauveur (son activité). Voilà deux bonnes nouvelles pour le monde.

Jésus est notre Seigneur !

En Romains 1.1-4, Paul explique que la Bonne Nouvelle de Dieu pour toutes les nations « concerne son fils ». En effet, si nous ne parlons pas de Jésus, nous ne parlons pas de l’Évangile. L’apôtre résume ceci plusieurs fois par l’affirmation « Jésus est notre Seigneur » (Ro 1.4 ; Col 2.6 ; 2 Co 4.5) :

« Jésus », signifie l’homme venu de Galilée et qui a été crucifié.

« Christ » signifie le Messie, le Sauveur promis dans l’Ancien Testament.

« Seigneur » signifie le roi de tout et de tous, le roi divin ressuscité.

L’Évangile de Dieu célèbre aux yeux de tous à quel point Jésus est incroyable : Jésus est le Christ notre Seigneur. Il nous raconte alors ce qu’il a fait :

Jésus est notre Sauveur !

L’Évangile de Dieu exalte quatre des accomplissements les plus importants de Christ :

Christ est venu en tant que notre Roi (Mc 1.14,15). L’Évangile selon Marc s’intitule « la bonne nouvelle (l’Évangile) de Jésus-Christ (le Messie) » et annonce que « Jésus alla dans la Galilée, prêchant l’Évangile de Dieu », disant : « Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche. » Jésus est le roi attendu depuis longtemps ; il devait délivrer le peuple et établir son royaume céleste. Il a démontré les bienfaits de vivre sous son règne, son pardon plein de grâce, la sagesse de son enseignement, ses miracles remplis de compassion. Cet Évangile est le moyen par lequel le royaume de Dieu s’étend dans le monde aujourd’hui alors que de plus en plus de gens se soumettent à Jésus et deviennent citoyens de son royaume céleste.

Christ est mort pour nos péchés (1 Co 15.1-4). Paul rappelle aux Corinthiens l’Évangile du salut de Dieu : « Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures ». Christ est mort (volontairement) pour nos péchés (dans son amour, il s’est sacrifié à notre place). Il est mort « selon les Écritures » afin de satisfaire la justice de Dieu. Sa mort est indéniable puisque ses disciples l’ont enseveli.

Christ est ressuscité pour régner (1 Co 15.4-7). Paul poursuit : « il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures ». Le Nouveau Testament proclame de manière triomphale, comme l’Ancien Testament et Jésus l’avaient promis, qu’il est revenu à la vie et siège désormais sur son trône dans les cieux. L’apôtre nous rappelle que sa résurrection est, elle aussi, indéniable, parce qu’« il est apparu » à plusieurs reprises à de nombreuses personnes.

Christ reviendra pour exercer un jugement (Ro 2.16). Beaucoup de chrétiens ignorent que les Écritures font explicitement mention du jugement comme partie intégrante de l’Évangile. Par exemple : « C’est ce qui paraîtra au jour où, selon mon Évangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes » (Ro 2.16). Jésus souligne régulièrement que son jugement marquera le commencement d’une éternité au sein de sa création renouvelée, au cours de laquelle il bénira de manière extraordinaire ses disciples repentants. Quant à ses ennemis rebelles, il s’agira pour eux aussi d’un commencement, mais d’une éternité de tourments en enfer.

Les avantages spectaculaires de la Bonne Nouvelle sont la vie dans son royaume céleste.

L’Évangile de Dieu est décrit comme l’Évangile de paix, d’espérance, de vie, de justice et de grâce. Toutefois, cela ne revient pas à dire que lorsque nous parlons de paix ou d’espérance nous proclamons alors l’Évangile. Considérons plutôt que ces quelques mots décrivent les merveilleux bienfaits de la Bonne Nouvelle pour ceux qui croient. Dès lors que nous le connaissons, nous commençons à faire l’expérience du réconfort bien rassurant de la paix avec Dieu, même lors d’événements tragiques ou douloureux, nous ressentons peu à peu l’encouragement et l’exaltation de notre espérancecéleste ; la profonde satisfaction de la vie abondante ; la joie de la justice en Christ qui ne cesse de croître ; la douce générosité de la grâce de Dieu. Un jour, lorsque Christ reviendra, nous vivrons toutes ces félicités d’une manière parfaite dans sa création renouvelée. Ces plaisirs de l’Évangile sont la vie dans le royaume de Dieu et la promesse de bénédiction adressée initialement à Abraham.

Ce message unique peut facilement se résumer en un seul terme : échange. Dieu s’est fait simple homme – Jésus – afin d’échanger sa place avec celle que les humains méritaient sur la croix : là, il a été traité comme nous aurions dû l’être et a été puni pour nos péchés. En retour, nous pouvons être traités comme si nous étions Jésus, étant dorénavant acceptés en tant qu’enfants de Dieu au paradis. Parce que, malgré tout…il nous aime passionnément. L’Évangile n’est pas une bonne idée ni un bon conseil : il est une très bonne nouvelle !

Cinq raisons pour évangéliser :

Dans 2 Corinthiens 5, alors que Paul défend face au mépris des faux enseignants sa méthode humble et fidèle d’évangélisation – jugée peu spectaculaire et peu populaire – il révèle cinq raisons qui le poussent à répandre la Bonne Nouvelle. Elles sont toutes liées à Christ :

  1. L’obéissance à Christ : « nous nous efforçons de lui être agréables » (2 Co 5.9). En effet, lorsque Jésus a appelé ses disciples, il leur a dit : « suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes » (tous ceux qui croient sont appelés des évangélistes), et lorsqu’il est ressuscité d’entre les morts, il leur a donné ce commandement : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples… » (Mt 28.18-20.)
  2. La crainte de Christ : « Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ […] Connaissant donc la crainte du Seigneur, nous cherchons à convaincre les hommes » (5.10,11). Christ récompensera notre travail d’évangélisation, car, parmi les nombreuses manières d’aimer notre communauté et de venir en aide à ceux qui souffrent, celui-ci est notre priorité, puisqu’il délivre le monde des souffrances éternelles de l’enfer.
  3. La gratitude envers Christ : « l’amour de Christ nous presse, parce que nous estimons que si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts ; et qu’il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux » (5.14). L’amour de Christ manifesté à la croix dans l’humiliation ainsi que la souffrance et l’enfer que nous méritions à cause de notre péché, pousse les croyants à raconter son histoire aux autres.
  4. Le message de Christ : « Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ, et qui nous a donné le ministère de la réconciliation […] et il a mis en nous la parole de la réconciliation. Nous faisons donc les fonctions d’ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous ; nous vous en supplions au nom de Christ : Soyez réconciliés avec Dieu ! » (5.18-20.) À travers les apôtres, puis à travers de tous ceux qui proclament fidèlement l’Évangile aujourd’hui, Dieu appelle le monde entier à être réconcilié avec lui.
  5. Le jour de Christ : « Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut » (6.2). Ce temps dans lequel nous vivons, les « derniers jours » avant le retour de Christ, constitue le temps merveilleux de l’évangélisation au cours duquel Dieu invite continuellement les peuples de toutes les nations au salut par grâce tel que proclamé par l’Évangile.

De ce fait, l’évangélisation devrait être motivée par l’obéissance aux commandements de Christ, la crainte du jugement de Christ, la gratitude pour l’amour de Christ, la responsabilité vis-à-vis le message de Christ, et l’enthousiasme face aux possibilités offertes par le Christ en ces jours qu’il nous accorde de vivre.

Quatre méthodes d’évangélisation :

Il existe un très grand nombre de passages bibliques témoignant de méthodes d’évangélisation pieuses :

  1. Une Église qui aime : « Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières […] Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés »(Ac 2.42-47). Dans l’Église de Jérusalem – qui venait d’être remplie du Saint-Esprit afin de proclamer les merveilles de Jésus telles que relatées dans les Écritures, des personnes étaient sauvées chaque jour : cela ne s’est pas produit au seul moyen de dons individuels, mais à travers toute la communauté de l’Église qui était dévouée à l’enseignement, à l’amour, au partage et à la prière.
  2. Une manière d’agir respectueuse : L’apôtre Pierre instruit les chrétiens disséminés et persécutés dans tout l’Empire romain à parler avec une douce sincérité : « D’ailleurs, même si vous souffriez pour la justice, vous seriez heureux. N’ayez d’eux aucune crainte, et ne soyez pas troublés ; Mais sanctifiez dans vos cœurs Christ le Seigneur, étant toujours prêts à vous défendre avec douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous, et ayant une bonne conscience, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ceux qui décrient votre bonne conduite en Christ soient couverts de confusion. » La peur est dissoute lorsque nous croyons ce que dit l’Évangile : Jésus est Seigneur, il permet que l’on transmette sa Parole et il est souverain sur nos conversations. Toutefois, il nous faut être équipés pour répondre aux questions des gens et être prêts à témoigner de notre espérance dans ce Jésus ressuscité. Nous devons également parler avec douceur et respect en nous souvenant que nous étions nous-mêmes tous perdus, que nous ignorions tout de Dieu autrefois, et en gardant une conscience claire devant lui, rejetant toute exagération ainsi que tout mauvais usage. Promettre la santé et la richesse ou profiter des personnes dans le besoin est mal.
  3. La flexibilité culturelle : Paul explique que même s’il ne compromettra jamais le message de l’Évangile dans le but de le rendre plus acceptable, il est toujours disposé à être culturellement flexible et à contextualiser radicalement son ministère : « Je me suis fait tout à tous, afin d’en sauver de toute manière quelques-uns »(1 Co 9.22).
  4. Accepter les faiblesses : L’apôtre souligne que contrairement à tant de faux enseignants, « nous ne falsifions point la parole de Dieu » pour en tirer profit, mais nous en parlons « avec sincérité » (2 Co 2.17). Au chapitre 4, après avoir démontré que l’évangélisation est le ministère par lequel le Saint-Esprit donne une vie nouvelle, Paul élabore quatre principes :

a) Dites la vérité : « Nous rejetons les choses honteuses qui se font en secret, nous n’avons point une conduite astucieuse, et nous n’altérons point la parole de Dieu. Mais en publiant la vérité, nous nous recommandons à toute conscience d’homme devant Dieu » (4.1,2). Nous ne devons pas manipuler les gens ou déformer l’Évangile afin de le rendre plus populaire, mais au contraire transmettre ce qu’il dit véritablement.

b) Attendez-vous à un aveuglement : « Si notre Évangile est encore voilé, […] le dieu de ce siècle a aveuglé l’intelligence, afin qu’ils ne voient pas briller la splendeur de l’Évangile de la gloire de Christ, qui est l’image de Dieu » (4). Lorsque les non-croyants ne peuvent comprendre l’Évangile, le problème ne se situe pas au niveau du contenu de celui-ci ; il y a plutôt quelque chose qui ne va pas avec ceux qui écoutent : ils sont aveuglés par Satan, comme nous l’étions tous autrefois, et nous devons prier pour eux.

c) Proclamez Christ : « Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes ; c’est Jésus-Christ le Seigneur que nous prêchons » (4.5). Nous proclamons l’Évangile du Christ, car à travers sa personne et sa croix nous contemplons la gloire de Dieu.

d) Acceptez les faiblesses : « Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à nous. » Nous sommes aussi faibles et fragiles que des vases d’argile bon marché, mais notre Évangile est un trésor inestimable. Dieu l’a voulu ainsi afin que les gens puissent comprendre que nous n’évangélisons pas pour en tirer un avantage personnel, mais seulement parce que cette Parole est vraie. De plus, de nombreux passages nous encouragent à être prêts à souffrir pour l’Évangile comme Jésus lui-même : « celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera » (Mc 8.35) ; et Paul écrit: « souffre avec moi pour l’Évangile, par la puissance de Dieu » (2 Ti 1.8).

Il n’est donc pas surprenant de découvrir que la Bonne Nouvelle est la priorité de notre Seigneur Jésus.

« Jésus parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume […] Voyant la foule, il fut ému de compassion pour elle, parce qu’elle était languissante et abattue, comme des brebis qui n’ont point de berger » (Mt 9.35-38).

Sa priorité est l’évangélisation (Mt 9.35)

Jésus est venu non seulement pour être l’Évangile, mais encore pour proclamer l’Évangile, et pour enseigner ses disciples à faire de même. Comme Dieu dans sa sainteté trinitaire représente l’amour inconditionnel, il demeure juste par sa grâce quant à sa relation avec les pécheurs au jour de l’évangélisation, mais il sera tout aussi juste dans sa colère au jour de son retour. Ainsi, lorsque Dieu s’est fait chair, il est apparu comme évangéliste ! Considérez l’ampleur de sa mission : il a traversé « toutes » les villes, tous les villages : il y en a plus de 200 ! Et ce n’est pas une promenade de santé. Au contraire il s’agit d’un effort déterminé et exigeant. Être saint comme Christ exige que nous nous séparions du péché et que nous nous engagions dans l’évangélisation. En vérité, la prédication de Jésus, les discussions en petits groupes et les conseils qu’il prodigue ne concernent pas principalement le rôle des parents ou du mariage, mais bien le salut. En effet, il évite même de se laisser distraire par son ministère de guérison pour pouvoir prêcher l’Évangile (Mc 1.38). De toute évidence, la piété est évangélique. Aussi, tandis que l’activité qui définit l’Église est l’enseignement de la Bible, le but de l’enseignement de la Bible est, quant à lui, d’équiper les croyants afin qu’ils suivent Jésus et qu’ils pratiquent au cours de leur vie une sainte évangélisation. Les congrégations ne peuvent ressembler aux passagers d’un bateau de croisière pour qui seul le confort compte, mais à l’équipage d’un canot de sauvetage affrété d’urgence pour sauver les gens qui se noient dans le péché, car la priorité de Jésus est l’évangélisation !

La compassion est sa motivation (Mt 9.36)

Jésus voit au-delà des apparences, il connaît les besoins spirituels des hommes : il regarde les foules comme des troupeaux de brebis, vulnérables, affamées, condamnées à errer, entourées de nombreux prédateurs, mais tellement précieuses aux yeux de leur éleveur ; elles ont désespérément besoin du bon berger (voir Éz 34.11s). Dieu sait bien qu’Israël soupire après un ministère pastoral dont le point de départ est l’évangélisation : « Voici, j’aurai soin moi-même de mes brebis […] je les recueillerai […]  Je les retirerai d’entre les peuples, je les rassemblerai des diverses contrées ». Jésus ne voit  pas d’abord les gens comme de vilains pécheurs qui méritent un châtiment, mais comme une foule « languissante et abattue » (éreintée, angoissée) ! En fait, ils n’ont pas besoin des croyants, ils ont besoin de lui ! Le terme « compassion », qui est utilisé ici pour décrire Jésus, est toujours employé uniformément dans les Évangiles pour signifier la manière dont il considère la masse d’hommes et de femmes rassemblés près de lui : il signifie plus précisément « entrailles », et décrit ainsi un amour poignant, qui l’émeut jusqu’au plus profond de son corps. Notre réticence quant à l’évangélisation de notre communauté n’est pas une question de son degré d’hostilité, mais témoigne plutôt de l’absence d’un tel amour envers ceux qui sont perdus.

Sa stratégie est de prier pour les ouvriers (Mt 9.37,38)

Jésus dévoile deux caractéristiques de l’âge dans lequel nous vivons : la moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers ! Voyez qu’il ne rapporte pas notre défi concernant l’évangélisation à la dureté de la société, mais plutôt au manque de missionnaires. Il ne s’agit pas là d’un banal clergé, mais bien de croyants préparés à l’œuvre évangélique. Nous ne sommes jamais à court d’occasions, car nous sommes entourés de non-croyants. Jésus se décrit comme le « maître de la moisson », prêt à envoyer des ouvriers comme il le démontre en envoyant les Douze, au chapitre 10 de l’Évangile de Matthieu. Puisqu’il nous faut donc évangéliser le monde en faisant des disciples dans nos communautés, en rapprochant les cultures, en implantant des églises, nous devrions alors commencer par prier Jésus, le Seigneur des moissons !

Dieu, enfin, encourage son peuple à consacrer sa vie à la proclamation de la Bonne Nouvelle au moyen d’une vision surprenante, en Apocalypse 7 : on y découvre une gigantesque fête multiculturelle en l’honneur de l’Agneau, au paradis. Là, nous célébrerons notre Sauveur en compagnie de myriades d’autres croyants. Le nombre sera si grand que nul ne pourra les compter : de toutes nations, de toutes tribus, de tout peuple et de toute langue ; tous réunis…grâce à l’Évangile.

Lectures complémentaires


Cet essai fait partie de la série « Concise Theology ». Tous les points de vue exprimés dans cet essai sont ceux de l’auteur. Cet essai est gratuitement disponible sous licence Creative Commons avec Attribution Partage dans les mêmes conditions (CC BY-SA 4.0), ce qui permet aux utilisateurs de le partager sur d’autres supports/formats et d’en adapter/traduire le contenu à condition que figurent un lien d’attribution, les indications de changements et que la même licence Creative Commons s’applique à ce contenu. Si vous souhaitez traduire notre contenu ou rejoindre notre communauté de traducteurs, n’hésitez pas à nous contacter.